Coloc & Music {Kiribaku} [Terminée]

Chapitre 19

🚨 TW : Suicide 🚨

PDV IZUKU MIDORIYA 

19h50. Je suis sur le toit du lycée. Il reste ouvert jusque tard pour les clubs. Je fais les cent pas en attendant Katsuki. L'heure affichée dans la cours du lycée tourne, jusqu'à atteindre 20h38, heure à laquelle la porte du toit s'ouvre. Bakugo a un sourire heureux, mais je sais qu'il est stressé grâce à ses craquements de doigts.

-Pourquoi es-tu autant en retard ? Tu baisais avec ce putain de Sweet ?, crachais-je en regardant la lettre que j'avais posé au sol.

-Hein ? Quoi ?! Bien sûr que non ! Tu m'as prévenu sans délais, j'avais des choses de prévues ! Estime-toi heureux que je sois venu alors que tu m'as ignoré pendant 2 putains de semaines.

Je plante mon regard dans le sien, au bord de la crise d'hystérie.

-Bakugo, répond-moi honnêtement. Est-ce que tu pourrais mourir pour moi ?

-Qu'est-ce que tu baragouines ?! Bien sûr que non ! Personne n'a à mourir pour personne. C'est stupide.

-Stupide ? "C'est stupide" ?! Moi, je suis prêt à mourir pour toi !

-Je ne t'ai jamais demandé ça, hurle-t-il, visiblement à bout de nerfs.

Je le vois prendre une grande inspiration en passant une main dans ses cheveux. Je recule de quelques pas, me rapprochant dangereusement du bord.

-Rompons, lance Bakugo dans la chaleur écrasante de l'été.

Je m'arrête de reculer, sonné par le mot prononcé.

-Pardon ?, dis-je en clignant plusieurs fois des yeux.

-Ça serait mieux pour nous deux.

-Comment peux-tu penser pour moi ?!, hurlais-je à pleins poumons.

-Tu es en train de vriller. Tu as vu toutes tes traces de scarifications ? Inko ne t'emmène pas voir un psychologue ?

-J'ai pas voulu. Tu me suffis, lâchais-je d'une voix saoulée.

Il soupire et s'accroupit, les yeux rivées sur la lettre que j'ai posé au centre du toit, cherchant visiblement les prochains mots qu'il dira pour m'assassiner.

-JE veux rompre, conclut-il. Pendant la tournée, quand tu m'ignorais, je me suis rendu compte que je ne m'inquiétais pas pour toi en entier. Mais pour tes scarifications, les réactions d'Inko, de ma mère, à me demander quelle connerie tu allais encore faire.

Il lève les yeux vers moi, des larmes aux bords des yeux.

-Je ne t'aime plus. Plus comme avant. On souffre plus qu'autre chose, Izuku.

Il essuie les larmes qui coulent de ses yeux. Je commence à rire nerveusement, me griffant la peau sans m'en rendre compte. Je n'arrive pas à croire qu'il est succombé à ce Sweet. Je veux juste faire souffrir Bakugo autant que je souffre, voir plus que moi ! Je me laissais une chance de vivre. Mais là, sans lui... Je n'y arriverais pas. Ce monde est bien trop dépravé pour que je puisse y rester sans Katsuki. Je monte sur le petit muret quand mon ex a le dos tourné.

-Bakugo, lis la lettre. Et... Adieu, mon grand amour.

Je vois ses yeux horrifiés quand je bascule, le sourire aux lèvres pour ma part. Il souffre. Le vent souffle dans mes cheveux, la chute me parait aussi longue que brève, j'aime cette sensation de légèreté. Puis plus rien. Simplement un noir silencieux et brut. Même pas mal. Le bonheur.

PDV KATSUKI BAKUGO

Quand je vois Izuku disparaître dans le vide, mon sang se glace, je ne sens plus mon cœur battre. Je n'ose pas regarder, ni même m'approcher. Je ne veux pas voir son cadavre écrasé sur le sol. Je prends simplement la lettre et fuis du toit, tel le lâche que je suis.

Une semaine passe, puis un mois, puis deux mois... Je suis toujours aussi vide. L'enterrement a eu lieu, je me suis maintes et maintes fois excusé auprès d'Inko, mais elle a finit par déménager, dévastée par le chagrin. Au lycée, j'étais un paria complet, tantôt coupable, tantôt à plaindre. Je venais de moins en moins, puis seulement pour les examens à la fin.

Retour au présent

Eijiro m'a écouté tout du long. Il n'a même pas séché mes larmes sur mes joues et je l'en remercie. Je l'ai vu passé par toutes les émotions, bien qu'il soit resté silencieux. Maintenant, je regarde mes mains posées sur mes genoux. Je n'ose plus le regarder, ayant peur de ce qu'il peut dire. Il va me quitter ? M'insulter ? Me balancer à la presse ? Les trois ? Soudain, je sens ses mains entourées les miennes, ce qui m'arrache un hoquet de surprise.

-Et la lettre ? Tu l'as lu ?, demande-t-il d'une voix douce.

-Oui... 2 ans après. Je sais, j'ai mis du temps. J'aurais dû la lire tout de suite, pour ne pas remuer le couteau dans la plaie.

-Tu as toujours la lettre ?

Je hoche la tête et pointe ma valise.

-Dans la poche tout à gauche, dans la partie avec les affaires de travail. Je n'ai jamais osé la jeter.

-Je...peux la lire ?, demande Eijiro en hésitant.

-Bien sûr, tu es mon petit-ami maintenant.

Il se lève et sort la lettre jaunit par les ans. Le papier est fripé, même froissé. Combien de fois je l'ai triturée...

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Et voilà ! Les flashbacks sont finis ! C'est LE chapitre que je voulais écrire depuis environ 10 chapitres haha ! S'il vous a plût, j'en suis heureuse ! Le chapitre suivant sera plus chill... Ou pas ? Vous me connaissez, j'aime jouer des mauvais tours 😈 Vous avez une idée du contenu de la lettre ? Prenez soin de vous en ces temps froids ! 💕