LEV
Lorsque j'entrouvre les yeux, je sens un poids encombrant oppresser ma poitrine et je galère à prendre une grande inspiration. Grognant à moitié, je pose l'un de mes bras en travers de mon visage pour me cacher du soleil qui agresse ma rétine et cherche l'origine de cette gêne.
Soudain, mon cœur loupe un battement.
Affalé sur moi, la tête dans mon cou et une main fermement accrochée à ma taille, Gian dort paisiblement. Ses mèches ébènes contrastent avec la peau opaline de mes épaules et son souffle chatouille mon torse.
Mon cœur se remet à battre, cette fois bien plus vite.
J'ai retrouvé Gian. Bordel, après des mois interminables, j'ai retrouvé la chaleur de son corps, la rudesse de ses muscles, l'insolence de son regard. J'ai retrouvé sa bouche sensuelle, son sourire provocateur, son attitude arrogante. Mais surtout, j'ai retrouvé sa passion dévorante, ses gestes impatients, ses baisers brûlants, son plaisir insatiable. Je l'ai retrouvé, lui, dans son entièreté, et putain, je ne m'en remets pas.
Gian...
Un frisson de plaisir remonte le long de mon échine et je m'oblige à fermer les yeux quelques secondes pour reprendre mes esprits. Les parties de mon corps en contact avec celui de Gian me brûlent comme si elles cherchaient à fusionner avec lui.
Inconsciemment, j'enroule un bras autour de sa nuque et plonge mon nez dans ses cheveux bruns. Il sent si bon...
Mon geste semble le réveiller et je l'entends grommeler contre ma peau tandis que son corps se presse un peu plus contre le mien. Mon bas-ventre s'enflamme et mon érection matinale ne s'en trouve que revigorée.
— Eh ben, y en a un qui est bien réveillé dès le matin...
Sa voix grave, rendue rauque par le sommeil, me soutire un frisson et je souris en sentant sa main caresser distraitement mon aine.
— T'en as pas eu assez hier soir ? me taquine-t-il.
Gian lève son visage vers moi et un sourire malicieux vient tordre ses lèvres. J'appuie sans réelle puissance mon poing contre sa joue et m'étire en baillant. Le mouvement provoque une douleur sourde en bas de mon dos et je grimace furtivement.
— Putain, tu fais chier, grogné-je entre mes dents.
Gian, qui a saisi mon inconfort, sourit avec fierté.
— Tu n'as pas cessé d'en redemander.
Sa bouche s'échoue dans le creux de mon cou et il se redresse pour déposer une myriade de baisers le long de mon torse. Il finit par embrasser mon sexe encore poisseux de nos ébats de la veille et lape mon gland avec amusement.
Je grogne et le repousse. J'ai vraiment des courbatures partout et ce connard le sait très bien. Mes yeux croisent les siens et j'y décèle une étincelle satisfaite que je ne comprends pas immédiatement.
— Tu m'as menti, affirme-t-il gaiement.
Je fronce légèrement les sourcils et lui lance un regard interrogateur. Malgré ses mots, il garde un air heureux qui me décontenance.
— Tu n'as ouvert ton cul à personne d'autre durant tous ces mois, précise-t-il en agrandissant son sourire.
Je me retiens de lever les yeux au ciel et tâtonne sur la table de chevet à la recherche de mon paquet de clopes. Lorsque je le trouve, j'en coince une au coin de mes lèvres et croise un bras derrière ma tête.
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Les dents longues
Fiction généraleParce qu'il est ambitieux, Gian Castelli décide de s'associer à Lev Shcherbakov, même si cela l'oblige à supporter un gamin violent et taciturne. Parce que Lev l'est tout autant, il accepte, même si cela revient à côtoyer un alpha arrogant et impito...