Chapitre 10 - Partie 2

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Il y avait de la peur au fond de ses yeux.

Comme un fou, Seth se jeta à nouveau sur Apophis. Il feinta une attaque qu'il dévia au dernier moment. Mais le résultat fut le même : de quelques marmonnements, Apophis expédia le dieu chacal loin dans le jardin. Le choc entre son dos et le tronc d'un arbre le fit craquer. Sous son propre poids, l'arbre céda, emportant avec lui d'autres arbustes s'écraser au sol. Le vacarme de sa chute résonna tout autour d'eux, accompagné du rire infantile d'Apophis.

— Tu n'as donc toujours pas compris ? Oh ! Peut-être devrais-je te remercier ! Cela faisait longtemps que je n'étais pas sorti. Si tu savais comme ça rouille de rester en bas aussi longtemps. Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis ravi de voir du monde. Contrairement à Râ, je n'ai pas l'égoïsme de créer de la vie pour ne plus me sentir seul. Au fait, comment va-t-elle ? Ça a dû faire mal à sa petite personne que d'être tantôt avalée par mes soins et tantôt sauvée par sa propre fille. Ce n'était d'ailleurs pas très agréable que de me faire ouvrir le ventre. Bastet n'a vraiment aucune manière. Heureusement, je n'ai pas de cica...

— TA GUEULE !

Seth surgit de nulle part, prêt à frapper. Il se laissa tomber au-dessus d'Apophis, sa lame noire toujours entière et tranchante. Le Chaos primordial leva à peine la tête. Arès eut le temps de voir ses lèvres bouger avant que la même mécanique ne se reproduise : Seth fut projeté par une force violente et invisible, brisant deux colonnes sur son passage. Il n'avait pas même approché le fil de sa lame à moins d'un mètre d'Apophis qui, fidèle à lui-même, n'avait pas bougé d'un centimètre.

— Je crois qu'il y a quelque chose que tu as mal compris, Seth.

Le dénommé se releva, à moitié changé en sable. Il dégoulinait de grains comme de l'eau ruissellerait d'un toit. Ses blessures disparurent à mesure que son corps se reforma et redevint solide.

Il ne bougea pas, à moitié courbé, comme pour reprendre ses esprits. Un bourdonnement anormal fit alors vibrer l'air. De seconde en seconde, le bruit devint plus important, jusqu'à en faire trembler les murs.

Arès leva la tête et se jeta à terre quand une immense vague de sable s'abattit sur eux. En un instant, le jardin, ses alentours et le couloir où ils étaient fut enseveli sous une tonne de sable. Arès eut de la peine à ne pas s'étouffer avec. Il lutta contre la vague comme il lutterait contre un torrent ou une houle agitée. Le sable avait la perverse caractéristique d'être dense et granuleux. Les grains irritaient et entraient de partout. Il était impossible d'ouvrir les yeux ou de respirer par le nez sans étouffer.

Quand enfin il réussi à émerger, la gravité de la situation le prit de plein fouet.

— STOP !!!! ARRÊTE ÇA ! IL N'EST PAS LÀ !

La vague de sable continua de s'abattre sur le temple en une calamité destructrice. Arès se retourna en entendant par-dessus la déferlante le rire caractéristique de leur ennemi.

— C'est ce qui s'appelle faire du zèle. Si seulement il n'était pas aveuglé par...

Un coup de poing le coupa net. Le sable cessa de bouger aussi surpris qu'Apophis qui traversa le jardin sans toucher le sol. Il s'écrasa de l'autre côté, faisant sauter l'élégant dallage du sol. Arès secoua son poing, lui-même surpris d'avoir pu toucher, en plein visage, Apophis.

— Je trouve que tu parles un peu trop. C'est plutôt chiant.

— Comment tu as fait ça ?!

Seth, qui avait arrêté sa marée de sable, était encore plus étonné.

— Quoi ? Tu veux que j'essaie sur toi ?

Dark Egypt - Godness : ArèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant