Elle écarquille les yeux, ouvre la bouche, la referme. Comme au café, mais cette fois-ci elle se souvient des paroles qu'elle vient de prononcer.
Tremblante, l'air résigné, elle se lève lentement. Son visage est livide, son regard implorant. La damoiselle a peur, elle voudrait refuser mais elle sait que ce n'est plus possible. La seule chose à laquelle elle peut se raccrocher, c'est la certitude que j'ai été honnête et que je n'abuserai pas d'elle.
Alors Chloé s'exécute tandis que je la fixe en buvant mon café. Elle commence par enlever sa pince pour relâcher ses longs cheveux sombres qu'elle coiffe normalement en une queue de cheval repliée sur elle-même. D'un geste presque cérémonieux, la jeune femme fait passer son infâme collier de perles par-dessus sa tête et le dépose sur la table basse. C'est maintenant au tour de son pull en laine et je vois une chair de poule se former alors qu'elle frissonne. Il ne lui reste qu'un t-shirt noir et son jean trop large qu'elle tient serré à la taille par une ceinture.
Là, elle marque une nouvelle hésitation, me regarde dans l'espoir que je lui donne un contre-ordre mais je me contente de l'ignorer et choisis de porter mon attention sur la fenêtre derrière elle.
Alors, comme une condamnée sur l'échafaud, ses mains attrapent les rebords de son haut et les relèvent lentement, découvrant d'abord un ventre plat, puis des côtes saillantes et finalement une petite poitrine aux tétons durcis par le froid, laissée sans support vu sa taille.
J'attends toujours, sans impatience, comme si elle n'était pas en train de se mettre à nue sous mes yeux, comme si cela n'était qu'une formalité pour elle comme pour moi.
Ses doigts tremblants ont du mal à enlever le bouton de son jean et ses longs cheveux me cachent ses yeux.
Je vois sa poitrine se soulever sous la longue inspiration qu'elle prend, vaine tentative de calmer son cœur qui bat trop vite et ses émotions débordantes.
Je peux le sentir d'ici. Elle a honte, de son corps, du spectacle qu'elle offre, de la situation. Une honte qui l'écrase, menace de lui couper le souffle, la laisse pantelante mais encore animée par l'ordre que je lui ai intimé.
Le bouton cède, la volonté l'emporte sur tout le reste. Elle écarte les pans du jean, révélant un pubis glabre. Le vêtement roule sur sa peau jusqu'aux genoux, me laissant admirer un joli sexe aux lèvres charnues qui parachèvent de lui donner cet aspect bombé que j'apprécie tout particulièrement.
Elle a un corps d'adolescente et le comportement qui va avec. Je vais avoir un sacré travail à accomplir pour parvenir au résultat escompté.
La damoiselle se penche, finit de se dévêtir et ne conserve que ses chaussettes et ses lunettes.
D'ordinaire, j'ai une large préférence pour les femmes aux formes plus prononcées, dont les courbes sont un véritable appel à l'amour et la luxure, et pourtant il y a quelque chose chez elle qui me fait tiquer.
Peut-être est-ce ses lunettes qui lui donnent cet air d'ingénue si particulier, ou la manière dont elle se tient devant moi, les bras entourant sa taille alors qu'elle frissonne légèrement en silence.
Plus je la fixe et plus une pensée me heurte : elle est vide. Chloé manque de chaleur, de désir, d'érotisme. En cet instant, elle me fait penser à ces mannequins dans les boutiques de lingerie que l'on habille de soie et de dentelles mais qui restent inanimés.
C'est son cas à elle et c'est ce qui titille mon intérêt. Est-ce que moi je serais capable d'allumer cette flamme en elle ? De transformer cette damoiselle timide et prostrée en une femme désirable et pleine de confiance ?
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On l'appelle Mephisto
RomanceEn chacun de nous sommeillent des désirs que l'on fait taire, par peur de ce qu'ils pourraient dire de nous. Des désirs qui nous font frémir mais que l'on n'ose pas assumer, des envies qui nous dévorent et que l'on se résigne à enfouir pour toute un...