Maria, partie 01

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J'ai toujours eu du mal, en parcourant Blaze, face aux profils de gens expliquant très arbitrairement ce qu'ils recherchaient et ce qu'ils ne recherchaient pas. Je suis sans doute de la vieille école, mais cette philosophie du supermarché de l'amour m'a toujours laissé dubitatif.

"Je cherche à me poser, donc pas sérieux s'abstenir", "Je cherche tel type de mecs à cinq critères précis, donc si vous ne les avez pas tous sans exception ce n'est pas la peine de me parler" ; etc... J'ai du mal. J'ai du mal parce que je me dis que la magie de Blaze c'est de justement nous mettre en contact avec des personnes qu'on n'aurait pas rencontrées dans notre environnement social, et que donc on est forcément amené à se découvrir un attachement inattendu. De ce fait, me retrouver face à une exigence aussi froide et arbitraire me parait dingue. Mais c'est normal, je ne suis pas l'homme d'un seul type de femmes, et ce qui me fait craquer chez vous mesdames ne se trouve pas dans la longueur de vos cheveux ou la couleur de vos yeux.

Maria était exigeante. Très exigeante. J'avais discuté avec elle par curiosité car j'entretenais une correspondance amicale avec sa cousine. Au hasard d'un commentaire sous un statut, j'avais jeté un œil curieux à cette photo de profil qui avait attiré mon regard. Une bouche pulpeuse incroyable transcendée par un rouge à lèvre pétant, un regard rond et blanc surligné de noir qui regarde sur le côté, un petit grain de beauté comme seule perturbation d'une peau éclatante. En résumé, un glow indescent.

Maria ne ressemblait absolument pas à sa discrète cousine, non. Maria avait un sex-appeal scandaleux. Comme à mon habitude de sale gosse, je n'ai pas hésité à partager à la belle mon émoi face à sa beauté renversante. Flatterie qu'elle me balaya aussitôt d'un rire désintéressé. Et c'est tout.

Le vent absolu. La bourrasque légendaire, le coup de grisou fatal. Je ne l'intéressais pas, et elle me l'avait fait savoir de manière magistrale. Bon, tant pis.

Un an s'est écoulé.

Et un beau soir, venue de nulle part, Maria m'a envoyé un message. Je ne sais pas si c'est juste parce qu'il était tard et que j'étais une des rares personnes encore en ligne à cette heure tardive, mais quand le père noël frappe à ta porte tu ne lui demandes pas quelle est la raison de sa visite. Tu le laisses entrer.

Nous avons discuté de tout et de rien, de la teneur de ma relation avec sa cousine - relation plate d'intérêt sur laquelle il n'y a rien à dire - et de mes goûts en matière de musique et de films. Après un an de désintérêt, j'ai préféré suivre le cours de ses pensées pour voir jusqu'où elle voulait nous emmener.

Nous avons ainsi débuté une correspondance anodine pendant un petit mois, discutant toujours de la pluie et du beau temps. Elle me disait que je n'étais pas son type de mec mais que j'avais une bonne bouille; je lui disais qu'avec des yeux pareils c'était une honte de ne pas avoir plus de photos d'elle dans son album perso. Elle a ri, et quelques secondes plus tard elle m'envoyait quelques photos d'elle en privé.

Le Choc.

Je ne l'avais pas remarqué jusque-là, mais Maria avait une poitrine incroyable. Avec de telles mensurations, impossible de cacher ça, alors elle évitait autant que possible de prendre des photos d'elle. Car aussi fou que ça puisse me sembler, Maria ne se trouvait pas jolie; et cette grosse poitrine n'était pour elle que la conséquence de ses rondeurs. Je n'avais été séduit au départ que par son regard espiègle et sa bouche gourmande, et là je tombais sous le charme de sa silhouette et de ses formes sexy.

Je n'ai pas pu m'empêcher de le confesser, et c'est là qu'elle a commencé à jouer avec moi. Alors qu'on ne se parlait presque jamais autrefois, voilà que je devenais son petit jeu de séduction du soir, le sympathique inconnu qui la faisait se sentir un peu sexy après une journée de travail. On mélange souvent à tort la pudeur et la timidité, mais lorsque Maria a compris que son physique me plaisait, elle a su qu'il était une arme de séduction contre moi, et elle a commencé à en jouer...

C'est là que j'ai découvert que Maria cachait magnifiquement son jeu. Elle n'avait pas seulement un puissant sex-appeal, elle était également très gourmande sexuellement.

Nous avons commencé à échanger nos goûts en matière de sexe, notre CV du cul, nous surprenant à tour de rôle sur l'absence de limite de l'autre. Une discussion qui n'amène qu'à une frustration de ne pas en savoir plus, et l'envie d'en découvrir davantage. J'avais de plus en plus envie d'elle; admirer ce décolleté divin ne me suffisait plus. J'avais envie de l'embrasser, de la toucher, de la séduire. Et elle le savait. Elle aimait sentir que je n'en pouvais plus lorsqu'elle allumait sa webcam et jouait vicieusement avec les bretelles de son soutien-gorge. Et comme je me gardais bien de lui montrer l'effet qu'elle produisait chez moi, elle en rajoutait davantage.

Aucun de nous ne voulait céder le premier, on voulait que l'autre craque avant nous. Un duel qui a duré deux semaines.

Et elle a gagné. Elles gagnent toujours.

— Alala l'effet que tu me fais...

— Ah oui???

— Oui...

— Mouais jte crois pas!

— C'est un défi?

— ... ;)

J'ai descendu la webcam pour filmer mon boxer, tendu par mon sexe gonflé porté à droite, comme à son habitude.

En regardant la forme laissée par ma queue de plus en plus dure, Maria a souri, à la fois de la satisfaction de celle qui a gagné le duel du flirt, et de plaisir en voyant ce boxer plein de promesses... Et elle m'a souhaité une bonne nuit.

De quoi?

Oui, elle est partie. Elle m'a laissé là comme un misérable. Moi et mon érection. Cette nuit je n'ai même pas eu l'envie de me finir avant d'aller me coucher, j'étais tellement scié de m'être fait rouler dans la farine que je suis allé m'endormir sur la béquille, comme on dit.

J'ai passé la nuit à rêver de Maria, de cette scandaleuse coquine qui jouait avec moi comme un enfant s'amuse d'un insecte.

Au petit matin, j'ai été réveillé en sursaut par un message reçu sur mon téléphone. Il n'était même pas encore 7h, qui pouvait bien me faire chier à cette heure-là?!

Un message de Maria. Une photo. Magnifique selfie de la belle de mes nuits, la bretelle droite de sa nuisette noire tombant assez pour laisser apparaître un sein lourd et rond au téton marron parfaitement dessiné. Et la belle laissant sortir sa langue dans un sourire narquois.

Notre jeu ne faisait que commencer. Mais jusqu'où irions-nous?

LE JOURNAL DE MAXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant