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CHAPITRE 24 :

« On porte ses défauts comme on porte son corps, sans le sentir - Arthur Schopenhauer »

NILS :

Je m'installe maladroitement aux côtés d'Andreas, à l'arrière du camion. L'espace est très exigu mais correctement aménagé. Il y a peu de lumière cependant  suffisamment pour que l'on comprenne la répartition qui est faite.

Des sièges en métale noir devant une table soudée a la paroie gauche du camion, faite dans la même matière. Sur celle-ci repose deux casques, un moniteur, une cassette d'enregistrement, une tour de contrôle et quelques autres objets de technologie. Et contre la parois, au-dessus de tout ça, un écran de taille moyenne, éteint.

- Allume tout.

Andreas s'exécute sans dire un mot, plongée dans une concentration que je lui envie. Mais quelque chose d'étrange me tourmente depuis ce matin, je ne sais pas pourquoi, tout semble tourner à l'envers.

Je mets de côté mes appréhensions et enfile le casque pendant qu'Andreas branche les derniers câbles. J'étire mes bras, fais rouler mes épaules puis craque mon cou pour rentrer dans la concentration nécessaire pour cette mission.

L'incompréhension nous gagne lorsqu'on découvre le problème qui nous tombe sur les épaules. L'écran allumé, les câbles branché et pourtant un seul retour caméra. Quatre caméras sur cinq ne fonctionnent pas, elles n'émettent aucune image. Aucune.

- Comment c'est possible ? Mathias les a installé hier, elles devraient fonctionner, m'interroge Dré'.

- J'en sais rien, mais ce n'est pas grave, on fonctionnera avec la seule en service, dis-je les yeux rivés sur les images que nous renvoie celle-ci.

- C'est un super mauvais angle, remarque Andreas.

J'expire, las. Il a raison, on ne verra pas grand chose. L'angle est mauvais mais on est obligé de faire avec. De plus, la caméra n'expose pas beaucoup, ce qui veut dire que peu importe si on lui demande de reculer, on n'est quand même foutu. Et puis je ne pense pas que lui dire que les caméras ne fonctionnent pas, soit une bonne idée.

Je règle les micros, l'enregistreur et tout le bordel puis jette un coup d'œil à ma montre. Il n'est pas encore là pourtant la montre tourne. Il compte venir, j'espère. Pas questions que l'on reparte sans lui.
Ma jambe monte et descend en continu, traître à ma nervosité.

- T'as fumé combien de cigarettes aujourd'hui, demande Andreas.

- Aucune, pourquoi ? dis-je en détournant le regard sur lui.

- T'es monté sur ressort, voilà pourquoi. Je t'ai rarement vue aussi agité, sauf bien entendu, quand tu ne fumes pas alors que t'es sous pression, diagnostique-t-il.

Un rictus se loge sur mon visage mais il ne s'en formalise pas et moi non plus, ce n'est pas le moment de s'éparpiller.

- Si on se rate, Dré', Interpol se mêlera de cette enquête. C'est le plus gros dossier de ma carrière, de nos carrières à tous pour être franc, il n'est pas question qu'Interpol et leurs agents pompeux s'en mêlent, vociférais-je.

- Tu veux dire que tu ne veux pas que Laurel s'en mêle, pas après la façon dont ça s'est terminé entre vous, siffle-t-il.

Je grimace, agacé. Qu'est-ce que j'en ai à foutre de revoir Laurel ? Surtout trois  ans après notre rupture ? Rien. Absolument rien.

- Ça n'a rien avoir avec elle, je siffle à mon tour.

- Mais bien sûr et moi je suis le futur président des États-Unis.

Under Protection (Only Yours...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant