Chapitre 11

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Un bruit lourd avait résonné, Newton s'était précipité sur son balcon. Il y avait trouvé Thomas là, inconscient, le ventre en sang. Une longue heure plus tard, le brun s'était réveillé en sursaut.

« Ne bouge pas. avait intimé Newton. »

Sa main compressait un torchon mouillé sur sa blessure béante. La tête reposée sur ses genoux, Thomas scrutait son petit ami avec un sourire.

« Newt ! Tu es là ! »

Le surnommé ne répondit pas.

« Je t'avais demandé de faire attention. trancha-t-il.

— Newt... c'est mon job ! Ce n'est pas sans risque !

— Tu ne comprends pas. Si tu meurs, je meurs. Pigé ? Je refuse de te perdre à cause d'un super vilain ou d'un règlement de compte.

— Newt... »

Leurs yeux s'ancrèrent silencieusement.

« Je croyais que tu avais accepté les risques que je cours ! poursuivit-il.

— Non. J'ai dit que je comprenais les risques que tu cours, pas que je voulais que tu en prennes.

— Je devais l'arrêter, tu comprends ? Il allait fusillé toute une foule !

— Je sais que tu aides. Je sais que c'est ton job. Mais je reste égoïste. Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit, Tommy.

— Il ne m'arrivera rien d'important !

— Tu as vu ta blessure ? s'énerva-t-il. Tu devrais te rendre à l'hôpital pour ça !

— Non ! Ils appelleraient May ! »

Le blond soupira froidement.

« Tu m'exaspères. »

Il attrapa un bandage, recouvrant précautionneusement la plaie.

« Tu es fâché ? demanda Thomas d'une petite voix. »

Les lèvres de Newton se pincèrent.

« Je suis inquiet. Terriblement inquiet. »

Son regard vitreux observa le sang imbiber le tissu avec amertume.

« J'ai fait ce que je pouvais pour désinfecter. informa-t-il. »

Pour toutes réponses, Thomas voulut l'embrasser. Le blond le maintint allongé.

« Ne bouge pas. répéta-t-il. »

Une moue se peignit sur l'expression du brun.

« Tu m'en veux ?

— Tu n'imagines pas à quel point. J'ai bien cru que tu te viderais de ton sang. J'ai eu la peur de ma vie. Encore...

— Comment puis-je me faire pardonner ?

— Reste ici cette nuit. Toute la nuit. Jusqu'au matin. précisa-t-il. Plus de fuite nocturne pour vadrouiller je ne sais où. Reste, et repose-toi. Tu devrais prendre quelques jours de congé.

— De congé ? Mais... et la ville ?

— Tommy. Tu n'es pas en état de sauver qui que ce soit.

— Peu importe ! On a besoin de moi, dehors !

— Je t'interdis de sortir, compris ? Pas avec une blessure ouverte et sanguinolente.

— Tu ne vas pas m'obliger à prendre un arrêt maladie, si ?

— Je n'hésiterai pas à le faire. On parle de ta santé !

— Je ne peux pas, Newt ! Je suis désolé !

— Très bien. Tu ne me laisses plus le choix. »

Il se redressa et prit une inspiration.

« Si tu reprends les voltiges alors que tu n'es même pas guéri, je te quitte. »

Les yeux de Thomas s'exorbitèrent. Le teint pâle, il dévisagea son petit ami avec stupéfaction.

« Qu... Quoi ?

— Tu m'as très bien entendu.

— Tu ferais ça ?

— Pour te maintenir en vie ? Évidemment. Je préfère encore te mettre à distance plutôt que te mettre en danger.

— Newton -- Mais --

— Je n'ai pas dit que je te quittais, Tommy. rassura-t-il face à son visage déconfit. J'ai dit que si tu viens à reprendre ton rôle de Spider-Man dans cet état, je te quitterai.

— T'es sérieux ?

— Je n'ai pas d'autres moyens pour te garder en sécurité, alors oui. »

Thomas lui adressa un regard suppliant, auquel le blond secoua négativement la tête. Finalement, le brun soupira tristement.

« D'accord... Quelques jours de repos ne me feraient pas de mal. »

Les yeux miroitant de larmes, Newton le prit délicatement dans ses bras. Son nez froid chatouilla l'épaule brûlante du super-héros.

« Je te remercie, Tommy. Merci. murmura-t-il. »

Les doigts du surnommé caressèrent amoureusement son torse. Grimaçant de douleur, il se décala légèrement du blond.

« Je peux l'avoir maintenant, mon bisou ? sourit-il doucement.

— Viens le chercher. »

Thomas scella tendrement leurs lèvres, entraînant une succession de baisers. Il comptait allongé Newton sur son lit quand celui-ci le stoppa.

« Tommy. Ton ventre.

— Quoi, mon ventre ?

— Tu es blessé, abruti. Ne faisons aucun mouvement brusque.

— Si on m'avait dit qu'une égratignure était un moyen de contraception... »

Newton le fit tomber dos contre le matelas, se blottissant à ses côtés. Ses narines humèrent son parfum.

« Je t'aime, imbécile. Je t'aime tellement. »

Le brun eut un léger rire.

« Je t'aime aussi, blondie. Et... malgré tout, je ne te remercierai jamais assez pour prendre aussi soin de moi. Tu es incroyable.

— C'est normal, chéri. chuchota-t-il, les yeux clos. Je ferai tout pour ton bien.

— Tu es le meilleur petit ami du monde. »

Ils s'endormirent paisiblement.

Spider-Man - NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant