Chapitre 7

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Minho écoutait son ami se noyer dans ses niaiseries avec un sourire moqueur alors qu'il s'extasiait sans s'arrêter : « Et il s'est collé contre moi ! Tu te rends compte ? Il m'a attrapé par le col et m'a allongé sur le lit ! On a passé la nuit à se câliner ! Et puis, il a voulu garder mon sweat ! Merde, c'était tellement adorable ! Je crois bien que je n'ai pas pu résister une seule seconde...

— Seigneur.

— Qu'y a-t-il ?

— T'es piqué, ma parole.

— Ça fait plus de deux ans, pourquoi es-tu si surpris ?

— C'était pas à ce point !

— Ne te fous pas de ma gueule !

— Je ne me fous pas de ta gueule ! Enfin si, un peu. Je suis content pour toi, c'est tout ! Ton plus grand problème est résolu !

— Je n'arrive pas à croire qu'il m'aime...

— Je te l'avais bien dit ! J'ai toujours raison.

— C'est vrai. approuva-t-il dans un rire.

— Dis-moi, t'as pensé à comment t'allais agir avec lui, en tant qu'araignée super-héros ?

— C'est-à-dire ?

— Eh bah, Newton est aussi fou de Spider-Man, je me trompe ?

— Je suppose qu'il est passé à autre chose...

— Vraiment ? Vous vous voyez au moins quatre fois par semaine. Et puis, il s'est clairement trahi ! Ça s'entend, que Spidy fait aussi chavirer son cœur.

— Ça voudrait dire... qu'il est tombé amoureux de moi deux fois ?

— J'espère. C'est romantique. Alors, comment vas-tu faire ?

— Je... Je vais... Je ne sais pas, en réalité...

— Attends, tu n'y as pas du tout réfléchi ?

— Non ! Je ne pense pas tout le temps à Spider-Man !

— Très bien, dans ce cas, écoute-moi. Tu vas le rencontrer le plus tôt possible et lui dire que vous devez arrêter de vous voir.

— Quoi ?!

— Pas Thomas, Spider-Man.

— Bordel, ça porte à confusion...

— Tu devrais t'y faire. Alors, tu le feras ?

— Je ne sais pas trop... Il a l'air de réellement tenir à cette figure.

— Peu importe, il t'a toi. Après tout, vous êtes exactement pareils, sauf au niveau style vestimentaire. Encore heureux...

— Eh ! J'ai mis du temps à le faire, ce costume !

— Et il est absolument magnifique... toussota-t-il. Enfin bon... Je te conseille vivement de couper les ponts. Ça t'évitera bien des emmerdes.

— Je comprends parfaitement ton point de vue, seulement... j'ai peur d'heurter ses sentiments.

— Tu le feras pas vraiment, si tu lui assures que c'est pour sa sécurité. »

Les dents de Thomas mordillèrent ses lèvres.

« D'accord, très bien... je le ferai. »

0o0

Thomas avait patienté deux jours avant de se jeter à l'eau. Annoncer leur séparation définitive à Newton le terrifiait. Pourtant, cette séparation ne changerait en rien la relation amoureuse qu'ils entretenaient soigneusement. Certainement avait-il simplement peur de perdre son amour avec cette coupure. Titubant sous l'angoisse, il escalada l'immeuble du blond. Comme une marionnette dansant sur un fil, il glissa le long des vitres, jusqu'à atteindre la fenêtre de son amant. Il toqua poliment et, assis sur son lit, Newton se précipita jusqu'à lui.

« Que fais-tu ici ? s'étonna-t-il en ouvrant la fenêtre.

— Je dois absolument te parler.

— Aïe, ça m'a l'air important. Viens, entre.

— Non ! Je veux dire... pas la peine ! Ce ne sera pas long. »

Il se racla la gorge et soupira : « Écoute, Newton... Je t'aime beaucoup. Vraiment beaucoup. Mais on doit arrêter de se voir. À partir de tout de suite.

— Qu... Quoi ? Pourquoi ça ?

— J'ai des ennemis. Beaucoup d'ennemis. Rester près de toi pourrait te mettre en danger.

— Tu ne m'as jamais partagé cette réflexion ces dernières semaines !

— Je sais, je sais, mais... je ne veux pas que tu sois blessé par ma faute ! J'y songe depuis un certain moment...

— Il ne m'arrivera rien ! Mon père est chef de police, j'ai des fréquentations saines... Je suis en sécurité !

— Pas si quelqu'un se venge de moi en prenant ceux que j'aime !

— Quel... Quelqu'un te menace ? son ton inquiet fit écarquiller les yeux du brun.

— Personne ! Enfin, pour le moment ! C'est simplement que l'avenir est truffé de mystères ! Qui sait, si je tombe un jour sur un rhinocéros mécanique russe avec des mitraillettes qui veut anéantir tous mes proches ? Personne ! Pourtant, il y a plus de dix pour-cent de chances que ça m'arrive ! »

Newton plissa les yeux, marmonnant pour lui-même : « Tu me rappelles étrangement quelqu'un...

— Quoi ? Qui ? Personne ! Je ne suis personne ! Je ne vois pas pourquoi je te rappellerai quelqu'un si je ne suis personne !

— Et si je connaissais ton identité ? T'inquièterais-tu toujours autant pour moi ? On pourrait se rencontrer en dehors, sans costume ni anonymat !

— Comment dire...

— Newton ? Le dîner est prêt ! prévint monsieur Stacy.

— J'arrive ! répondit automatiquement le blond. »

Ils échangèrent un long regard.

« Non, non... tu ne peux pas arriver maintenant ! Tu ne m'as pas encore dit si tu comptais... »

Sa voix s'évanouit lorsque les doigts fins du garçon frôlèrent son masque. Ses yeux s'élargirent. Comptait-il réellement le retirer ? Il ne le devait pas ! Surtout pas !

« A-Attends, Newt... »

Le garçon replia doucement le tissu jusqu'au-dessus de son menton, s'arrêtant au haut de ses lèvres pour les lier aux siennes. Et Newton embrassait Spider-Man.

Spider-Man - NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant