Chapitre 23

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La bibliothèque ne m’a jamais parue aussi rassurante peut-être parce que c’est le dernier endroit où Grant viendra me chercher. Il est au palais depuis peu mais je refuse de sortir d’ici, l’affronter est au-dessus de mes capacités. Je déambule dans les couloirs de ces étagères remplis de livres qui ont l’air de toucher de plafond tellement elles sont hautes. Avant je détestais venir ici car mon professeur particulier prenait un malin plaisir à m’y enfermer jusqu’à ce que je connaisse tout le protocole, lois du pays par cœur ce qui a fini par me faire détester mon statut de princesse. Ma mère a fini par découvrir ces méthodes six mois après mon embauche et l’a renvoyé sur le champ. Son successeur a été génial, avec lui la noblesse devenait moins compliquée pour une fille de mon âge.
<<-Je n’avais pas souvenir que vous aimiez autant cet endroit dit une douce voix

En me retournant j’aperçois ma mère qui affiche un sourire rassurant, elle sait mieux que personne que cette journée va être difficile pour moi. J’ai beau le cacher à père elle n’est pas dupe le prince me terrifie encore. Néanmoins tout le monde se réjouit de savoir que le roi a donné sa bénédiction pour notre union avec le caporal. Elle s’avance vers moi.
-C’est assez calme
-Surtout loin du prince
-C’est vrai
-Pourtant vous ne craigniez plus rien mon enfant depuis que votre père vous a donné ces bagues
-Je le sais mais savoir que je suis dans le même endroit que ce monstre me fait peur
-Dans ce cas allons voir le caporal il saura vous protéger si besoin et puis soyez fière de porter cette bague expliqua-t-elle tout en posant sa main sur mon épaule votre père peut se montrer dur mais sait reconnaître où se trouve votre bonheur. Le prince ne sera jamais votre futur époux affirma-t-elle
-Oui

C’est plus sereine que je sors à ces côtés de la bibliothèque, tous les servants s’affairent à satisfaire le moindre désir du prince. Avec une grande inspiration je descends l’escalier principal. Dehors la voiture du prince est garée mais aucune trace de lui ce qui m’arrange bien. Soudain j’aperçois le caporal qui parle avec une recrue, quelques minutes plus tard il vient vers moi. Ma mère sourit.
-Maintenant que vous êtes en bonne compagnie je vais rejoindre votre père

Une fois qu’elle est partie je sens la main de Lawson sur mon ventre qui est un peu arrondit, son sourire est à croquer. Dans ses yeux j’ai l’impression d’être un fruit défendu, un joyaux. Il lève le regard derrière moi et d’un coup il se durcit, pas besoin de chercher bien longtemps le prince est derrière moi. Pour lui montrer que j’ai à mes côtés un homme que j’aime profondément je me tourne vers lui. Grant semble contrarié de ce qu’il voit mais cela m’est égal. Je ne m’empêcherai pas de fréquenter l’homme que j’aime parce qu’il est dans les parages.
-Princesse vous me surprenez s’écrie-t-il comment pouvez-vous montrer aussi proche de lui devant moi ? Enfin je suis votre fiancé
-Vous l’étiez mais regardez bien la bague que porte le caporal
-La chevalière de la famille royale !? Mais alors
-Oui il est le prétendant au trône
-Mais c’est un soldat !
-Etudiez les lois de ce pays et vous comprendrez
-Attendez votre père ne va pas utilisez cette vieille loi pour faire de lui le nouveau roi
-Il est le père de mon enfant, l’héritier alors vous êtes priez de lui accorder le respect qu’il mérite. Contrairement à vous il n’est pas une brute avec les femmes et dire que vous êtes un noble ! Vous ne serez pas mon mari faites-vous à l’idée mon cher expliquais-je fermement
-Mais
-Allons-nous balader dans le parc dis-je à Lawson en prenant sa main avant de partir
-Je n’en ai pas fini avec vous princesse ! vociféra-t-il aux yeux de ces deux pays vous êtes ma future femme alors comportez-vous comme tel
-Sinon quoi ? Vous allez me gifler ? demandais-je en m’approchant de lui
-Votre altesse s’écrie Lawson
-Ne me tentez pas de le faire
-Vous ne le ferez jamais n’est-ce pas ?
-Vous avez l’air bien sûr de vous en disant ça
-Le protocole écossais vous interdit au même titre que celui de mon pays de lever la main sur une femme enceinte et puis vous n’oseriez jamais de peur de gâcher votre image. Mais ne soyez pas si stupide le peuple sait que vous êtes un tyran avide de pouvoir et de sang qui se croit tout permis sur tout le monde mais je ne serais pas votre propriété ni un objet que vous pourrez exposer au peuple et mon enfant ne seras jamais le vôtre ! Sur ces belles paroles je vais vous laisser d’autres personnes vous tiendrons compagnie
-Une femme de votre rang obéit à son futur mari sans rechigner alors faite le ! Je suis votre fiancé que vous le vouliez ou non et ces bagues ne sont que des illusions du roi pour vous faire croire que le caporal sera un jour votre mari ! hurla-t-il tout en m’agrippant par le bras alors écoutez-moi bien en que future femme vous allez faire ce que je vous dit me menaça-t-il en me regardant froidement

A ce moment précis il se moque du protocole, du qu’en dira-t-on il n’est qu’une boule de nerf qui veut se soulager sur moi. Ses yeux ont la même froideur que ce fameux soir. Je dois me sortir de ce pétrin Lawson ne pourra jamais s’opposer à lui sans avoir d’ennuis. Seulement il me terrifie, aussi près de moi je suis pétrifiée. Encore une fois il sait manier le protocole à sa guise et je ne peux pas le contrer sans l’enfreindre.
-Lâchez la immédiatement ! vocifère une voix que je connais bien 
-Mais c’est que le caporal croit pouvoir me donner des ordres ? Laissez-moi rire
-J’ai ordre du roi de la protéger quoi qu’il arrive alors lâchez la !
-Le roi ou vous ne supportez pas que je la touche ? Mais j’y suis bien plus autorisé que vous ricana-t-il vous n’êtes qu’un soldat le roi ne vous cèdera jamais le trône réfléchissez un peu
-Pour la dernière fois lâchez la renchérit Lawson d’une voix plus dure

Je ne peux pas le voir mais au timbre de sa voix je sais qu’il est furieux. Des bruits de pas se font entendre derrière moi, la marche est rapide. Soudain une main attrape le bras du prince j’ai à peine le temps de réagir que la pression qu’il exerçait se défait d’un coup. Ces mêmes bras me tirent contre un torse chaud et rassurant. En levant les yeux je vois ceux du caporal plus sombre, je ne les avais jamais vu comme ça.
-Mais vous devenez fous ma parole ? Couchez avec la princesse vous est montez à la tête !
-Je ne demande jamais plus de trois fois la même chose prince alors soyons clair ne touchez plus jamais la femme que j’aime. Elle n’est pas un objet comme vous le pensez mais un être qui porte la vie alors respectez la !
-Vous allez le payer cher 
-Touchez la encore une fois et je vous escorte personnellement jusqu’au cachot où peu importe votre statut vous serez traitez comme les scélérats que nous mettons régulièrement dedans
-Vous restez un soldat au service du roi ne l’oubliez pas vous n’êtes pas autorisé à me traiter de la sorte >>

Le prince n’a pas tort mais lui non n’est pas autorisé à me traiter de la sorte. Il se pense immunisé par la royauté mais ce n’est qu’une illusion. Excédé Lawson me prend la main puis se dirige vers le parc loin de Grant. A son regard je vois bien qu’il regrette cet excès de colère mais il n’y avait pas d’autre choix pour le remettre à sa place.

C’est un petit sourire aux lèvres qu’elle part avec lui mais elle va vite le perdre. Personne ne me rend ridicule de la sorte sans en payer le prix. Ma chère Ashlynn bientôt vous allez me supplier de vous aider mais vous ne le savez pas encore. Le plan est simple le roi craint que l’Allemagne ne s’empare de ces terres mais si je lui accorde l’aide de l’Ecosse il aura une meilleure image de moi et renoncera peut-être à son idée. Dans le même temps je vais demander à des personnes bien placées de tuer ou blesser gravement le caporal Hopkins pour qu’il ne soit plus en mesure de prétendre au trône. Ashlynn sera alors dévastée et c’est à ce moment que je vais venir lui apporter mon aide. Elle me verra alors comme un homme solide prêt à l’aider et finira par devenir ma femme. Une fois sous mon autorité j’aurais le pouvoir sur les deux pays et plus rien ne pourra freiner mes ambitions. Ce vulgaire soldat va regretter de s’être opposer à moi. Cette femme est à moi et il va vite le comprendre. Son enfant ne montera jamais sur le trône même si je dois transgresser le protocole, une fois roi plus personne n’y prêtera attention. D’ici quelques mois elle aura accouché de ce bâtard et sera capable de porter mon enfant. Si son père reconnait qu’il a gagné cette guerre grâce à l’Ecosse il ne pourra plus me refuser la main de sa fille.

Le tyran et la guerrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant