Chapitre 11

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Les regards sont rivés sur moi quand j'entre dans le paddock, accompagnée de mes deux adolescents.

    Je ne sais pas si tout le monde me regarde parce que je suis inconnue, ou si tout le monde me regarde parce que tout le monde a lu les articles.

    Probablement la seconde option.

    Je me cache derrière mes lunettes de soleil et la casquette offerte par Williams pour faire semblant de ne voir personne. La casquette portant le numéro de George n'était peut-être pas le meilleur choix, d'accord. Mais ce n'est pas comme si j'avais vraiment eu le choix. Dans le colis que j'ai reçu, deux jours avant de partir, de la part de l'écurie Williams, il y avait deux casquettes, chacune avec le numéro d'un de leur pilote.

    Je n'ai rien contre le numéro 6, je n'ai jamais rencontré Nicholas Latifi en personne, mais ça serait sûrement mal vu si je n'avais pas porté le numéro 63.

    Je tente d'ordonner mes pensées et avance dans le paddock comme si c'était naturel, pendant que Yann et Manon regardent partout autour d'eux avec de grands yeux, comme s'ils étaient au paradis. Il ne me reste plus qu'à trouver George, dans tout ce bordel.

    Je fais un sacré tour sans le voir, jusqu'à être interrompue par un homme brun, en tenue Ferrari. Très probablement un de leur pilote, vu la tenue.

— Vous êtes perdus ?

    La mâchoire de Yann se décroche, Manon rougit à mes côtés. Ok, je crois que je viens de faire une rencontre bien plus importante que ce je crois.

— En fait, je suis carrément paumée, oui. On cherche George Russel, il a oublié de me préciser que c'était un labyrinthe ici.

— Oh, vous êtes la nouvelle copine ?

    J'ai ma réponse, tout le monde est au courant des rumeurs.

— Pas vraiment, en fait. Je suis la représentante de l'association dont il est parrain, et voici Yann et Manon, deux adolescents qui ont croisé notre route et que j'aurais peut-être dû laisser à l'hôtel vu la tête qu'ils font actuellement.

    Il rit doucement avant de me tendre sa main, que je serre en retour.

— Charles Leclerc, pilote Ferrari.

    Yann me donne un coup de coude avant de me demander de les prendre en photo ensemble. Je savais que son nom me disait quelque chose, j'avais simplement oublié que c'était leur pilote préféré à tous les deux. Même si Yann a l'air d'apprécier un bon paquet de pilotes, j'entends souvent parler de celui-là.

— Je vous aurais bien accompagnés jusqu'au garage Williams, mais George est en train de nous rejoindre.

— Ne me vole pas mes fans, Charles.

    En effet, le grand britannique au parfum qui sent toujours trop bon pour me laisser tranquille, est là.

    Il m'adresse un signe de tête alors qu'il prend Manon dans ses bras et fait son check personnalisé habituel avec Yann. C'est dingue que je n'ai pas assisté à la création de cette attention personnelle.

— Je crois que tu peux compter sur leur loyauté, ils ne souriaient pas autant quand ils m'ont vu, rit Charles.

    Il commence à s'éloigner, mais il s'arrête à côté de George, la main posé sur son épaule.

— Madame, par contre, souriait plus avant que tu arrives.

    Il me lance un clin d'œil avant de s'en aller, m'arrachant un sourire. Je reviens à la réalité en rencontrant à nouveau le regard froid de George. Visiblement, je n'ai toujours pas le droit à la chaleur qu'il accorde à mes gamins. Je ne dois pas être assez bien pour sa sympathie.

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