Chapitre 19

669 41 0
                                    

Je referme la porte de la salle informatique derrière moi, sans tenir compte de tous les regards qui m'ont suivie.

— Tout va bien ?

— J'ai fait une connerie, je crois que j'ai besoin de ton aide.

    Je fronce les sourcils. Tous les scénarios possibles se construisent dans ma tête. Est-ce qu'il s'est fait attraper par les autorités ? Si c'est le cas, je ne pourrais pas faire grand chose pour lui.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

    Je pèse mes mots, il ne faut pas que je tourne une seule phrase à son encontre. Il ne doit jamais se sentir accusé, il se fermerait sinon. Il me rappelle vraiment Yann quand il est arrivé, sauf qu'il est plus vieux et par conséquent, il a plus de mauvaises expériences.

— Ça ne va pas te plaire. Je sais que je ne dois pas toucher aux affaires des autres, mais il n'était pas attentif, sa montre était là. Comment est-ce que quelqu'un peut oser se ramener avec une telle montre dans un endroit pareil ?

    Est-ce qu'il a tiré une montre à un investisseur ? Je ne crois pas que nous ayons eu une visite cette semaine, j'aurais été au courant. Est-ce qu'il a communiqué avec George ? Il a toujours une belle montre au poignet. Non, il l'avait encore il y a cinq minutes, et je n'ai pas vu Ayden communiquer avec qui que ce soit, encore moins avec le pilote.

    De qui est-ce qu'il parle ?

    Je le laisse parler, qu'il prenne le temps qu'il lui faut pour admettre les choses.

— J'ai tiré la montre de Jeff.

    Je prends une grande inspiration. On va avoir un sérieux soucis s'il commence à voler les gens qui l'aident. Il faut vraiment qu'on ait une discussion tous les deux.

— Pourquoi est-ce que tu me l'avoues ?

    Je ne pense pas qu'il me fasse assez confiance pour me dire des choses comme ça, on ne se connaît pas, et même si j'ai fait une super impression, ce n'est pas assez pour qu'il s'ouvre à ce point.

— Jeff me soupçonne. Il ne me l'a pas dit, mais il l'a cherchée partout et ne l'a pas trouvée. Il m'a demandé si je l'avais vu, il était suspicieux.

    Il sort la fameuse montre de sa poche et me la tends. Je la reconnais immédiatement. Il y tient énormément. Il l'a mise un jour en nous disant que c'était un cadeau d'une personne très importante. Je comprends qu'il l'ait cherchée partout. Il ne s'arrêtera pas tant qu'il ne l'aura pas retrouvée.

— Tu veux lui rendre ? Lui demandais-je.

    Il hoche la tête.

— Pourquoi ? Tu aurais pu la garder et la revendre.

    Il regarde ailleurs, ignore mon regard. Je vois, il culpabilise. C'est une excellente nouvelle. Ce gamin a bon fond, il a juste appris à réagir aux malheurs de la vie de la mauvaise manière. Je crois en lui, il va réussir à reprendre le bon chemin.

— Qu'est-ce que tu attends de moi ? Lui demandais-je pour qu'il cesse de m'ignorer.

    Il se tourne à nouveau vers moi, un air inquiet sur le visage.

— Tu ne vas pas lui dire que c'est moi ? Pas vrai ?

    Je secoue la tête. Je ne dirais rien, ce serait la pire erreur à faire. Il rend la montre, c'est le principal.

— C'est pire, tu vas m'obliger à lui rendre moi-même, tu es comme les autres tu vas me gueuler dessus, m'expliquer que c'est n'importe quoi alors que tu connais rien d'où je viens. Vous êtes tous pareils.

HELPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant