Le tyran et la guerrière

Chapitre 21

Quatre jours que je suis ici, petit à petit je reprends ma joie de vivre. Le médecin m’a assuré que le bébé va bien. Lawson se montre attentif et préfère que je monte derrière lui à cheval pour nos ballades. Père le laisse dormir aussi souvent que je le veux et ne dit plus rien. Un soldat a toujours un œil sur moi. Le cheval finit par s’arrêter dans un petit bois tout à fait charmant. Le caporal m’aide à descendre puis attache le cheval à un arbre avant de prendre ma main. Cette ballade me fait un bien fou. Je n’ai eu aucune nouvelle de Grant à mon grand soulagement.
<<-Votre père ne semble plus si réticent à ce que nous nous fréquentions
-Depuis mon retour ma sécurité est sa priorité mais il sait que j’ai besoin de vous pour aller mieux
-Le prince n’a pas donné de nouvelles ?
-Non et je ne cherche pas à en avoir. Un homme comme lui ne sera pas mon mari ni le prétendu père de notre enfant
-Le prétendu père ?
-Dans son pays il devra reconnaître l’enfant comme le sien pour éviter un scandale avouais-je
-Mais c’est notre enfant
-Mère pense que nous pouvons utiliser une ancienne loi à notre avantage
-Laquelle ?
-Celle qui vous rendra éligible au titre de roi affirmais-je en le regardant
-Votre altesse je
-Ma mère m’a confié qu’ils y pensent avec mon père depuis l’incident mais la décision revient à mon père
-Nous avons une chance de nous marier alors ?demanda-t-il avec une lueur d’espoir
-Oui
-Ce serait merveilleux
-Ne devrions-nous pas rentrer l’entraînement des recrues va bientôt commencer si je ne me trompe
-Vous avez raison

De nouveau en selle il part au petit galop mais je suis heureuse, un chance même infime de devenir sa femme m’est donné. Mes parents ne le savent pas mais je fais des cauchemars, le caporal se réveille à chaque fois le visage triste. Je revois le visage de ce monstre, la haine dans ses yeux. Il était hors de lui ce soir sans que je n’en connaisse la raison mais il a créé un fossé entre nous. Vingt minutes plus tard nous rentrons aux écuries, Lawson m’aide à descendre mais dès que je vois une silhouette ma main s’agrippe à sa veste sous les yeux surpris du major.
-Un problème votre altesse ?demanda-t-il en venant
-Protégez-moi de lui bredouillais-je

Ils ont juste à suivre mon regard pour comprendre que je parle de Grant, il est ici pour obtenir des explications que je suis incapable de lui donner. Malheureusement pour moi il m’a aperçu et se dirige d’un pas décidé. Mon cœur s’accélère. Lawson me prend contre lui ce qui me rassure mais je refuse d’affronter le regard du prince.
-Puis-je savoir pour quel motif vous êtes parti au beau milieu de la nuit ma chère ?
J’enfouis ma tête dans la veste du caporal incapable de répondre, les larmes montent déjà. Il est juste derrière moi mais impossible de le regarder. Lawson renforce sa pression sur moi afin de m’assurer que je ne risque rien.
-Excusez-moi mais le roi a interdit que vous voyez sa fille précise le major
-Enfin pour quel motif ?s’énerva-t-il
-Pour quel motif ? répète le caporal vous avez abuser d’elle sans aucun regret et vous osez demander la raison de son départ
-Enfin princesse vous deviez vous en doutiez
-Elle porte mon enfant ! Par conséquent veuillez prendre en compte son état et son consentement que vous n’avez pas eu
-Je n’en ai plus besoin du moment qu’elle est devenue officiellement ma fiancée
-Caporal escorter la princesse à l’intérieur ordonne le major je vais accompagner son altesse jusqu’au roi
-Etes-vous en état de marcher votre altesse ?me demande Lawson

Savoir Grant derrière moi me terrifie, je suis incapable de répondre, de sortir le moindre mot de ma bouche. Elle s’ouvre mais aucun son n’en sort. Comprenant la situation il passe une de ses mains sous mes genoux pour me porter. Je sens déjà le regard de Grant me transpercer alors que n’avons fait que quelques pas.
-Vous pensez vraiment pouvoir porter ma future femme de la sorte devant moi ? demande Grant énervé
-Je prends soin de la mère de mon enfant et obéis aux ordres du roi
-Reposez-la je vais la porter moi-même dans sa chambre
-Non ! criais-je spontanément
-Votre altesse laissez le caporal ramenez la princesse et suivez-moi sans faire d’histoire
-Vous allez me le payer princesse
-Ne faites pas de menace en public prévient le caporal