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Chapitre 27

Pas un message.

Je ne sais pas ce qu'il s'est passé depuis que nous avons raccroché mercredi soir, mais je n'ai eu que peu de nouvelles de George.

    Les essais sont passés, je lui ai envoyé un message pour l'encourager pour le reste du week-end, il ne m'a pas répondu.

    Yann et Manon m'ont demandé s'ils pouvaient l'appeler, il a prétexté avoir du boulot et être trop occupé pour passer du temps au téléphone. La déception sur leur visage n'a fait que renforcer ma colère.

    Il ne peut pas disparaître comme ça, ce n'est pas un comportement normal. Encore moins après tout ce qu'on s'est dit avant qu'il parte.

    J'ai du mal à rester patiente, je ne suis pas de bonne compagnie, et c'est pire à mesure que le week-end avance.

    On est vendredi soir, et mon téléphone reste silencieux.

    On mange, mon téléphone reste silencieux.

    J'essaie de ne pas le guetter. J'essaie de me concentrer sur le film que nous regardons à la télé. Mais c'est peine perdue.

    Yann et Manon vont nettement mieux. La fatigue les quitte peu à peu, ils reprennent leur énergie habituelle. Je vois bien qu'ils s'inquiètent pour moi, mais je tente de ne pas leur montrer à quel point je suis énervée.

    Je pensais avoir atteint le summum de ma colère quand mon téléphone finit par vibrer. Je me contrôle pour ne pas me jeter dessus. Le nom qui s'affiche n'est pas celui dont j'aurais rêvé. J'ouvre le message d'Alex en retenant un soupir.

    Il s'est passé quelque chose avec George ?

    Ça ne me dit rien qui vaille. Je déglutis et tente d'ignorer mes intestins qui se tordent quand je tape ma réponse.

    Tu en sais peut-être plus que moi, qu'est-ce qu'il se passe ? Il est distant depuis l'autre soir.

    Je me mords l'ongle du pouce, m'empêchant de le ronger. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas eu ce tic, il faut croire qu'il ne ramène pas que du bon chez moi.

    Carmen a été aperçue dans son hôtel.

    Le coup de poignard me coupe le souffle. Manon me jette un coup d'oeil, inquiète.

— Ça va ? Ne me dis pas oui pour me faire plaisir, ça n'a vraiment pas l'air d'aller.

— Je ne sais pas.

    Yann quitte l'écran des yeux à son tour pour m'observer.

— C'est George ?

    Je ne veux pas qu'ils aient une mauvaise image de lui, ils l'apprécient tant. Je secoue la tête pour ne pas avoir à en dire plus. Mon téléphone vibre à nouveau, attirant mon attention. C'est malheureusement toujours Alex.

George est quelqu'un de bien, je suis sûr que ce n'est rien, mais je préférais que tu sois au courant.

    Je me prends la vérité en pleine tête. Bien sûr qu'elle l'a rejoint là-bas, bien sûr qu'il l'a accueillie.

    Je me rappelle enfin l'origine de toute cette histoire. S'il ne l'avait pas trompée, il serait encore avec elle, et il ne serait jamais venu ici. J'ai été bête de croire qu'il y avait quelque chose d'autre.

    Je suis en train de me détruire l'ongle du pouce sans m'en rendre compte. Manon le voit, elle tente de me sortir de mes pensées négatives.

— Sara, on va beaucoup mieux, si tu as besoin d'aller le rejoindre, tu dois y aller. Tu devrais être là-bas déjà.

    Yann hoche la tête, confirmant qu'il pense la même chose. Pour la première fois depuis qu'ils sont avec moi, je suis sur le point de me faire passer avant eux, et je déteste ça.

Bien sûr.

    Je n'en dis pas plus, je n'y crois pas une seule seconde. Alex n'a pas les mêmes éléments que moi, il pense que notre relation est réelle. Il pense que son ami est un saint. Je ne suis pas la seule idiote de l'histoire.

Sara, laisse-lui le bénéfice du doute.

    Pour finir avec le coeur brisé ? Hors de question. Yann et Manon insistent pour que j'aille à Monaco, qu'ils peuvent s'en sortir si Jeff passe les voir. Je n'hésite pas une seconde de plus.

Taylor et Lana viennent toujours chez toi ? Je peux venir aussi ?

    J'envoie rapidement un message à Jeff, lui expliquant la situation en quelques mots. Alex me répond avant que mon peut-être sauveur ne le fasse.

Je préfère ça, bien sûr qu'il y a toujours de la place chez moi, mais je suis sûr qu'il y en a aussi dans la chambre de George.

T'es vraiment sûr ?

Ne lui dis pas que je viens, s'il te plait.

Comme tu voudras, laisse-lui une chance de s'expliquer, s'il te plaît.

    Je ne lui réponds plus, attendant que Jeff sauve la situation. Il ne tarde pas à me répondre.

Bien sûr que je peux venir, tu sais que tu peux me demander n'importe quoi.

Merci, Jeff, je te dois tellement.

Ne t'inquiète pas, fonce à Monaco le retrouver, peu importe la connerie qu'il a faite.

    Je n'ai même pas eu besoin de lui dire que quelque chose n'allait pas qu'il le sait, c'est un ami en or. Malgré tout ce que George dit sur lui, je ne pourrais pas me passer de Jeff dans ma vie. Ce soir encore, il me prouve qu'il est là, même dans les pires moments.