♐︎ Chapitre 24

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                 Au loin retentissait le bruit de klaxon incessant des automobilistes qui encombraient les routes, se mêlant à la cacophonie des passants du grand boulevard. Le soleil entamait sa lente descente à l'horizon, se couchant derrière de hauts buildings rutilant. Le ciel était en parti couvert par des nuages, assombrissant peu à peu le paysage à l'approche de l'orage annoncé par les prévision météo pour la fin de soirée. L'air était lourd mais n'entravait en rien l'euphorie de la population. La vie suivait son cours et la météo n'entacherait pas les projets de chacun.

Les citadins se préparaient à entamer le week-end. De toute part, des salariés rentraient chez eux, soulagés d'avoir achevé une interminable journée de labeur, pendant que d'autres rejoignaient leurs amis dans les bars ou autre lieu de divertissements. La ville était bruyante. Pleine de vie. D'insouciance. De naïveté. Les gens vaquaient à leurs occupations sans s'occuper des mystères du monde. Et de l'au-delà. Un domaine qui se trouvait bien loin de leurs préoccupations.

Sauf pour une petite partie d'entre eux qui se retrouvaient face à leur solitude. Face à leur perte, les « partis trop tôt » qui avaient emporté une partie d'eux.

L'ambiance agitée de la ville n'atteignait pas le cimetière installé en marge de la ville. Loin de toute l'agitation urbaine, un jeune Australo-Coréen qui suivit d'un pas lent le chemin de galet entre les différentes tombes du cimetière. Ici, un calme apaisant régnait. Une vieille femme déposait des fleurs sur une tombe, accompagnée de sa petite fille. Ses yeux brillaient de larmes mais elle souriait pour se montrer forte. L'amour et le manque irradiaient de sa personne. Un homme se recueillait devant un tombeau avec une mine maussade. Il parlait à voix basse à la photo encadré sur la tombe. Et ne masquait pas son désarrois.

Chaque emplacement où reposait un mort disposait de nombreuses compositions florales qui enjolivaient le lieu de recueillement, lui donnant un aspect moins austère. Un peu plus guilleret.

Les pensées des vivants pour leurs morts.

Christopher Bang Chan entamait ce chemin au moins une fois par semaine, un bouquet en main. Sa jambe droite boitait à chaque pas, vestige de ses nombreuses mésaventures qui hantaient encore ses nuits. Ce n'était pas tant douloureux que gênant. Sa cheville lançait. Surtout pendant les temps pluvieux. Au moins, il n'avait pas besoin de béquilles pour marcher, sauf en cas de température très froide. Les docteurs lui avaient annoncé que ça serait permanent. Loin de s'en plaindre, Chan s'en accommodait. Il avait accepté son sort. Cette punition, inscrite dans son corps pour lui rappeler ce qu'ils avaient perdus.

Un vent froid se leva, l'incitant à refermer les pans de son anorak. L'automne se rapprochait, peignant les arbres du cimetière d'une ravissante couleur orangée. Les feuilles mortes dansaient au grès du vent et s'écrasaient au sol pour former un tapis crissant sous ses pieds. A ses oreilles, ce son était préférable à celui de la ville. Bien que citadin, Chan supportait de moins en moins toute cette agitation qui pourtant devrait le rassurer. Plus jamais il n'envisagerait de revenir à la campagne. Mais depuis les récents évènements, sa tête se prenait de migraines violentes. Et son ouïe laissait parfois à désirer à cause des pollutions sonores. Une grosse entrave pour son métier de musicien. Mais il était encore trop tôt pour s'en inquiéter. Les choses devaient s'améliorer d'elles-mêmes.

┊✘┊ 𝗟𝗲 𝗺𝗮𝗻𝗼𝗶𝗿 𝗖𝗵𝗮𝘀𝘁𝗲𝗿𝘀𝗵𝗶𝗿𝗲 ┊✘┊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant