Chapitre 4

435 37 50
                                        

Thomas pénétra dans la chambre parfumée de Newton sans grand étonnement. Après tout, il avait déjà secrètement vu ce décor maintes et maintes fois. Minho avait sûrement raison ; il profitait peut-être légèrement trop de ses dons...

« Excuse-moi, c'est pas extrêmement bien rangé ! rougit Newton.

— C'est déjà bien mieux rangé que ma piaule. »

Ils s'installèrent derrière le bureau du garçon dans un rire.

« Tu sais, Tommy... Je regrette de ne pas t'avoir parlé plus tôt.

— Plus tôt... c'est-à-dire ?

— Eh bien... Nous sommes dans la même classe depuis maintenant trois ans d'affilés. Je sais que nous avons déjà échangé de nombreuses conversations, mais je regrette tout de même de ne pas avoir approfondi notre relation plus tôt. »

Les sourcils de Thomas se haussèrent.

« Oh. Me voilà touché. Que t'arrive donc-t-il aujourd'hui, mon cher Newton ?

— Comment ça ?

— Tu souris depuis ce matin ! Même dans le cours de monsieur Robin !

— Cela fait-il de moi quelqu'un de suspect ? sourit-il, rieur.

— Personne ne sourit, dans les cours de ce monstre ! Newton eut un rire.

— Je... Je devrais peut-être gardé ça pour moi...

— Non ! Je veux savoir, Newt ! Je t'ai jamais vu aussi heureux, ça m'intrigue.

— Travaillons d'abord et je te le dirai ensuite.

— C'est comme si c'était fait. »

Thomas se rua sur ses stylos.

0o0

Ils conclurent leur devoir dans un soupir.

« Deux heures pour faire un compte rendu. C'est du jamais vu. commenta le brun.

— Certainement le plus épuisant que j'ai du faire jusqu'ici... »

Un sourire malicieux se peignit sur les lèvres de son ami.

« Le boulot est bouclé, je t'écoute. »

Newton devint aussi rouge qu'une pivoine.

« Mince, j'espérais que tu oublierais... avoua-t-il.

— Certainement pas. Alors, jeune homme ?

— Eh... Eh ben... »

Ses doigts triturèrent nerveusement la lisière de son sweat.

« J'ai... J'ai rencontré Spider-Man, hier. J'avoue que ça m'a, comment dire... beaucoup perturbé. Dans le bon sens du terme. »

Thomas rassembla toutes ses forces pour avoir l'air étonné.

« Spider-Man ? répéta-t-il. Et alors, il est cool ?

— Je ne lui ai pas parlé longtemps, mais il semble l'être. sourit-il.

— Et c'est ça, qui te met dans cet état ?

— Il faut me comprendre ! Il est tellement... beau.

— Beau ? T'as même pas vu sa gueule !

— Il a l'air ! Et puis, il a une silhouette parfaite et un sacré charme... rougit-il.

— C'est qu'un mec en pyjamas rouges !

— Serais-tu jaloux, Tommy ? »

Le brun faillit s'étrangler de rire.

« Si je suis jaloux de m... de monsieur araignée ? Carrément ! plaisanta-t-il. C'est un bg super-héros ! Qui n'a jamais rêvé d'être un super-héros ?

— Si tu veux mon avis, tu as tout d'un super-héros.

— Hein ? blanchit-il.

— Je veux dire... bredouilla le blond. Tu es généreux, sociable, drôle, doux et... beau. Très, très beau. »

Jamais Thomas n'avait vu son camarade aussi écarlate. Ses entrailles brûlèrent vives. Il eut bien du mal à calmer cet incendie meurtrier.

« Merci, t'es pas mal non plus. taquina-t-il.

— Pas mal ? C'est tout ? s'offensa-t-il faussement.

— Tu veux que je la joue sincère ?

— C'est toujours plus préférable que ça !

— Ok, très bien. Je trouve que tu es la version masculine de Venus. »

Le blond eut le feu aux joues. Son regard perplexe détailla attentivement les pupilles de Thomas, ses iris obsidiennes se noyèrent dans cet éclat ambré. Puis, un sourire inévitable étira ses lèvres pourpres. Ils partagèrent un rire doux.

« En revanche, blondie, j'suis loin d'être sociable. Je suis certainement le mec le plus invisible du bahut. reprit le brun.

— Ça n'a rien à voir avec la popularité, Tommy. C'est simplement ton habilité à t'habituer aux tempéraments des autres. Ce que tu fais infiniment bien. »

Un sourire tendre fleurit sur leurs visages. Bien trop embarrassée, le blond toussota.

« Bon, eh bien... Tu devrais y aller. Je dois faire une course pour mon père.

— À cette heure ci ? fit-il, sidéré. Tu sais que tous les fous furieux de cette ville sont de sortie ? Déjà que tu t'es fait agressé hier ! »

Les yeux de Newton s'élargirent.

« Je... Je ne t'ai jamais dit que...

— Je l'ai deviné ! se rattrapa-t-il rapidement. Si Spider-Man est venu à toi, c'est que tu étais en danger.

— Bien sûr, je suis stupide... sourit-il légèrement. »

Les garçons se quittèrent à contrecœur, bien que le brun savait que cette séparation ne serait qu'éphémère.

Spider-Man - NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant