Chapitre 20

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Une main me réveille doucement mais j’ai du mal à émerger. Dans mon rêve tout semblait si paisible loin de ce chaos. Je finis par doucement ouvrir les yeux réalisant que je suis de retour chez moi.
<<-Nous sommes arrivés votre altesse mais il est encore tôt annonce Daphné
-Nous préviendrons mes parents d’ici quelques heures pour le petit-déjeuner
-Qu’allez-vous faire pour le moment ?
-Me changer et rejoindre le caporal
-Bien >>

Je monte prendre une bonne douche comme pour me laver de cette honte puis enfile une robe tout à fait banale de ma garde-robe. Sans me faire prier je fonce vers l’aile des soldats où j’essaie d’être discrète ils dorment encore profondément. Une fois devant la chambre de Lawson je suis impatiente mais hésitante. Je finis par toquer. Après quelques minutes une petite tête encore endormi m’ouvre, à sa tête je sais qu’il est surpris mais je ne peux pas lui en vouloir je ne devais rentrer que dans deux jours. Je me blottis dans ses bras comme s’il était ma seule issue de secours, un long moment à juste entendre les battements de son cœur, ses mains dans mes cheveux.
<<-Que faites-vous ici votre altesse vous devriez être en Ecosse ?
-Ne me parlez plus de ce pays dis-je à voix basse
-Pourquoi ? Que s’est-il passé ? questionna-t-il en me regardant
-Le prince a hésitais-je
-Qu’est-ce qu’il vous a fait ?
-Il a abusé de moi je suis désolé avouais-je avant de m’effondrer une seconde fois

Lawson me sert contre lui cherchant à calmer mes pleurs mais je me sens sale. Comment ai-je pu croire que Grant était surnommé le tyran seulement pour ses actes sur le front ? Les bras du caporal deviennent ma seule protection. Je ne veux plus jamais revoir celui qui prétend être mon fiancé. A la respiration de Lawson je sais qu’il rêve de le tuer de ces propres mains mais tout ça ne ferait pas que nous séparer.
-Il ne posera plus jamais la main sur vous je vous le promets
-Lawson ne m’abandonnez pas
-Comment pouvez-vous penser ça votre altesse ? Vous êtes ma raison de vivre je ne partirai jamais
-Merci
-C’est la première fois que vous m’appelez par mon prénom
-Puis-je rester ici jusqu’à l’heure du petit-déjeuner ?
-Bien sûr nous irons ensemble parler à vos parents >>
           Ses bras finissent par s’enlever de moi mais pour peu de temps, il s’allonge sur le lit puis je le rejoint me blottissant contre lui. Auprès de lui tout semble si facile, je finis par m’endormir épuisé de ces dernières vingt-quatre heures. Père va être furieux de savoir que je suis partie en pleine nuit après la soirée de fiançailles mais je ne pouvais pas rester une minute de plus.
 
Quelques heures plus tard

J’émerge avec un petit sourire quand je sens la main du caporal dans mes cheveux, il est là près de moi tout ça n’était pas un rêve. En ouvrant les yeux je ne peux gâcher ma joie.
<<-Vous semblez en meilleure forme
-A vos côtés je suis toujours bien
-Comment a-t-il pu vous toucher alors que vous êtes enceinte ? gronda-t-il
-Le protocole de son pays lui le permettait
-Il n’a donc aucun respect des femmes
-Ne parlez plus de lui je vous en prie
-Veuillez m’excusez

Après ce que j’ai vécu je ne devrais pas pourtant je me décale pour l’embrasser, me rappeler que lui ne fera jamais de mal. Ce simple baiser me donne envie d’oublier cet homme pour me concentrer sur la possibilité que père va enfin accepter ce mariage. Je renais à ses côtés.
-Nous devrions aller voir vos parents ils doivent déjà être au courant de votre retour
-Vous avez raison >>

