Spider-Man - Newtmas

Chapitre 5

Les sirènes chantaient dans la ville endormie. Leurs lueurs aveuglèrent Newton, perdu au milieu de cette course poursuite effrénée. Le son des balles persistait, les passants courraient se réfugier à l'intérieur de magasins encore ouverts. Le blond souhaitait faire de même lorsqu'un véhicule faillit le percuter. Alors qu'il se voyait déjà mourir, une main l'attrapa brusquement. Aussitôt, son corps flotta dans les airs. Il hurla de tout son soûl, s'accrochant au dos de son sauveur comme à une bouée.

« Baisse un peu le volume ! J'ai besoin de concentration, lorsque je conduis ! »

Les yeux du garçon se fermèrent, ses ongles s'enterrèrent dans le costume du surnommé Spider-Man. Une fois posés au-dessus d'un toit, il se sentit d'autant plus vertigineux. Ses joues rutilèrent face à leur proximité.

« Excuse-moi, je sais que la voltige, c'est pas fait pour tout le monde. »

Les yeux noirs de Newton le scrutèrent avec admiration.

« Tu viens tout juste de me sauver la vie.

— Encore. Tu veux pas une carte de fidélité, à ce rythme là ?

— Comment savais-tu que je me trouvais ici ?

— Il se pourrait que j'ai involontairement engendrée cette course poursuite.

— Quoi ? Comment ça ?

— J'avais attrapé les deux dealeurs, mais la police a jugé que mon aide n'était que superficielle ! Alors ces idiots ont décidé de les libérer, et voilà comment ça a terminé. J'ai tenté d'arranger la situation en les poursuivant, mais je t'ai aperçu. Ta vie vaut bien plus qu'une arrestation.

— Je sais à peine comment te remercier... murmura-t-il.

— Tu n'as pas à le faire. Fais simplement plus attention, la prochaine fois. Et surtout, promets-moi de ne plus sortir aussi tard. C'est trop risqué. »

Il acquiesça dans un sourire. Thomas comptait s'enfuir lorsque Newton saisit son poignet.

« Reste. rougit-il.

— Pourquoi faire ?

— Je.... enfin... Je m'inquiète pour toi, voilà. Tu te faufiles toujours entre les balles, et... cette ville a encore besoin d'un super-héros.

— Super-héros ? Je dirais pas ça, nan ! Je suis juste une espèce de... justicier ?

— Tu peux littéralement grimper aux murs !

— Quoi ? Ça ? C'est qu'un détail. Écoute, je t'assure qu'il ne m'arrivera jamais rien. Enfin, hormis quelques blessures, ça va de soi.

— Ce n'est pas que ça, tu... tu me manques. lâcha-t-il subitement. Je sais qu'on s'est seulement rencontré avant-hier, mais... je suis obsédé par toi depuis un moment, bien qu'il y est ce garçon, au lycée... En... Enfin voilà... Tu me manques.

— Un garçon ? sourit-il. T'as quelqu'un en vue, Newtie ?

— Ne te moque pas !

— Je ne me moque pas. J'énonce simplement les faits. »

Ils échangèrent un regard.

« Tu me manques aussi, Newton. Mais c'est ainsi, j'ai des devoirs. Bien que la police me vire souvent de son chemin. Apparemment, je ne suis qu'un imposteur ou un sale brigand... soupira-t-il.

— C'est entièrement faux. Tu risques ta vie pour aider les autres. Je trouve ça d'une injustice sans nom.

— Tant que mon identité n'est pas révélée, je vais éviter de me plaindre. »

Les dents du blond picorèrent ses lèvres.

« J'aimerais tellement la connaître... murmura-t-il.

— Qu'est-ce que ça changerait ?

— Je pourrais au moins savoir ton âge, ou alors ton prénom ! Et puis... je pourrais te voir plus souvent.

— C'est peut-être mieux ainsi. Je ne te mets pas en danger.

— Oui, mais... je ne sais pas, ça me frustre.

— C'est compréhensible, Newtie. »

Ses lèvres masquées embrassèrent le dos de sa main. Le blond rougit jusqu'aux oreilles.

« J... Je... balbutia-t-il.

— Tu ? taquina-t-il. »

Il eut un sourire timide. Le souffle coupé, ses doigts s'aventurèrent sur le tissu, caressant son visage avec une lueur de défi. Les mains de Thomas se posèrent sur les siennes.

« N'y pense même pas, beauté.

— Excuse-moi... rougit-il, embarrassé. Je sais que je ne dois pas le faire, mais j'en ai tellement envie...

— Tu finiras par le savoir tôt ou tard. »

Newton parut confus.

« Quoi ? Comment ça ? »

Le brun reculait, atteignant le bord du toit.

« À la prochaine, Newtie !

— Eh ! Attends ! »

Sans ajouter quoi que ce soit, Thomas se jeta dans le vide.