Chapitre 5

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Mardi 15 mars 2050 – Après-midi

Devant le portail, Raja nous quitte en nous donnant rendez-vous pour rentrer en tram. Nous rentrons dans l'établissement cinq minutes avant la sonnerie.
Les responsables pédagogiques nous envoient directement dans nos classes. La raison ? Pénurie de billets d'excuses.
Je monte avec Firdaws. J'utilise les dix minutes restantes pour ranger rapidement mes affaires et ne pas tarder à la fin des cours.
La sonnerie annonce quatorze heures, et vingt éléphants descendent à toute vitesse pour aller au cours de sport. Je sors de la classe et salue le meilleur prof de la terre, soit M. Liham. Ce dernier me fait signe de venir.

« - Dihya ! Je souhaiterais te parler un instant, si possible.

- Bonjour monsieur, j'ai sport et je ne voudrais pas rater le transport. Rien d'urgent ? Je demande inquiète.

- Non, rien d'urgent, ne t'inquiète pas. On parlera à seize heures.

- Parfait ! À tout à l'heure alors. »

J'arrive in extremis au bus, et m'installe à côté de Firdaws qui m'a gardée une place à côté.
Arrivés au stade, nous nous échauffons légèrement avec le professeur, avant que ce dernier nous libère.

Je me mets à l'écart de mes camarades, et lance ma playlist « Danse » en me dirigeant vers mon petit recoin. Les premières chansons démarrent, me permettant de m'enfermer dans mon petit monde.
Je ferme mes yeux, et commence à remuer mon corps. J'utilise l'espace autour de moi, en suivant le rythme, et libère toute émotion négative ou positive de mon esprit. Plus de fin du monde. Plus de connard qui m'embrasse sans mon accord. Plus d'ex-petit ami décevant. Le vide.

Plusieurs titres plus tard, la chanson Fight Song de Rachel Platen se déverse délicatement dans mes oreilles. Mon corps commence, automatiquement, à performer la chorégraphie que j'avais créée. À chaque pas, une pensée négative s'efface. À chaque saut, un merveilleux souvenir avec ma famille ou mes amis m'apparaît, et me fait sourire. Je termine par m'enlacer moi-même.
Puis, Fok El Nakhel, chanson de l'artiste syrien Sabah Fakhri et reprise par les Frères Chehade, la suit.
Longue chanson très énergétique et assez sensuelle, comme chaque son oriental, m'offrant une belle et immense énergie ! Je m'amuse à bouger mes hanches et mes bras en rythme avec les puissantes percussions.

Je suis tellement dans mon monde que j'en oublie même la présence de mes camarades à quelques mètres de moi. Je reviens à la réalité quand mon téléphone sonne. Firdaws m'appelle pour nous diriger vers le bus.
Évidemment, les garçons n'hésitent pas à me demander, moqueurs, de leur apprendre les pas de la dernière chorégraphie.
Habituée à leurs conneries, je les ignore et continue de parler avec les filles. Jusqu'à ce que, le plus idiot des idiots, lance une remarque inutile.

« - Dihya, tu as déjà dansé pour ton amour ? Ou encore, pour Gibran ?

- Tu as pensé à vérifier la date de péremption de ta cervelle ? Les garçons commencent à rigoler. Sérieusement, c'est votre messager pour les conneries ?

- Ҫa va, on rigole Dihya. Répond le concerné.

- Qu'on soit clairs. Encore une allusion à ma vie privée. Je continue en insistant sur les derniers mots. Une connerie de plus lancée, et vous êtes morts. Enterrés.

- Je rêve ou tu nous menaces ? Rétorque le second idiot.

- Je vous rappelle simplement la signification de Vie Privée, il y a le mot Privée. Et, à moins que vous ayez oublié la définition, je vous demande de la respecter et d'arrêter de me casser les couilles et de me faire chier avec vos remarques sexistes et stupides. Je continue froidement. C'est mon ex maintenant, pour information. »

Beginning of the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant