The flower of Santa Monica

Chapitre 19 :

La rentrée s'était faite sans grande difficulté pour moi, grâce à mes heures de travail régulières durant mes vacances. Pour Shannen c'était pareil, mais pour les gars, à ce que j'entendais parfois, c'était un peu plus compliqué.

- Tu passes nous voir ce soir ? Me demande gentiment Luke, en parlant de son groupe.

Toutes les têtes de la table se tournèrent vers nous, ne comprenant pas de quoi il parlait. J'avale difficilement ma gorgée d'eau, épiée, puis hoche la tête avec un petit sourire.

- Nous voir ? Demande quand même Anthony, étonné, ôtant les mots de la bouche à tous les autres.

- Vous êtes bien curieux. Ricane Luke en se tournant vers eux.

- Nous sommes intéressés. Répond avec culot Blake, en le foudroyant du regard.

- Ne prends pas cette peine Blake. Je siffle, irritée qu'il se permette de dire ça alors que depuis le début de la semaine il m'évite ou ne me calcule pas quand nous sommes tous ensemble.

Il me fusille du regard comme réponse, défiant mon regard froid.

- Les tensions sont de retour. Fredonne Ryan un sourire en coin.

- Ça faisait longtemps... complète l'air de rien mon amie avec un sourire complice à son copain.

Je les ignore et m'apprête à changer de sujet quand Cody, le plus introverti et le plus doux de la bande prend la parole.

- C'est pas elle que t'a baisé hier soir Blake ?! Punaise, elle est vraiment canon.

Je risque de m'étouffer, mais suis le regard des autres. Mon cœur pompe vite, alimenté par je ne sais quel sentiment à la con. Il a baisé une femme hier. Hier. Les vacances sont soudainement très loin. Tellement loin que j'ai l'impression qu'elles n'ont même pas existé.

- Olivia?! Je beugle en observant la rousse, toujours la même, qui était mécontente quand j'avais arraché l'affiche.

- Elle est belle mais c'est une sacrée pétasse. Siffle Shannen en la fusillant du regard.

- Je l'ai entendu aux toilettes, elle est surtout très conne ! Marmonne Gwen.

La table reste silencieuse suite à nos commentaires, les regards allants d'elle à nous. Puis je relève la tête et remarque que Blake me fixe. Ses yeux noirs et froids dans les miens. Je ne prends même pas la peine de le regarder plus longtemps, je me lève et commence à partir quand une main manucurée m'arrête.

- Olivia.

- Victoria, c'était simplement pour te mettre en garde... Elle commence en chuchotant.

- Je n'ai pas le temps pour tes conneries, va faire la chienne de garde ailleurs. Je rétorque en me dégageant.

Sauf que conne comme elle est, elle continue plus fort.

- Ne t'approches pas de lui.

- De qui ? Je réponds, sachant très bien de qui elle parle.

- Ryder.

- Oh lui. Je ricane.

Puis je me tourne vers le concerné, qui comme le reste de notre table écoute notre échange, balaye son corps d'un coup d'œil et me retourne vers elle, un sourire de pétasse sur les lèvres.

- Il est tout à toi chérie. Je claque froidement en haussant les épaules.

J'ignore sa réaction car je m'en fiche royalement et me contente seulement d'écouter les ricanements de Gwen et Shannen.

Je sors du réfectoire la tête haute puis vais m'isoler dans un des coins des gradins pour observer l'entraînement des cheerleaders.

Soudain, un siège à mes côtés se baisse et au vue des mains tatouées de l'individu, je ne me crispe pas, mais souffle d'agacement.

- Barre-toi, j'ai envie d'être tranquille. Je siffle à Blake alias l'intru.

- Tu l'as mal pris ? Il me demande avec son sourire mauvais. Tu sais, t'es comme elle au fond.

- Je ne crois pas non. Je siffle maintenant énervée, en repensant aux manques de valeurs et de principes d'Olivia.

- Tu passes entre deux meufs. Et t'es sans importance. Si, vous vous ressemblez.

Sidérée par cette méchanceté inédite, je me tourne vers lui muette. Il ne ressemble ni à l'ancien Blake, ni au nouveau. Là, c'est simplement le plus gros connard que je connaisse.

- Ne le prends pas mal, t'as joui c'est le principal. Il grogne en souriant méchamment.

Ses yeux sont habités par une lueur sombre, que je n'avais jamais vue dans son regard. Mais dans celui de ma génitrice, oui. Une lueur cruelle. Une lueur qui me hantait depuis des années. Le frissonnement de ma peau s'intensifia.

- Tu me dégoûtes. T'es ridicule, ta mère aurait honte de t'entendre dire ça. Je souffle, la voix brisée par la rage et la déception.

Il fronce les sourcils puis se reprend.

- Je sais.

J'attendais qu'il parte mais finalement il n'en fait rien, alors je me lève pour m'en aller mais il m'attrape le poignet.

- J'espère que t'as compris que tu n'existes plus et que le Blake que t'as connu est mort. Il lâche les dents serrées.

Je le fusille du regard et m'en vais. Décidée à aller chez sa mère qui est au passage, le plus gros soutient que j'ai dans cette ville.

***

Avant de partie après mon dernier cours, je passe à mon casier afin de récupérer les quelques affaires dont j'ai besoin. C'est alors que je l'ouvre et reste perplexe.

Une fleur ? C'est la première fois.

Je la prends et regarde s'il n'y a pas de mot mais non, seulement une belle fleur dans mon casier.

Je l'amène avec moi, récupère ce que je suis venue chercher et m'en vais.

Tandis que Mary préparait du thé, je faisais des recherches sur internet afin d'en savoir plus sur cette fleur. C'est une myosotis, plein de petites fleurs bleus sur des tiges fines. J'étais passée dans ma chambre le temps de la déposer dans un verre d'eau puis étais repartie. Le message est assez clair.

« Ne m'oublie pas. »

Je commençais à faire le tour des personnes qui auraient pu me donner cette fleur, mais Mary arrive, alors je reportais toute mon attention sur elle.

Elle me passe ma tasse de thé puis nous papotons, de tout et de rien. Bizarrement, elle n'a parlé de Blake aucune fois, comme si elle savait ce qui s'était passé.

D'ailleurs, en parlant de ce connard, Shannen m'avait demander de l'accompagner voir Ryan à son match de foot. Voir Ryan ? Bien évidemment. Comme si j'avais envie de supporter l'équipe de Blake.

De toute façon après ce qu'il m'avait sorti, si par miracle, il revient et fait des efforts dans son comportement d'abruti, alors il ramera longtemps. J'ai été patiente depuis le début de l'année, comprenant son point de vu, même si le manque de communication joue beaucoup puisqu'il ne veut pas m'écouter. Je suis passée outre ses remarques et sa rancœur sauf que dans notre situation actuelle, le passé ne joue aucun rôle. Il s'est simplement comporté comme un enfoiré en parlant de notre aventure durant les vacances. Et ça, c'est de la méchanceté gratuite.

C'est alors, qu'un fort moteur s'entend dans l'allée.

Oh non, pas lui.

Enfin, t'es chez lui quand même ma belle.

Je roule des yeux, ce qui n'échappe pas à sa mère alias ma meilleure confidente, qui s'empresse de fusiller la porte du regard, comprenant que nous sommes de nouveaux en tensions. Si tu savais. Et au fond de moi, j'espère qu'elle ne saura jamais ce qu'il m'a dit car la connaissant, elle va tomber de haut. De très haut et sa déception nous brisera le cœur.