Chapitre 10

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« Je me suis fait passer pour ce stagiaire simplement parce que je voulais découvrir ce que mon père cherchait avec son ancien collègue. »

Newton buvait goulûment ses paroles, blotti contre son corps.

« Si j'avais su que ça changerait ma vie entière... Lorsque j'ai réussi à accéder aux laboratoires, je suis tombé sur une drôle de pièce, où des araignées tisseuses étaient en liberté. »

Le blond grimaça de dégoût.

« Eh ! s'offensa Thomas. Je te rappelle que ton petit ami est à moitié araignée !

— Tu es bien plus beau qu'une araignée.

— Flatteur. sourit-il. »

Ils échangèrent un regard.

« Je disais... ces bestioles se baladaient librement jusqu'à ce qu'elles me tombent dessus.

— Quelle horreur...

— Je n'étais pas non plus fan du concept, ces choses ont trop de pattes...

— Et des pinces.

— Ça n'arrange rien, effectivement. Un peu plus tard, j'ai senti une sorte de morsure. Je pense que l'une d'entre elles était restée sur moi.

— Arrête, tu vas me faire faire des cauchemars !

— Sois brave et pense à moi. Le soir même, j'ai eu des drôles de symptômes. Comme une envie de viande incontrôlable. J'ai dû m'enfiler quatre ou cinq steaks crus.

— Q... Quoi ?

— C'est particulier, je te l'accorde. Ma tante était... perplexe. se souvint-il. Ensuite, j'ai commencé à coller, à grimper involontairement aux murs et à avoir des réflexes anormalement surdéveloppés. En ce qui concerne les toiles, je les ai fabriqués moi-même. »

L'expression de l'adolescent affichait un air fasciné.

« C'est dingue... murmura-t-il. Je suis à la fois passionné par cette histoire et désolé pour toi.

— Désolé ?

— Oui... Dans le sens où... tu n'as que seize ans, et pourtant tant de responsabilités ! Je... Je m'inquiète pour toi, Tommy.

— Non, non ! Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi ! Ça me va très bien, tout ça !

— Vraiment ? Ça te convient, cette nouvelle vie ?

— Oui, oui, ne t'en fais pas ! J'ai... J'ai vécu pire. »

Une once d'inquiétude brouilla le regard du blond. Thomas soupira, les yeux baissés : « Tu... Tu sais, um... il y a quelques temps... mon oncle a été assassiné devant moi, sans aucune justification valable. Il était simplement... au mauvais moment, au mauvais endroit. Il est mort dans mes bras. Son sang a teint mes mains. J'avais cette horrible impression de l'avoir livré à son sort. Tu vois, j'aurais pu empêcher tout ça. J'en suis sûr. Et, pourtant... il est mort bêtement, là, dans la rue, dans le noir. Nos dernières paroles échangées étaient une dispute sans précédent. J'ai détruit la vie de ma tante, j'ai détruit mon cœur... Nos soucis financiers n'ont rien arrangé. Depuis... j'ai l'impression que Spider-Man me permet d'éviter d'autres injustices à cette échelle, d'éviter la destruction intérieure d'une famille. Je me rachète auprès des autres. Et, bien que je ne crois absolument pas à la vie après la mort, j'ai l'impression qu'il est fier de ce que j'accomplis pour cette ville. Maintenir l'ordre m'aide à faire mon deuil, en quelque sorte... »

Les lèvres de Newton cueillirent doucement les siennes en guise de consolation.

« Je devrais faire ma victime plus souvent. sourit tristement Thomas. »

Spider-Man - NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant