♐︎ Chapitre 17

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                 Une fois de plus, les mêmes mouvements s'associaient aux mêmes sons qui composaient la mélodie funeste se jouant à l'arrière de la maison. La pelle amassait toujours plus de terre pour remplir la tombe de fortune qui s'ajoutait aux autres. Le vent soufflait, ralentissant ses efforts. Mais Chan persistait avec plus d'acharnement que dans sa précédente entreprise. Ses gestes brusques jetaient la terre vivement, plus qu'elle la déposait délicatement dans un geste révérant. Toute sa colère explosait sans qu'il puisse la retenir. Dirigé contre le manoir. Contre lui-même. Mais aussi contre son ami.

La maison observait ses efforts, propageant une brume légère qui se leva, l'ensevelissant avec amusement. Une goutte de sueur glissa le long de sa nuque. Et la terre imprégnait toujours plus ses vêtements. Son cœur demeurait vide. Son regard pleins de rancune. Et de regret. Jamais il n'aurait dû ramasser le cadavre de Jisung, nettoyer les morceaux de cervelle et enterrer le tout sous terre.

Oui, il était furieux après ses amis de le forcer à faire ça. De s'occuper du sale boulot. Tout seul. Comme s'il était si fiable ! Si solide !

C'était faux, nom d'un chien !

Avec hargne, il frappa le tas de terre en poussant un beuglement révolté.

« Sale enfoiré de merde !! », hurla-t-il avec force en s'acharnant sur la terre avec acharnement. Ignorant s'il s'adressait à Jisung. A l'entité. Ou bien lui-même.

Chaque coup de pelle faisait remonter un souvenir du garçon sous terre. Sa joie de vivre. Sa niaiserie. Son entrain et son débordement d'enthousiasme. Sa compassion. Son air rêveur et déterminé. Il possédait tant de rêves et d'envies. Il lui restait tant de choses à accomplir. A découvrir. Il était heureux. Amoureux. Pleins d'empathie pour le monde qui l'entourait.

Tout ça s'était achevé aussi brutalement qu'une bulle de savon qui éclate. Pour ne laisser derrière lui qu'une carcasse vide et des moitiés de cervelles.

L'œuvre sublime d'une maison maudite qui se délectait d'avoir passé son message : où qu'ils soient, elle les auraient. Et aucun d'eux ne leur échappera. Ce soir, Jisung en avait fait les frais. Une vie si courte déjà achevée. Un petit frère égaré. Anéantis par quelque chose de puissant qui les dépassait et jouait avec eux. Avec leurs faiblesses. Leurs failles.

Exténué et à bout de force, Chan cessa son acharnement avec un gémissement douloureux. Ses jambes lâchèrent et il s'écroula lourdement sur la terre, les mains enfoncer dedans, le souffle court et le corps tremblant. Il sanglota avec retenue, refusant de se laisser abattre. Refusant de laisser la maison, l'entité, gagner. Même s'il craignait de perdre cette partie. Quelles étaient leurs chances ? Leur adversaire ne jouait pas dans la même catégorie.

Et maintenant ? Était la question qu'il se posait. La réponse lui échappait. Et il était seul pour se sortir de là.

« Pardon... Sungie... Je te demande pardon... », pleura Chan d'une voix brisée. Coupable de ne pas avoir pu le protéger. Coupable d'avoir choisi Minho égoïstement. D'avoir menti.

┊✘┊ 𝗟𝗲 𝗺𝗮𝗻𝗼𝗶𝗿 𝗖𝗵𝗮𝘀𝘁𝗲𝗿𝘀𝗵𝗶𝗿𝗲 ┊✘┊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant