Pénitence pour les pécheurs.

335 8 0
                                    


Après le cours on a deux heures de trou dans notre emploi du temps, l'occasion parfaite pour préparer ses dossiers, travailler son mémoire ou juste se détendre un peu. J'esquive les filles qui me proposent avec insistance un smoothie au café du coin et prends la direction de la bibliothèque universitaire.

Et pour cause : j'ai rendez-vous.

Je grimpe les escaliers en marbre, pousse les lourdes portes d'entrée et pénètre dans cet antique lieu de savoir où le silence règne en maître. J'adore l'ambiance de cet endroit, l'atmosphère studieuse, les étudiants préoccupés qui défilent entre les rayonnages, des ouvrages à la main, l'odeur de vieux livres mêlée à celle de poussière. Tout ici respire la recherche du savoir et de la connaissance.

Je salue d'un signe de tête la damoiselle à l'accueil et me dirige vers l'ascenseur, direction le troisième étage.

Celui-ci est une immense salle au haut plafond, séparée en deux par une mezzanine à laquelle on n'accède que par un escalier étroit ou l'ascenseur. Il y a là des bureaux donnant sur les étagères en dessous et les grandes tables où les étudiants travaillent. Les murs sont divisés en longues fenêtres laissant pénétrer un soleil réconfortant qui fait danser lentement les particules de poussière.

Je m'accoude au rebord et contemple cette immense salle. Peu de gens viennent ici et surtout à cette heure : les livres sont en bas, cet étage sert uniquement à la rédaction. En général on y trouve des étudiants en Master ou des doctorants à la recherche de calme et de tranquillité. Exactement mon cas, donc.

C'est alors que je remarque une petite tête brune qui s'installe sur une grande table. Elle sort son ordinateur portable, le branche et dépose à côté une imposante pile d'ouvrages.

Chloé est venue poursuivre ses recherches pour son mémoire.

Quelle drôle de coïncidence, à ce rythme je vais finir par croire que c'est un signe du destin.

Je la fixe avec attention, observant sa gestuelle, la manière dont elle remet ses mèches de cheveux rebelles derrière son oreille, dont elle fronce distraitement les sourcils quand elle lit un passage compliqué d'un ouvrage théorique...

-C'est elle qui te met dans cet état ? Elle ressemble à toutes les autres pourtant.

Inutile de me retourner pour savoir de qui il s'agit, son parfum suave l'a facilement vendue.

Justine vient s'accouder à mes côtés et observe Chloé avec curiosité.

-Je ne comprendrai jamais ce que tu leur trouves, elles sont si... simples.

-Tout le monde n'a pas ton charme, Justine..

-Tu n'as pas honte de me complimenter comme ça en matant une autre damoiselle ?

Je ricane et me tourne vers elle, elle a coiffé ses longs cheveux noirs en une épaisse natte qu'elle laisse glisser sur son épaule.

Ses épaules sont nues au-dessus d'une superbe robe rouge serrée à la taille par une large ceinture noire à boucle dorée. L'étoffe s'arrête à mi-cuisse, sur des collants — ou des bas — que vient compléter une jolie paire de bottines en cuir noir.

Un discret maquillage réhausse son regard et confère à la damoiselle une allure à la fois sexy et distinguée.

Justine se colle à moi et m'embrasse sur la joue, les effluves sucrées de son parfum viennent chatouiller mes narines. Ma main enserre sa taille, descend sur ses hanches et effleure sa cuisse.

-Collants ou bas ?

Elle se penche en avant et me lance un regard mutin.

-Viens donc vérifier.

On l'appelle MephistoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant