Chapitre 20 :

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Il entre en tenue sportive avec son sac de sport à la main, puis se fige en nous voyant l'observer. Enfin, le fusiller du regard. Je vois un instant ses yeux me questionner puis lorsqu'il les pose sur sa mère, la peur en prend possession.

Il pense sûrement que je lui ai dit.

- Pourquoi elle est là, elle ? Il demande soudainement agacé tandis qu'il reprend son chemin pour monter.

Sa mère souffle suite à son ton et m'envoie un regard peiné.

- C'est pas grave Mary, sans vouloir te peiner davantage, j'ai l'habitude de son comportement d'abruti depuis que je suis revenue. Je souffle en balayant son regard d'un revers de la main.

- J'ai essayé de lui parler mais il se referme comme une huître à chaque fois. Tu devrais monter le voir.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée...

C'est même la pire idée qui soit.

- Fias-le pour moi ma puce, je m'inquiète pour vous. Surtout depuis quelque jours... elle commence puis s'arrête subitement, comprenant sa gaffe.

- Comment ça depuis quelque jours ? Je lui demande, vraiment curieuse.

- Je n'aurais pas dû dire ça, oublie ma puce.

- Dis-moi s'il te plaît. Je rétorque, impatiente.

- Je ne suis pas sure que-

- S'il te plaît Mary.

- Bien. Il amène parfois des filles à la maison. Elle m'annonce sans oser me regarder.

- Ça ne m'étonne pas, depuis la fin des vacances tout le monde en parle. Je souffle en roulant des yeux.

- Je parlais aussi d'avant vos vacances ma chérie. Elle marmonne comprenant qu'il s'est passé quelque chose entre nous durant celles-ci.

Là, c'est moi qui tombe de haut. Alors tout ce qu'il m'a dit dans les gradins était vrai ? Je n'ai pas d'importance ? Je suis seulement un coup comme ça ?

Je laisse la déception fumer en moi, puis quand deux secondes plus tard, c'est la fureur qui brûle, je m'excuse et monte.

Je ne toque pas et entre dans sa chambre. Je claque sa porte et me tourne vers lui en le fusillant du regard.

- T'es sérieuse ? Bouge de là ! Il braille en tendant son bras vers la porte.

Il est seulement sur son lit, changé et mouillé. Il a sûrement pris une douche, et pour la première fois, ça ne me fait aucun effet.

- J'avais compris que tu avais changé Blake. Mais au point de devenir un enfoiré à ce point. Je siffle en l'observant.

Il éteint son ordinateur et lève la tête vers moi.

- Pourquoi tu crises ? Il me demande dans un souffle les yeux écarquillés, comme fatigué par ma réaction.

Et ça c'est humiliant, plus que tout, car j'ai l'impression de ne vraiment rien valoir, que ma crise n'est pas justifiée car ça n'a pas eu d'importance pour lui. Pour moi ça en avait eu. Mais je me suis trompée. Encore.

Alors je n'oses plus rien répondre. Qu'est-ce que je pourrais dire alors que rien ne compte pour lui.

- Si t'as rien à dire, sors. Il souffle hostile.

Quant à moi, je suis écœurée par lui et par son comportement.

- Et ne viens pas au match. Je sais que Shannen te l'a proposé, mais refuse. Je n'ai pas envie que tu viennes. Il grogne en rallumant son ordinateur.

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