Katia, partie 04

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Il pleuvait des cordes alors que je coupais le contact de la bagnole sur le bord du trottoir.

300 bornes dans les pattes au petit matin, j'étais lessivé. Je m'étais à peine arrêté pour pisser pour ne pas perdre de temps, car il m'avait été stipulé à de nombreuses reprises qu'il ne fallait pas que je sois en retard.


Des semaines qu'on se tournait autour avec Katia, par petits plans cams furtifs, souvent avortés en vitesse par l'arrivée impromptue de son mari dans la chambre conjugale. Et encore, des fois c'était son fils qui débaroulait dans la chambre sans prévenir. C'était compliqué de profiter de cette femme, mais l'idée d'être son jeune plan sexe adultère m'excitait au plus haut point.On parlait souvent de l'idée de se voir pour aller plus loin qu'un simple plan cam. Katia ne plaisantait pas quand elle disait vouloir m'avoir en bouche. Être désiré aussi ardemment par une femme mariée et plus âgée que moi, quel délice! Comme elle était souvent pressée, elle m'allumait à la vitesse de l'éclair pour essayer de me faire gicler dans le laps de temps qui nous était alloué. Et elle savait y faire.


Alors que j'étirais mes jambes tout en profitant de l'averse sur le toit de la caisse, je repensais à ces messages nocturnes qu'on s'envoyait, imaginant comment elle pouvait s'arranger pour qu'on puisse se voir, enfin, et réaliser face à face ce que nous avions imaginé à distance.Un coup d'œil à ma montre : 8h15. J'étais à l'heure, et même un poil en avance. J'en aurais bien profité pour sortir me dégourdir les jambes, mais impossible avec cette flotte. Je donnais un coup d'essuie-glace pour dégager la vue qui donnait de l'autre côté de la rue, sur l'immeuble où habitait Katia.


Impossible pour nous de communiquer via nos portables, le mari ayant les yeux un peu trop baladeurs. Alors on s'était préparé une petite technique pour le grand jour.


— À 8h30, mon mari emmènera notre fils à la garderie avant de partir au boulot. Gare-toi de l'autre côté de la rue, tu pourras les voir partir. Quand je serai sûre que tu peux venir, j'ouvrirai le volet de la chambre du petit, au 2ème étage au-dessus de l'entrée.


Le volet du 2ème étage était toujours baissé. Je me demandais si finalement je n'avais pas le temps d'aller me prendre un café dans un bistro. Pas grave si je ratais le cornu s'en aller au turbin, tant que le volet était levé. Mais l'idée de me perdre dans Dijon alors que c'était la première fois que j'y foutais les pieds, je préférai sortir mon portable et me connecter à Blaze pour checker mes messages.


J'avais pris une chambre dans la banlieue lyonnaise car j'avais rendez-vous avec Manon le lendemain. Comme Katia devait aller récupérer son fils à 16H30, et que j'allais avoir pas loin de 3h de route supplémentaire, j'avais proposé à Manon de me retrouver dans mon airbnb vers 21h, pour être sûr. Mais avec sa famille si particulière, je m'attendais malheureusement à ce qu'elle doive annuler au dernier moment. Je n'avais pas tous les détails alors, mais de ce qu'elle me racontait sur la manière dont elle était traitée dans sa famille, je l'imaginais comme une parodie malsaine d'Harry Potter, vivant dans le placard sous l'escalier et étant la savate pathétique d'une famille particulièrement odieuse.


Je lui avais dit de prétexter un week-end chez une copine pour avoir un peu la paix et rester avec moi loin de ce foyer toxique. Et d'après ma messagerie Blaze, notre week-end semblait se confirmer. Tant mieux.


Soudain, mon regard fut attiré de l'autre côté de la rue. Un homme et son fils, sortant du fameux immeuble et se dirigeant vers une voiture familiale. C'est lui! Aucun doute! Un coup d'œil à la fenêtre du 2ème : volet toujours baissé. Merde.

LE JOURNAL DE MAXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant