Chapitre 21

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Un seul putain de lit.

Comment est-ce que je vais faire avec un seul putain de lit ?

Je m'arrête net à l'entrée de la chambre, George grogne quand il me rentre dedans.

— Tu pourrais prévenir quand tu t'arrêtes. Tu as vu quoi, une araignée ?

    Je me décale pour le laisser passer, mais rien ne semble le choquer. Il se retourne vers moi pendant que je le fusille du regard.

— Je ne vois pas d'araignée, commente-il.

    Je lui jette ma veste qu'il rattrape au vol.

— Un seul putain de lit ?

    Il réceptionne ma veste en rigolant.

— Calme-toi, ce n'est pas comme si j'avais eu le choix. Je n'ai pas réservé l'hôtel moi-même, je pouvais difficilement demander une chambre avec deux lits séparés pour ma copine et moi.    

    Je grogne en récupérant ma veste. Il a raison, malheureusement. Je ne lui dirais pas.

— Tu as prévu la tenue de camouflage ?

— Heureusement que oui. J'avais dû le sentir venir. Je ne reviendrai pas sur ma revendication.

— Dommage.

    Je lui lance un regard noir avant de m'éclipser dans la salle de bain avec ma valise.

    Je n'ai même passer le temps de profiter de la beauté de la chambre d'hôtel. La douche à l'italienne et l'immense baignoire ne font pas tâche dans l'immensité de la pièce. Je prends tout mon temps pour me débarrasser de la transpiration de la journée, me préparer à sortir, ne sachant pas à quelle heure nous allons rentrer.

    Quand je ressors de la salle de bain avec seulement un short et un top, George me regarde de haut en bas.

— Tu vas avoir froid.

— On est à Barcelone. Je ne suis pas venue à Barcelone pour mettre des pantalons.

— C'est toi qui le dis.

    Il prend possession de la salle de bain pendant que je me pose sur le petit balcon pour appeler Jeff, qui dort chez moi tout le week-end.

    Il décroche et sa tête s'affiche à l'écran au bout de quelques secondes. Yann et Manon ne tardent pas à se jeter à l'écran à leur tour.

    Je souris immédiatement en voyant leurs visages.

— Comment ça va, là-bas ?

— Il ne fait pas aussi beau que chez toi, apparemment.

    Jeff incline le téléphone pour me montrer la fenêtre. En effet, le temps nuageux de notre pays ne me manque pas. Les rayons de soleil espagnols sont si agréables que j'aurais presque envie de rester.

— Vous avez pas idée à quel point la température est agréable. Promis, je vous emmènerai.

— En effet, il a l'air de faire chaud, rigole Yann en regardant quelque chose derrière-moi.

    Je me retourne pour voir que George vient de sortir de la salle de bain, torse nu. Je lui fais signe de s'en aller, que je suis au téléphone, mais son sourire ne me dit rien qui vaille. Il se rapproche de nous. C'est plus fort que moi, je me met à rougir comme une ado. Je ne peux pas masquer mon attirance pour lui, encore moins s'il en joue.

— Salut tout le monde !

— Oh George, ça fait plaisir de te voir, lance Yann, mort de rire.

    Je suis affreusement gênée quand ils commencent à parler ensemble, comme si tout était normal. Ce qu'ils ne voient pas, à l'écran, c'est la main de George qui joue avec mes cheveux, naturellement. Ses doigts frôlent ma nuque à chaque fois qu'il saisit une mèche de cheveux pour la laisser filer entre ses doigts.

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