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Chapitre 18

La chaleur de son corps et son parfum m'offrent peut-être le meilleur réveil possible. Il dort encore quand j'ouvre les yeux, je n'ai pas envie de quitter ses bras. Au moment où nous nous lèverons, la bulle sera brisée, la réalité nous reviendra et nous ne nous supporterons plus à nouveau.

    Je me blottis un peu plus contre lui et fait mine de me rendormir, mais sa respiration n'est plus aussi lente, il est en train de se réveiller.

    Je sens son regard sur moi, je relève les yeux vers lui et lui souris. Il me sourit en retour. Je savoir ces quelques minutes de calme. Sa main dessine des cercles sur ma hanche, mon débardeur étant légèrement relevé, pendant que je laisse mes ongles se promener sur son torse.

    Aucun de nous deux ne parle.

    A mesure que je me réveille, je me rends compte que mon débardeur ne cache plus grand chose, que je n'ai qu'une culotte en guise de bas de pyjama, et qu'il n'a pas pris la peine de mettre un t-shirt en me rejoignant. Et la couette est à nos pieds.

    La main de George s'immobilise sur ma hanche quand il me sent frissonner.

— Tu as froid ?

    Je retiens un petit rire.

— Pas vraiment.

— Oh.

    Je sens sa respiration se saccader. Je ferme les yeux et n'ose plus les rouvrir.

    J'ai dit qu'on ne coucherait plus ensemble, il faut que je trouve quelque chose à dire qui casse le moment. Il faut que je me lève.

    Mais mon cerveau décide de m'envoyer des images bien différentes, de me rappeler les sensations qu'il m'a apportée ce week-end.

    Je serre les cuisses malgré moi et l'entends grogner.

    Il faut que je me lève.

    Je sors de ses bras beaucoup plus vite que nécessaire et lui jette la couette dessus, le faisant rire. Je fonce dans ma salle de bain pour enfiler une tenue plus décente.

— Ta revendication va être dure à tenir, non ?

    Je fais mine de ne pas l'entendre, mais il n'est pas dupe.

— Sara, je sais que tu m'écoutes.

    Je prends une grande inspiration. J'attache mes cheveux dans un chignon rapide et ressors, un jogging et un sweat sur le dos, lui arrachant un rire.

— Toi et moi, on ne dort plus ensemble.

— Même si tu mets autant de couches pour te couvrir ?

    Mon accoutrement n'est pas passé inaperçu, et je crois que mon objectif de faire retomber la tension n'est pas rempli, vu la manière dont il me regarde. Toute innocence a quitté la pièce.

— J'aurais trop chaud, tu es un putain de radiateur. On ne dormira plus ensemble, un point c'est tout.

— Je ne t'en voudrais pas si tu revenais sur tes revendications.

— J'ai dit non.

    Il rigole pendant que je fuis ma chambre pour aller prendre mon petit-déjeuner.

    George sort de ma chambre quelques minutes après moi, sous les yeux ébahis des deux adolescents qui sont en train de manger leurs céréales. Leurs regards vont de moi à lui, de lui à moi.

    Il est trop tôt pour qu'ils communiquent avec des mots qui forment des phrases complètes, donc ils ne posent aucune question, mais leurs regards en disent long.