Je me décale pour le laisser s’habiller, sa musculature m’avait manqué tout comme son parfum un peu boisé. Une fois en tenue il prend ma main puis nous nous dirigeons vers la salle de réception. Quand le major nous croise il ne dit rien mon regard doit parler pour moi. Il prend tout de même la peine de m’escorter. Devant la porte de la salle j’ai soudain peur de revoir mes parents…ils vont me détester d’être parti comme une voleuse. Je finis par prendre mon courage à deux mains puis entre. Ils sont là assis à leur place habituels, père au bout de la table en tant que chef de table tandis que mère est à sa gauche. Mon père lève instinctivement la tête vers moi et sans savoir pourquoi il s’avance vers moi.
<<-Puis-je savoir pour quelle raison êtes-vous parti en pleine nuit ?demanda-t-il calmement
-Père je hésitais-je
-Je n’ai pas l’intention de vous disputer
-Le prince a bredouillais-je

Incapable d’avouer que j’ai échoué à mon devoir d’épouse je me réfugie telle une enfant dans les bras de mon père qui reste sous le choc de mon acte. Je ne fais plus cela depuis mon adolescence mais à ce moment précis j’en ai besoin. Sa main caresse ma tête.
-Que se passe-t-il mon enfant ? Ce comportement vous ressemble peu
-Votre majesté le prince MacCormaig a abusé d’elle après la soirée de fiançailles sans son consentement avoue le caporal à ma place
-Dites-moi que le caporal ment ? lâche mon père sidéré
-Non
-Vous avez bien fait de partir je n’aurais jamais du vous laisser y aller sans protection, je savais que le protocole d’Ecosse le lui permettait mais je pensais qu’il aurait du respect pour vous. Pardonnez-moi mon enfant
-Mon cher je crois que nous devons revoir ce mariage notre fille ne peut supporter de tels agissements renchérit ma mère
-Alors vous ne m’en voulez pas ?
-Non c’est le prince qui est en faute
-Quels sont vos ordres votre majesté ? demande le major
-Interdisez au prince de voir ma fille quand à vous caporal ne la quittez pas d’une seconde
-Bien votre majesté répondit-ils en cœur >>

Sans grande envie je prends part au petit-déjeuner mais l’appétit n’est pas là mais je finis par faire un effort mais rappelant qu’un petit être à besoin de moi. Je dois être forte pour lui. Mes parents n’osent rien me dire ils sont encore sous le choc des révélations. A l‘heure qu’il est Grant sait que je suis parti mais ne doit pas se douter de la raison. Père s’en veut terriblement c’est lui-même qui a insisté pour que j’aille là-bas sans protection afin de montrer la force de cette alliance sans se douter de ce qui allait se passer. Je finis par les laisser préférant aller m’occuper aux écuries.

La porte claque puis me laisse avec le regret d’avoir laissé ma fille à ce monstre, il savait qu’elle portait l’héritier royal mais ça ne l’a pas empêché d’abuser d’elle. Comment ai-je pu croire qu’il allait tenir sa promesse ? Mon poing se serre involontairement quand ma femme pose sa main dessus.
<<-Vous morfondre ne changera pas ce qui s’est passé
-Je sais mais je me sens tellement responsable
-Ne croyez-vous pas qu’il est temps d’admettre que ce mariage était une erreur dès le début
-Comment allons-nous arrêter tout ça ? Ashlynn ne pourra plus jamais voir le prince sans avoir peur, elle tremblait dans mes bras
-Et si nous faisions une exception au protocole mon cher?
-A quoi pensez-vous ma reine ?
-Et si le père de cet enfant devenait le nouveau roi d’Angleterre une ancienne loi le permet et vous le savez. Ashlynn n’aurait plus à avoir peur de retourner en Ecosse ni de voir ce monstre expliqua-t-elle >>

Une loi mise en place par mon grand-père le permet mais elle demande réflexion, il l’a créer pour que ma mère qui était une petit noble puisse épouser mon père mais pas qu’un roturier monte sur le trône. Le caporal rendra ma fille heureuse et connait le sens du devoir mais ignore tout du protocole royal contrairement au prince qui a été éduqué pour régner. Partagé entre mon devoir de roi et celui de père je ne sais que faire…si ma fille épouse le prince elle va d’éteindre à petit feu mais le royaume sera intact alors que si je l’a laisse épouse le caporal l’avenir du royaume ne sera pas forcément serein. Je dois étudier la question hélas le temps m’est compté le prince n’attendra plus très longtemps pour épouser ma fille. Ashlynn refuse déjà de le voir alors l’épouser. D’ici peu il va venir pour avoir des réponses quant à la fuite de ma fille.

Le tyran et la guerrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant