Maria, partie 04

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Je pensais que j'allais pouvoir revoir Maria beaucoup plus rapidement, maintenant qu'on avait couché ensemble et que le feeling passait particulièrement bien entre nous, mais il s'est avéré beaucoup plus difficile de revoir ma queen que je ne l'avais espéré.

Nos horaires se chevauchaient bien trop souvent, et la relation que Maria entretenait avec sa mère commençait à devenir invivable. Quand je la ramenais chez elle, Maria me demandait de la déposer plutôt au coin de la rue ; pour être sûre que sa mère ne guettait pas à la fenêtre de l'appartement. Je ne comprenais pas trop pourquoi notre relation devait rester un secret bien gardé, mais je respectais le choix de Maria : officiellement, en tout cas aux yeux de sa mère, elle était toujours célibataire. Il nous fallait donc rivaliser d'ingéniosité pour permettre à Maria de passer du temps chez moi.

Une soirée cinoch avec une cousine, une soirée entre filles chez une copine d'enfance, un week-end détente entre collègues... Il fallait trouver un alibi à chaque fois. J'avais l'impression d'être l'amant d'une femme infidèle.

Mais dans les faits, ça faisait plusieurs semaines que je me considérais comme son petit ami. Même si nous avions gardé nos comptes Blaze, on ne cherchait pas de plan cul. En tout cas, moi, je n'en cherchais plus. Je gardais contact avec quelques filles que je considérais maintenant comme mes amies, et si la plupart comprirent que je n'étais plus disponible pour une partie de fesses, certaines essayaient malgré tout de tester ma fidélité en étant beaucoup plus entreprenantes que du temps où j'étais affiché comme célibataire.

Je n'allais pas leur jeter la pierre, j'ai moi-même pris beaucoup plus de plaisir à draguer des femmes mariées qu'à flirter avec des filles en recherche de joyeusetés. C'est terrible, j'en conviens, mais que voulez-vous, le plaisir de réussir à cracker la combinaison du coffre-fort qu'on nous annonçait impénétrable est tellement grisant.

L'attitude insistante de certaines filles aurait pu amener Maria à me demander de supprimer mon compte pour lui prouver que je lui étais désormais totalement dédié, mais elle n'en fit rien, au contraire.

Maria m'avait initié à une habitude qui s'avérait particulièrement utile dans notre configuration. Souvenez-vous, lors de nos premiers échanges, Maria me partageait des screens de conversations qu'elle entretenait avec certains de ses prétendants.

Eh bien, elle continuait.

Elle me partageait quelques fois les messages privés qu'elle recevait alors qu'elle annonçait être avec quelqu'un (moi, en l'occurrence). Elle voulait vérifier si j'étais jaloux, et me montrer également que toutes leurs tentatives ne servaient à rien puisqu'elle n'était attirée que par moi.

Au début, j'ai eu du mal à gérer ma jalousie. C'est vrai, Maria est une femme délicieuse, fraiche, sexy... Evidemment qu'elle attire le regard. Et je savais que je n'étais pas la plus belle pièce sur le marché, alors si un bel étalon venait taper du pied un peu trop fort autour d'elle, forcément je me sentais un peu en position de faiblesse. Mais l'attitude si sereine de Maria face à ça m'apporta énormément de confiance en moi.

Elle ne me l'avait pas encore dit, mais j'avais l'impression qu'elle commençait à éprouver des sentiments à mon égard. Et je savais que si c'était le cas, ce n'était pas une mince affaire. L'intimité était une question très complexe pour Maria, et du peu qu'elle m'avait laissé entrevoir, je comprenais parfaitement que la situation pouvait très rapidement devenir parfaitement ingérable pour elle. J'essayais de la protéger de ces pensées noires du mieux que je pouvais, en essayant de la faire passer du temps chez moi – et donc loin de sa mère – autant que possible.

On ne se voyait pas que pour s'envoyer en l'air, fort heureusement, et chaque week-end passé ensemble à jouer les petits couples me rappelait une sérénité de l'instant que j'avais fini par oublier. Rares étaient les soirs où on pouvait dormir ensemble, alors je n'en perdais pas une miette. On parlait toute la nuit, on rigolait, on faisait l'amour... On était bien. Le matin je me réveillais emmitouflé dans ses formes fraiches, nos câlineries débordaient systématiquement, et on refaisait l'amour encore une fois.

Ces instants de calmes étaient bien trop rares. J'en voulais plus.

Comme Maria avait besoin d'alibis régulièrement, elle m'avait présenté à sa cousine, que j'avais rencontrée sur Blaze bien avant Maria, et qu'on continuera d'appeler simplement la cousine. La mère de Maria étant une grande malade, si sa fille lui disait qu'elle partait en week-end avec sa cousine, elle était capable d'appeler Maria en passant par le portable de la cousine pour s'assurer que les deux filles étaient bien ensemble. Quand je vous disais que ça partait loin.

Pour préparer un long week-end de quatre jours, Maria avait inventé un bobard comme quoi elle et la cousine iraient partir au vert dans une petite maison louée au bord de l'eau

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Pour préparer un long week-end de quatre jours, Maria avait inventé un bobard comme quoi elle et la cousine iraient partir au vert dans une petite maison louée au bord de l'eau. La location existait bien, mais c'était moi qui l'avais réservée pour Maria et moi. Sauf que pour que la supercherie fonctionne, il fallait qu'on embarque la couz avec nous. J'étais plutôt perplexe par cette stratégie, je me sentais un peu bridé par la présence de la cousine – très sympa au demeurant – aux vues des projets coquins que j'avais envers ma belle Maria.

Telle ne fut pas ma surprise quand Maria me rassura en m'expliquant qu'elles en avaient déjà parlé, et que la couz avait prévu de s'amuser dans son coin avec un plan cul pour nous laisser faire toutes les acrobaties possibles et imaginables.

Si Maria ne dévoilait presque rien de sa vie à sa mère, c'était une toute autre affaire quand il s'agissait de ses nombreuses cousines. Elles se racontaient tout ! J'ai eu tout le temps de le constater sur notre trajet en bagnole vers la côte, quand Maria et la couz se sont débriefées leurs dernières semaines d'anecdotes de cul. J'avais même le droit à des commentaires de la part de la couz qui jugeait de mes prestations telles qu'elles lui étaient relatées par Maria. Dans cette cousinade, les talents d'amant des hommes importés étaient aussi publics que nos talents de cuisinier. Surréaliste.

Et effectivement, pendant notre week-end prolongé, notre petite location se transformait en baisodrome. Maria et moi nous envoyions en l'air après toute une journée à se taquiner, et la couz se faisait soulever dans sa chambre par un inconnu qui repartait avant que le soleil ne se lève.

LE JOURNAL DE MAXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant