Chapitre 3● Mercredi pluvieux

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Cours de sport sur le terrain de basket. Je n'avais jamais aimé ce sport, jamais. Le mercredi était beaucoup plus pluvieux, le tonnerre bien plus dangereux. J'entendis des pleures dans les vestiaires et tombais sur Jeanne. Les yeux rouges de larmes. Elle se cacha le visage, ses mèches glissant de son chignon pour caresser ses mains. Je m'assis à côté d'elle et hésitais. Je n'avais jamais été forte pour réconforter les autres. Je lui enlevais alors les mains de son visage et lui sourit faiblement. Elle essuya ses larmes lentement, reniflant chaque seconde.

___J'ai appris pour ton père, je suis sincèrement désolée Jeanne.

___C'est moi qui lui aies conseillé d'écrire sur Justice. Ses articles...ses articles n'intéressaient plus grand monde, "le journaliste le plus reconnu de Raven's sombrerait dans l'oubli?" Il m'avait dit que c'était risqué d'écrire sur un meurtrier encore en liberté mais j'ai insisté et voilà. Pleura-t'elle à nouveau. Tout est de ma faute.

Je serrai sa main.

___Non, non. Tu voulais juste aider ton père, tu n'aurais jamais imaginé que ça finirait ainsi. Tu voulais faire en bien Jeanne, tu n'as rien fait de mal. Dis-je doucement.

Des rires résonnèrent dans les couloirs et la porte s'ouvrit sur Sophie et d'autres filles.

___Le prof veut tout le monde sur le terrain. Magnez vous. Dit-elle.

__Jeanne ne se sent pas très bien, elle devrait aller à l'infirmerie. Dis-je pour éviter à la brune de faire sport dans son état actuel.

___C'est toi qui a perdu ton père ? Mes condoléances mais tu sais dans cette ville chacun sait ce qu'il a à faire si il ne s'était pas mêlé de ce qui ne le regardait pas, il serait pas mort. Justice c'est une affaire pour les flics pas les journalistes un peu trop curieux.

___Comment peux-tu parler comme ça ? Tu imagines ce qu' elle ressent? Dis-je en me levant.

___La prochaine fois, elle fera attention. Dit Sophie dans un haussement d'épaules avant de sortir des vestiaires suivie des autres filles.

___Quelle peste. Dis-je faisant faiblement sourire Jeanne.


•••

___Sophie ? La copine de Chester Hamilton ?

___Je vois que tu connais grand monde. Souris-je.

Assise en tailleur aux pieds de l'arbre du terrain du lycée, je regardais Harry faire des mots croisés. Le soleil rare, la pluie se préparant à tomber de nouveau et les oiseaux fondant le ciel gris, le peu d'humidité, de vie.

___Elle a toujours été comme ça, n'y prête pas attention. Ce sont les populaires du lycée, on y peut rien. Injuste non? Ça va un peu dans le sens du monde.

___Comment ça ? Dis-je lorsque le vent souleva ma chevelure brune.

___J'adore ça.

___Q-quoi ?

___Tes cheveux bruns dans le vent.

Je rougissais faiblement.

___ Ce que je voulais dire par là, eh bien, voyant les populaires comme les gens importants de la société et nous, élèves banal du lycée comme les gens lambda. Les gens importants font comme ils leur plaient parce-qu'ils sont important, qui s'opposera à eux et nous, nous on ne peut qu'être soumis parce que nous ne sommes personnes.

__C'est...., assez vrai.

___La société fonctionne assez mal. Sourit-il.

___Tu as appris pour M. Howard ?

___Tout le monde en parle, sourit-il.

___Je ne pense pas que Justice soit un sauveur Harry. Tu as dit qu' il ne tuait pas des innocents mais Edward Howard en était un.

___Peut-être que Edward Howard parlait beaucoup trop. Je ne suis pas un tueur, se mettre à leur place est assez........compliqué.

Je baissais le regard sur l'herbe verte encore humide. Mes mains posées entre cette herbe mouillée. Harry adossé contre l'arbre, ferma son carnet de mots croisés.

___Tu ne devrais pas t'aventurer toi aussi, je t'apprécie bien Hazel. Ce serait dommage de te faire tuer.

Et il s'en alla, simplement dans ce mercredi pluvieux, bien trop gris.



•••

Croquant dans un sandwich, je faisais mes devoirs à la salle à manger. Harry était une personne vraiment spéciale. Sa dernière phrase me laissait un goût amère dans la gorge. Je pris un verre d'eau. Ne pas m'aventurer dans ce sujet ? Je ne pouvais pas m'y résoudre. La soif de curiosité montante en moi.

___Papa ? L'interpelais-je lorsqu' il débarqua au salon.

___Oui ?

___Si,...si tu étais Justice, qui serait ta prochaine cible là maintenant ?

___Hazel...

___Après je n'en parlerai plus, promis.

Il soupira avant de venir s'asseoir à ma face. Tirant lentement la chaise.

___Je dirai entre les Pakistan et les Hamilton.

___Hamilton ?

___Le directeur de ton lycée, sa femme et son fils.

___Chester Hamilton ?

___Oui c'est ça.

Je me mordais la lèvre horrifiée.

___Ils sont en danger.

___Ce n'est qu' une supposition. Je ne suis pas dans la tête de ce taré.

___Mais que fait la police ?

___Ce n'est pas si simple Hazel, il ne laisse aucune piste, il tue et disparaît comme si il se rendait invisible, il n'y a pas de potentiels suspect, ni d'indices, comment le trouver ?

___La police a déjà pensé à aller sur la scène avant lui ? Si on suppose qu' il s'en prenne aux Hamilton ou aux Pakistan, ils pourraient envoyer une garde dans ces deux maisons pour les surveiller et enfin attraper Justice lorsqu' il daignera se montrer. Je pourrai proposer....

___Tu ne proposeras rien du tout. Je ne te mêlerai pas à cette affaire bien trop dangereuse.

___Papa ! Je pourrai juste leur proposer mon plan.

___Et si Justice se met en quête de te tuer ? Si tu lui deviens un frein comme l'a été Edward Howard sois sûr qu' il aura pour but de te tuer. On parle d'un malade mental Hazel pas d'un petit braqueur du samedi soir. Ce type est complètement cinglé. Il tue comme il respire et le fait de façon calculée. Alors, c'est non. Fin de la discussion.

Il quitta la pièce et je tapais la mine de mon crayon contre le cahier, la pluie se remit à tomber. Je regardais la télé sans vraiment la voir.

Il fallait
à tout prix que
je m'aventure.

.Justice.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant