ᙅᕼᗩᑭITᖇᙓ 5 : SᗩᙀᐯᙓTᗩᘜᙓ

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Je n'arrive pas à croire que j'ai accepté. Si facilement. Comment se fait-il qu'il ait réussi à me faire changer d'avis ? Ce Killian. Je ne sais toujours pas quoi penser de lui. Je sens encore cette sensation, mon pouvoir s'agitant et mon énergie qui pulse en moi, à la recherche de son regard. Je refuse de le voir. Je ne l'accepte pas. Je ne veux pas l'admettre. Il est hors de question que je le fasse. Mes pensées s'emmêlaient les unes les autres et je soupirai intérieurement. Je commence déjà à regretter ce fichu pari. Enfin ... Cela ne sert à rien de ruminer, ce qui est fait est fait ... Maintenant, je n'ai plus qu'à les accompagner. On a de la chance car le trajet ne sera pas trop long. En tout cas, il sera moins long que si nous étions dans le nord de la France. Actuellement, le QG dans lequel nous sommes se trouve dans le sud de la France, le Vaucluse, un coin paumé sans nul doute. De toute façon, pour des rebelles quels qu'ils soient, il vaut mieux privilégier les coins paumés et en apparence dénués d'intérêt pour y établir son QG. Plus on est invisible, mieux on se porte. Le labo qu'ils veulent aller nettoyer est quant à lui situé en Italie. Et pas n'importe où en Italie, à Rome.

Cette ville est très célèbre, donc cela pourrait paraître étonnant qu'il y ait un labo dans un endroit si connu et animé. Mais il n'en est rien. Au contraire, il est en fait bien plus astucieux de cacher les enfants à l'endroit où on s'attend le moins à les retrouver. Dès lors, quoi de mieux que la ville même où ils ont disparu, immense et entièrement sous le contrôle de l'O.S.E.S. ? La réponse est simple : rien. Il n'y a rien de plus ingénieux que ce stratagème perfide et cela, cette organisation pourrie l'a parfaitement bien compris. Aussi, il n'est pas rare de voir des scènes écœurantes où des policiers et des agents jurent solennellement qu'ils retrouveront les enfants quel qu'en soit le prix, alors qu'en fait ils sont peut-être ceux-là même qui les ont kidnappés pour ensuite les confier aux "bons soins" du labo secret de la ville. Absolument répugnant. Généralement, ces labos sont des endroits que personnes ne soupçonnent car ils sont bien trop fréquentés et appréciés, de tel sorte que personnes ne viendraient à penser qu'il y a des enfants qui y subissent abus sur abus sans pour autant pouvoir répliquer.

Bref. Ce genre d'endroit ignoble est ce que l'on doit nettoyer demain. Après le dîner, tout le monde s'est séparé en se lançant des "bonne nuit". J'ai suivi le mouvement et me voilà à nouveau dans cette chambre. Celle de mon arrivée. Je me préparai donc diligemment à aller dormir puis me couchai doucement dans le lit. Je laissai mon esprit divaguer quelque peu. Je pensais aux enfants. Si un seul d'entre eux est comme lui ... Je le tuerai. En y songeant, mon regard s'assombrit et je tombai dans un profond sommeil.

 En y songeant, mon regard s'assombrit et je tombai dans un profond sommeil

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De la fumée. Une odeur âcre. Des lumières rougeoyantes. Un bâtiment. En flamme. Des cris. Agonisants. Des personnes. Massacrées. Brûlées. Des visages connus. Devenus méconnaissables. Crispés dans une expression de peur indéfinissable. Figés. Morts. Tous morts. Je courrais. À en perdre haleine, je courrais. Dans le feu, je cherchais. Je désespérais. Je pleurais. Mes émotions chaotiques me submergeais. Je les trouvai enfin. Je hurlai. J'accélérai. Je m'effondrai. Je me déchirai. Je les serrai dans mes bras. Leurs cadavres. Froids. Je réalisai qu' il n'était pas là. Mon cœur se remit à battre. Je cherchais à nouveau. Je sortis du bâtiment. Il était là. Debout. Je respirais à nouveau. Quand je les vis, eux aussi. Nombreux. Organisés. Autour de lui. J'entendais tout. Je sombrai. Mon sang gela. Je tremblais. Mon cœur devint pierre. Mes larmes se tarirent. La haine s'empara de moi. La colère. La déception. La tristesse. Je fis un pas mais m'arrêtai aussitôt. Une pointe argentée. Aiguisée. Tranchante. Elle dépassait de son abdomen. Du sang. Abondant. Eux. Souriants. Lui. Maudissant. Nos regards se croisent. J'y vois la vérité. Ses excuses. Il meurt. Mon monde s'écroule. Un hurlement déchirant trancha l'air. Le mien. Son prénom au bord des lèvres. Je fuyais pour ma vie.

Sᴘɪʀɪᴛ ﹕ ʟᴇ ᴄɪɴϙᴜɪᴇ̀ᴍᴇ ᴇ́ʟᴇ́ᴍᴇɴᴛOù les histoires vivent. Découvrez maintenant