Camille, partie 03

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J'avais évidemment accepté la demande d'amis de Camille. On discutait depuis plusieurs semaines maintenant, et le courant passait si bien que j'avais l'impression qu'on était plus destinés à être potes qu'à devenir amants. On s'était même revu une ou deux fois pour déjeuner, sans arrière-pensée. Camille me faisait mourir de rire. Elle était insolente, sarcastique, décomplexée, bref : tout ce que j'aime ! Elle était également un peu bitchy sur les bords, elle avait la vanne tellement facile que ça demandait une répartie de chaque instant pour ne pas se laisser déborder. Le temps passait et on n'avait pas encore prévu de se voir pour du sexe, même si certains soirs les discussions devenaient particulièrement coquines et que des photos privées furent échangées dans le plus grand des calmes.

C'est dur à expliquer, mais des fois tu peux te contenter d'un cyber-sexfriend, quelqu'un avec qui te masturber avant d'aller te coucher, qui connaît les mots qui te font perdre pied et qui te souhaite la bonne nuit juste après. Avec Camille on était un peu comme ça, au début. Elle me racontait les rencontres qu'elle faisait sur Blaze, me demandait comment se passait mes interactions sur le site, comme une marraine des souleveurs anonymes. Mais ne vous y trompez pas, je trouvais Camille très attirante. Son assurance et son ouverture d'esprit la rendaient irrésistible. Son rire rauque tranchait avec sa silhouette menue et son regard de jeune fille. J'aimais beaucoup le charisme qu'elle dégageait ; en de nombreux points elle me faisait penser à mon crush du lycée, Céline, avec qui ça ne s'était jamais fait. Je ne dis pas que je voyais en Camille la substitution à un acte manqué, mais je pense très honnêtement qu'il doit y avoir un peu de ça. Les gens ont souvent des types, que ça soit ethniques ou physiques, moi je n'ai jamais eu ça, mais je suis très sensible aux attitudes, au caractère, à l'assurance d'une personne. Je retrouvais en Camille ce qui m'avait plu autrefois chez Céline, ce qui me confortait dans l'idée que j'étais attiré par Camille, et que je regretterai toujours de n'avoir jamais osé tenter ma chance avec Céline.

Un soir, Camilleest restée papoter avec moi jusqu'à tard dans la nuit. On discutait de tout et de rien ; elle me racontait la journée infernale qu'elle venait de passer et comment elle prévoyait de ne faire absolument rien de son week-end. Elle était entièrement nue devant sa webcam, et moi aussi, et de temps en temps on se grillait mutuellement à mater l'autre d'un air coquin. C'est très curieux, mais à chaque fois que je la surprenais à mater mon sexe, je le changeais de position presque instinctivement comme pour lui offrir son meilleur profil. Et lorsqu'elle remarquait que j'admirais ses seins, elle ne pouvait pas s'empêcher de les toucher, soit en prétendant retirer une poussière qui n'existait pas, soit en les serrant l'un contre l'autre en me tirant la langue suivi d'un large sourire. J'aurais aimé être étendu avec elle sur mon lit, aussi simplement.

On était si détendus elle et moi, que nous avons commencé à parler de nos aventures en dehors de Blaze, sur les expériences qui nous ont forgés, que ce soit nos penchants inavouables ou nos triggers érogènes. Je lui racontai mon histoire avec Marie et Carole, sur les débuts et la fin de mon trouple. Camille m'a demandé si le pluralisme sexuel était une pratique à laquelle j'adhérais ou si c'était juste une expérience d'une fois. Je n'y avais jamais vraiment songé jusqu'à ce qu'elle me pose la question. Je n'avais jamais envisagé mes différentes relations comme une affirmation d'une préférence sexuelle. Lorsque je suis en couple, je ne couche avec personne d'autre, ou alors jamais sans ma compagne. Mais du coup si j'accepte quand ma compagne me propose un plan à trois, peut-être suis-je effectivement pour le pluralisme, et que ce que je prends pour de la fidélité n'est finalement qu'une convenance sociale.

C'est en admettant que j'étais peut-être attiré par le pluralisme, que Camille m'avoua qu'elle fréquentait le milieu libertin depuis quelques années. Je n'étais pas forcément surpris, mais elle avait piqué ma curiosité au plus haut point, je voulais en apprendre plus, connaître tous les détails de ces soirées. Elle avait commencé en accompagnant son petit ami de l'époque - ce qui me semble être très souvent le cas chez les filles – et ce pendant un an, à une fréquence d'au moins une soirée par mois. Camille a su qu'elle avait pris goût au milieu libertin lorsqu'elle a continué à fréquenter certains établissements même après sa rupture. Elle avait même trouvé un partenaire de libertinage qui n'était ni un petit ami, ni un plan cul, juste un accompagnant avec qui elle partait en club et avec qui elle ne fricotait même pas. Et lorsqu'elle ne pouvait pas se rendre en club, elle consultait un site de libertins où elle s'était inscrite comme célibataire disponible pour les couples coquins ou les soirées privées. En réalité, même si elle se savait bisexuelle, Camille n'était pas forcément fan d'être l'invitée surprise d'un couple, c'était un peu trop sage pour elle. J'essayais de lui tirer les vers du nez, car je voyais bien qu'elle tournait autour du pot sans forcément m'expliquer clairement ce qui l'excitait dans le libertinage. Camille aimait le nombre. Elle aimait avoir plusieurs hommes à sa disposition ; mais pas dans la perspective d'un gang bang, elle ne voulait pas être offerte à un groupe d'hommes en rut. Camille mouillait à l'idée d'avoir un buffet d'hommes nus suspendus à ses moindres désirs. Une brochette de sexes durs qui n'attendaient que sa bouche et sa chatte. Elle voulait sucer plusieurs hommes sans s'arrêter, alterner les queues à en perdre son souffle. Elle aimait se sentir en nage à remuer sur une grosse queue prête à exploser. Elle voulait s'envoyer en l'air jusqu'à être parcourue de tremblements. Camille aimait dominer les hommes et être dominée par sa faim de sexe. Pendant qu'elle m'expliquait ça, je visualisais ces soirées endiablées -certainement en les imaginant plus sexy qu'elles n'étaient - et je n'ai pas pu empêcher mon sexe de remonter discrètement le long de ma cuisse à force de durcir. Camille l'a évidemment remarqué.

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