Chapitre 3

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Mardi 15 mars 2050 - Midi

Nous nous mettons légèrement à l'écart. Je brise le silence, qui devenait lourd.

« - De quoi tu veux parler Faris ? Sinon, on rejoint le groupe.

- Je ne sais pas quoi te dire...

- Tu m'évites, tu me rejettes, et tu me fais signe qu'on se mette à l'écart...

- Je ne t'ai pas évité Dihya.

- Tu m'as laissée à deux reprises « vu » sur Whatsapp et tu m'as poussée devant tout le monde quand j'ai voulu te parler.

- J'étais encore énervé par rapport à la récréation.

- Je comprends que tu sois énervé, je le suis aussi. Mais tu pouvais me le dire, sans être brutal. J'avais besoin du soutien de mon copain...

- Je sais... Mais, mets-toi à ma place...

- Je ne comprends pas.

- Par rapport à ce qu'il s'est passé...

- J'ai compris de quoi tu parles. Et je pense que tu as vu ma réaction. Mais je ne saisis pas le « mets-toi à ma place ».

- Tu as pris ton temps avant de le repousser. Murmure-t-il.

- Je ne t'ai pas bien entendu Faris.

- Dihya, tu es intelligente. Ne fais pas comme si tu ne m'as pas entendu ou compris !

- Mais je N'AI PAS entendu !

- TU NE L'AS PAS REPOUSSÉ DIRECTEMENT ! S'écrie-t-il.

- Mais qu'est-ce que tu racontes ?

- Quand Gibran t'a embrassée, tu ne l'as pas directement repoussé.

- Tu ne m'accuses tout de même pas d'avoir profité pendant une minute qu'un garçon s'est jeté sur moi ? Dis-moi que je me trompe... »

Il reste silencieux quelques secondes, puis ajoute que je ne me trompe pas.

« - Je ne te crois pas. Non. C'est ta jalousie qui parle...

- Je sais ce que j'ai vu Dihya. Tu le dis toi-même : tu as attendu un moment avant de le frapper.

- Donc c'est ma faute ? C'est ce que tu dit ?

- Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit Dihya.

- Alors quoi ? Qu'est-ce que tu me reproches ? En quoi je dois « me mettre à ta place » ?

- Tu ne l'as pas repoussé quand il a fait sa déclaration...

- J'étais en public, et je lui ai clairement affirmé que je ne l'aimais pas. Tu te rappelles, hein ?

- Mais tu lui as laissé l'occasion de t'embrasser.

- Je ne savais pas que je devais être télépathe. Ou que je devais avoir deviné qu'un ami allait me faire une déclaration puis me voler un baiser.

- Je ne veux pas qu'un autre garçon te fasse des avances

- Je suis parfaitement d'accord avec toi.

- Ou que tu les acceptes.

- Quand est-ce que tu m'as vue accepter des avances, Faris ? Je rétorque en soupirant.

- A dix heures ? Tu aurais dû couper court au moment où il a dit qu'il t'aimait.

- Et c'est ce que j'ai fait.

- Et il a quand même réussi à t'embrasser.

- Il m'a surprise. J'ai eu un moment de choc et je lui ai offert ma plus belle tarte. Tu m'as vue le faire, n'est-ce pas ?

Beginning of the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant