Profondeurs et Surface: un contre-la-montre vital

Chapitre 16: Les regrets

Éric était assis dans un siège en cuir et autour de lui était disposé les commandes de sa capsule. Il observait l'océan par la verrière de son vaisseau sous-marin. Le son des hélices était apaisant mais ce qui l'était encore plus c'était la vue des poissons. Il se rendit compte à quel point ça lui avait manqué. Cela lui permettait de ne pas réfléchir, de ne pas ressasser et de ne surtout pas regretter. Il était trop tard pour les regrets. Avaient-ils pris la bonne décision, avaient-ils fait le bon choix. Et lui, Éric était-il sûr de ses actions ? Non mais son instinct lui avait dicté ses actes et il repensait à ce qu'avait dit Tom : « Suis ton instinct ! »

Tom, était-t-il parmi les prisonniers ? Allait-il survivre au bombardement ? Il devait arrêter de penser aux personnes qu'il risquait de ne plus revoir. Il devait penser aux personnes qu'il allait retrouver : Mary et Ivan. Il allait pouvoir aussi rencontrer ses parents et peut-être tisser un lien avec eux.

Éric était assez calme d'habitude, il arrivait à garder son sang-froid mais là il ressentait les signes du stress et de l'appréhension. Il avait comme une boule au ventre et respirait fort. Son cœur battait à une vitesse record. Il devait se calmer alors il prit le temps d'observer le magnifique paysage qui se dessinait devant lui.

La faune et la flore maritime était tout comme les Profondeurs les seuls qui n'avaient pas subi la destruction de la Terre. Un banc de poissons passa sur la droite d'Éric se fut si beau de voir tous ces poissons nager ensemble sans se poser de questions qu'Éric en versa une larme.

Le rapport Eclipse unira-t-il tous les terriens comme l'espérait la générale Anderson ? Nul ne le savait.

Alors que sa navette se rapprochait de l'Atlantide, Éric observait son architecture. Vu de loin elle ressemblait à un cône avec la pointe en bas. En son centre se situait la colonne de distribution d'énergie. Dans celle-ci se trouvait la mystérieuse source d'énergie qui avait provoqué la Grande Guerre. Plus il s'approchait, plus le cône devenait complexe et mystérieux. « Cette architecture représentait bien sa nation, se disait-il. De loin tout est simple et sans mystère mais si on observe de plus près on découvre un assemblage incompréhensible et sombre. »

Éric avait passé la majeure partie de sa vie à vivre avec cette vision lointaine. Désormais, il est décidé à s'en approcher pour percer à jours ces mystères.

« Navette immatriculée six cent vingt-quatre veuillez décliner votre identité. Ordonna une voix dans le radio d'Éric.

— Ici le capitaine du bataillon êta. Répondit-il

— Reçu Capitaine ! L'Atlantide est heureuse de vous revoir ! Nous vous ouvrons au point d'amarrage six deux six. Annonça la voix d'un ton enjoué. La navette s'amarra puis dans un bruis de dépressurisation la verrière s'ouvrit. Un son de trompette retentit, Éric sortit et vit une allée de soldats en uniforme et au garde-à-vous.

— Capitaine Éric Corvus nous vous souhaitons la bienvenue en Atlantide ! »

Éric aperçu celui qui lui parlait, au bout de l'allée sur une estrade se trouvait le Conseil au grand complet parlant d'une même voix. Éric sortit et avança en direction des conseillers, en direction de ses parents. Il ne pouvait voir aucun visage sous leur capuche mais leur écusson sur leur cœur montrait leur rôle. Il avait son regard tourné sur les deux silhouettes encapuchonnées de la sureté. A son passage les soldats faisaient le salut militaire un signe de respect auquel répondit Éric par le salut civil. Cette haie, la présence du conseil au grand complet n'était pas dû au hasard. Ils voulaient féliciter Éric d'avoir commis les actions qu'il regrettait encore.

Arrivé au bout de cette haie d'honneur il fut raccompagné chez lui, on l'informa qu'il avait quelques jours de repos avant de devoir reprendre du service et de participer à l'effort de guerre.