𝟜|ℝ𝕙𝕠𝕕𝕖𝕤 𝕀𝕤𝕝𝕒𝕟𝕕

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CHAPITRE  4 :

« Sur ce dont on ne peut pas parler, il convient de garder le silence - Ludwig Wittgenstein »

NILS:

// Flash Back - 8 ans en arrière //

Sarah court partout depuis que papa a annoncé il y a quatre jours qu'il rentrait, elle est bien là seule à s'en réjouir, si ça ne tenait qu'à moi, il ne remettrait pas les pieds ici, mais je n'ai pas mon mot à dire, malheureusement.

Pourtant c'est logique, pourquoi il aurait le droit de se montrer quand il veut, mais par contre quand on a besoin de lui, aucune nouvelle, monsieur l'agent est soudainement indisponible.

Même quand maman a eu besoin de lui, il était injoignable, il ne mérite pas tout l'engouement de Sarah et il ne mérite pas le foyer qu'il a. A quoi ça sert d'avoir un travail si important si il ne nous vient pas en aide quand on a vraiment besoin de lui ?

Ça fait longtemps que je n'ai plus confiance en lui, mais maman, elle avait confiance et il n'est pas venu, malgré ça je sais...

Je sais qu'elle ne lui en voudra jamais, parce que c'est soi-disant l'amour de sa vie, ce que je trouve ridicule, toutes ces vulgaires histoires d'amour ne sont qu'ineptie et perte de temps.

- Sarah arrête de courir tu veux bien, tu me donnes le tournis.

Elle s'exécute avec un sourire espiègle, elle est maligne et elle tient définitivement ça de notre paternel, ça et là couleurs de ses yeux aussi. Par contre tout le reste c'est de maman qu'elle le tient, autant son sourire que la couleur de ses cheveux, passant par la forme de son nez, terminant sur les petites fossettes sur ses joues.

J'ébouriffe sa touffe châtain, écrase mes lèvres sur son front et lui tourne le dos pour aller ouvrir la porte d'entrée après le retentissement de la sonnette, ce simple son plonge Sarah dans un état d'euphorie.

Quant à moi, une boule d'appréhension se loge au creux de mes reins, c'est sûrement mon père et ça m'angoisse.

Lorsque j'ouvre la porte, ce n'est pas lui qui se présente, ma main se resserre sur la poignée de la porte, je bombe inconsciemment le torse et analyse l'homme qui se trouve là où mon père devrait être.

Il porte les mêmes initiales que celle que mon père arbore toujours avec fierté, un demi-sourire se dessine sur son visage et ses yeux cherchent derrière mon épaule.

- Madame Barrows est-elle la ?

- Vous le faites exprès ou quoi ? Tout votre département sait que ma mère est...que ma mère...bref ce que vous avez à dire dites le moi, et où est mon père ?

- Je...je suis désolé bonhomme...

Pourquoi il s'excuse ? Pour ma mère ?

Je baisse le regard vers ce qu'il tient entre ses mains et l'air cesse d'arriver jusqu'à mes poumons, mes yeux font des allez retour entre ses bras et son visage mais il ne dit rien de plus.

Je fronce les sourcils et essaye d'ignorer les questions incessantes que Sarah commence à poser dans mon dos, l'asphyxie me saisit et malgré tous les efforts du monde, malgré le déni, je comprends.

J'assimile en voyant la veste de mon père dans ses bras, en voyant son insigne, en voyant ces objets qui le caractérisent tellement, mais auxquels il n'est pas aux côtés.

Under Protection (Only Yours...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant