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Chapitre 20

Le soleil espagnol me réchauffe instantanément quand je descend de l'avion. J'enlève ma veste, il fait bon. Je fouille dans mon sac à main pour y chercher mes lunettes de soleil. Ça y est, je suis en week-end, loin de mes problèmes. Je suis ici pour profiter d'un bon week-end à Barcelone.

    Je suis la foule pour aller récupérer ma valise, avant de me diriger vers la sortie.

    George est là, casquette sur la tête, lunettes sur le nez, essayant toujours de passer incognito. Je le rejoins, le sourire aux lèvres.

    Je ne l'ai pas revu depuis qu'il a quitté la maison en me laissant un mot, nos emplois du temps ne nous l'ont pas permis, entre mes déplacements et les siens. On n'est pas restés sans contact pour autant, on n'a cessé de s'envoyer des messages, si bien que c'est devenu une habitude d'avoir son nom sur mon téléphone.

    Le Grand Prix du Portugal, la semaine dernière, a apaisé les tensions avec la presse. Il n'était pas très satisfait de son week-end, mais c'était mieux que le scandale Imola, qui ne passe toujours pas auprès de certains. Heureusement pour lui, la victoire de Lewis Hamilton a ramené la presse du côté de la bataille pour le championnat.

    Il enlève ses lunettes quand j'approche de lui, je ne dis rien. Qu'est-ce que je devrais dire ? Est-ce que je devrais lui faire la bise ? Je n'en ai aucune idée. Heureusement, il sauve la situation.

— Tu as bien voyagé ?

— Je suis contente d'être arrivé. Ça a été les essais hier ? Je n'ai pas eu le temps de te demander.

    Il attrape ma valise et nous nous mettons en route vers sa voiture.

— Je n'ai pas participé à la première séance, ça a été pendant la deuxième. Rien de dingue, mais c'est correct.

    Nous discutons comme des amis jusqu'à arriver au circuit. Nous nous sommes rarement si bien entendus, c'est louche. J'attendrai presque le moment où l'un de nous ne sera plus aussi ouvert. C'est étrange comme sensation. Il me tend une casquette avec son numéro dessus. J'attache mes cheveux et passe ma queue de cheval dedans, fin prête à aller affronter la foule.

— On ne passe pas par l'hôtel ? Lui demandais-je.

— Non, c'est bientôt mes essais. La journée va peut-être être longue pour toi, je suis désolé.

— Pas de panique, j'ai des rendez-vous toute la journée.

    Il me donne mon pass paddock et pose sa main sur ma hanche à peine sommes nous rentrés. Il agit naturellement, les photographes ne nous lâchent pas. Je suis bien contente d'avoir mes lunettes de soleil et sa casquette, je me sens un minimum protégée.

    Le moment vient de nous séparer, après être passée dire bonjour chez Williams, je suis attendue dans d'autres écuries.

    Je passe la journée à travailler, gardant un oeil sur les performances de George pendant les essais, présente à son garage pour le soutenir.

    A écouter les médias et les réseaux sociaux, nous formons le couple parfait. Il se qualifie pour la Q2, provoquant la joie de son équipe, avec un temps limite, mais qui lui offre une bonne opportunité. Il reste concentré dans sa monoplace quand il revient au garage, personne ne peut le sortir de sa bulle.

    Il ne parvient malheureusement pas à être aussi rapide qu'en Q1, se plaçant dernier de cette deuxième manche. La fin des qualifications arrive, la grille de départ du lendemain se forme : il partira quinzième.

Il ne cache pas sa déception quand il enlève son casque, il discute avec ses ingénieurs, il cherche vraiment à comprendre pourquoi il n'a pas été plus performant.