♐︎ Chapitre 19

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               Les nuages noirs s'amoncelaient dans le ciel, couvert par des larmes de pluie s'abattant avidement sur la terre boueuse dans un concerto de tambour. L'ambiance ne cessait de s'obscurcir au point qu'il devenait difficile de dissocier le jour et la nuit. Et la pluie n'améliorait en rien les choses. L'heure inscrite sur le téléphone de Changbin, cruellement en manque de batterie, indiquait 20 heures passé. Toujours aucune barre de réseaux. Et parfois l'écran se figeait quelques secondes, refusant de répondre au contact tactile avant de se ranimer. L'eau qui imbibait les vêtements de Felix n'améliorait pas son confort, le secouant de frissons, mais c'était un moindre mal compte tenu de leur situation.

Chan et Changbin terminèrent de fouiller le cabanon près duquel le blond avait miraculeusement trouvé la hachette qui avait servi à sauver la vie Minho. Ce dernier tentait de s'abriter piteusement de la pluie sous le toit du minuscule abris, ce qui n'offrait pas beaucoup d'espace pour être au sec. Il tremblait. Son regard vide scrutait un point au hasard pendant que ses mains frictionnaient doucement ses bras dans l'espoir de trouver un peu de chaleur. Les marques de strangulation faisaient peine à voir, traces trop évidente du traumatisme qui allait probablement porter pour le restant de sa vie. Au moins, il vivait toujours. Felix se retient de penser : pendant combien de temps ? Et comment réagira la maison face à son premier échec ? Soumis à ses inquiétudes et à sa peur, il rejoignit le roux pour passer l'une de ses mains dans son dos et le caresser doucement pour l'apaiser. C'était toujours ça.

Le cabanon abandonné recelait principalement du matériel de jardinage. Des pelles de différentes tailles - et de différentes formes pour nombre d'utilité -, des râteaux, des arrosoirs, une tondeuse à gazon ensevelis sous des toiles d'araignée, des pots en terre cuite et des tuyaux d'arrosage en caoutchouc percer. Malheureusement, rien de très utile pour leur permettre de scier les barreaux de la grille du tunnel. Ou de la déloger.

Les deux amis sortirent du cabanon avec des mines contrariés par leur manque de chance. Chan soupesa leur seule arme à disposition. La vieille hachette effritée et trop légère pour l'utilité qu'il voulait en faire. Elle avait beaucoup servi. Puis on l'avait abandonné là pendant des années. Elle aussi tombait en morceau. Comme le cabanon branlant. Comme le manoir terrassé par le poids des années. Mais qui pourtant résistait à toutes les intempéries.

Ce qui n'était pas pour impressionner Changbin.

« Tu crois que ça suffirait pour ouvrir la grille ? », questionna Changbin d'un air dubitatif en désignant la hachette.

Chan ne cacha pas sa réticence. La qualité de l'outil laissait à désirer. Son utilité portait d'avantage sur du travail mineur – de jardinerie principalement - que sur la destruction d'une grille en métal épaisse dans un tunnel humide envahis par les eaux. Mais sa présence s'avérait néanmoins réconfortante. Si quelque chose les attendait au manoir, là où son énergie, son influence, est la plus forte, au moins il se sentait rassurer par le poids de l'arme.

┊✘┊ 𝗟𝗲 𝗺𝗮𝗻𝗼𝗶𝗿 𝗖𝗵𝗮𝘀𝘁𝗲𝗿𝘀𝗵𝗶𝗿𝗲 ┊✘┊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant