LEV
Je le savais. Putain, je savais que quelque chose clochait avec mon corps depuis une bonne heure. Ça a commencé dans le casino, alors que j'enchaînais les verres et déshabillais du regard les filles qui se déhanchaient devant nous. Mon corps est soudainement devenu chaud, mes mains moites et mon bas-ventre s'est crispé, réaction que j'ai attribuée à la magnifique blonde qui me faisait du charme depuis le début.
Mais rapidement, c'est devenu pire : mes jambes se sont mises à trembler, ma tête à tourner et ma respiration à devenir saccadée. J'avais l'impression d'entrer en transe, comme si je ne pouvais plus contrôler mon propre corps.
Notre fuite hors du casino m'a permis de penser à autre chose, mais maintenant que nous nous sommes arrêtés, tout revient, bien plus fort, bien plus pernicieux. Je brûle comme si j'avais de la fièvre et mon corps est si fébrile que le moindre courant d'air sur ma peau me provoque de violents frissons. Je ne vois quasiment plus rien et mon cœur bat si vite que c'en est douloureux.
Fermant les yeux de toutes mes forces, je m'appuie laborieusement contre l'armoire dans mon dos et me laisse glisser le long de ses étagères jusqu'à me retrouver assis par terre. Bordel, mais qu'est-ce que cet enculé a foutu dans mon verre ?
Je porte une main tremblante à mon visage et mords mon index de toutes mes forces, comme si cette douleur pouvait me permettre d'ignorer celle de mon sexe, désormais si tendu que j'ai l'impression qu'il cherche à trouer mon pantalon.
Putain de putain de merde.
— T'es... T'es un oméga.
La voix sourde de Gian me sort de mes pensées et je tente difficilement de poser mon regard sur lui. Figé de l'autre côté de la pièce, il me fixe de ses yeux épouvantés, la respiration courte et les pupilles dilatées. Son visage est déformé par l'horreur et je vois qu'il serre les poings à s'en faire craquer les phalanges.
— T'es un putain d'oméga... Je ne peux pas y croire.
Je veux lui répondre, mais une nouvelle vague de chaleur déferle de mon bas-ventre jusqu'à mes orteils et je suis obligé de balancer ma tête en arrière en me mordant la lèvre pour retenir le gémissement qui menace de franchir mes lèvres.
Je vais perdre la tête. Tenter de garder le contrôle de mon corps est si éreintant que je sens mes forces s'amoindrir de minute en minute. Et la présence de ce connard d'alpha n'aide pas. S'il fait un seul putain de pas en ma direction, je le plante sans hésitation.
— Comment t'as pu me cacher ça ? rugit ce dernier. Putain de merde, Lev, pourquoi tu m'as caché ça ? Je me serais jamais associé à un putain d'oméga si j'avais su !
A travers le brouillard de ma vision, j'entrevois son visage hâlé se tordre de colère et ses yeux sombres lancer des éclairs qui me font frissonner. Je sais qu'il rêve de me frapper. Et le pire dans tout ça, c'est que je ne pense pas être en capacité de me défendre. Au fond, peut-être qu'un bon coup dans la gueule me remettrait les idées en place ?
— Tes... Tes phéromones putain...
J'essaie d'articuler mais seuls des grognements s'échappent de ma bouche. Gian est tellement hors de lui qu'il laisse s'échapper des quantités de phéromones de son corps et ces dernières agissent comme de puissants stimuli sur moi. Je mords à nouveau mon index et cette fois, je me déchire la peau jusqu'au sang.
En dépit de sa rage immodérée, je le sens résorber ses phéromones de colère. Il se prend la tête entre les mains et se met à tourner comme un lion en cage.
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Les dents longues
Ficción GeneralParce qu'il est ambitieux, Gian Castelli décide de s'associer à Lev Shcherbakov, même si cela l'oblige à supporter un gamin violent et taciturne. Parce que Lev l'est tout autant, il accepte, même si cela revient à côtoyer un alpha arrogant et impito...