Profondeurs et Surface: un contre-la-montre vital

Chapitre 14: La décision

Éric était assis sur son lit, les pieds et les paumes jointes comme le salut Atlante. C'était le chaos dans son esprit. Il ne savait plus où il en était mais ce qu'il savait c'était ce qu'il voulait : rentrer en Atlantide, retrouver Mary, son frère, ses amis et ses plantes. Son frère, Ivan, avait toujours été là pour lui. Il l'avait toujours aidé et soutenu au fil de sa vie dans les mauvaises passes comme dans les bonnes. Cependant ici, il n'était pas avec lui, son sourire rassurant et ses belles paroles n'étaient que des souvenirs.

Alors Éric prit trois profondes inspirations et vida son esprit. Il avait besoin de méditer pour prendre la bonne décision. On dit que la nuit porte conseil mais dans le sommeil Éric n'avait trouvé que des tourments.

Il devait vider son esprit pour cela il commença à compter : un, deux, trois quatre. Comment va réagir Mary quand elle comprendra quel monstre je suis devenu ? Rester focus ne pas divaguer. Cinq, six, sept. Dans quel camp suis-je réellement ? Je n'ai absolument pas menti aux Surfaciens pourtant, je reste fidèle à l'Atlantide. Canaliser ses pensées rester concentré. Huit, neuf, dix. Mes amis comprendront-ils mon choix ? Feront-ils le même ?

Sylvain fait toujours la plus logique mais il suit le plan donc non. Marc est imprévisible tout comme sa sœur. Rose est beaucoup trop fidèle à l'Atlantide pour ne pas la trahir même seulement d'apparence. Et Viviane, il avait vu Viviane. Non, il avait rêvé ce n'était pas possible qu'elle ait survécu. Tom avait-il survécu lui aussi ? Il était peut-être dans l'aéronef du général. Qu'entendait-il par « L'ennemi est dans nos rangs » ? L'ennemi a-t-il infiltré nos rangs ou somme-nous, nous les Atlantes, les ennemis de l'humanité ? Éric n'en savait rien. C'était trop pour lui trop de choses à gérer, il était temps de lâcher prise. Il se visualisa devant son aquarium et ne pensa à rien d'autre.

Éric fut sorti de sa méditation par la sonnerie de la tablette. On l'appelait, il prit trois grandes inspirations rouvrit les yeux et décrocha. Le visage de Mary apparut :

« Toujours aussi magnifique, pensa-t-il.

— Mon amour, je te salue ! Lança-t-elle, elle fit le salut Atlantes en souriant.

— Bonjour Mary, ta journée s'est-elle bien passé ? Demanda-t-il après avoir imité son geste.

— Elle fut très agréable et tu n'y es pas pour rien. Ah, j'oubliais j'ai réussi à parler à ton frère : il va très bien et est vraiment rassuré de te savoir en bonne santé. Malheureusement, il ne fait que travailler pour maintenir notre survie alors il ne peut pas te parler. Expliqua-t-elle.

— Je comprends, il a toujours fait passer le bien commun avant le sien. Se remémora Éric.

— Bon ! Je suis tout ouïe d'entendre le récit de tes aventures ! Rappela-t-elle.

— Ok, je te préviens la guerre ça change les gens, j'ai fait des choses que je regrette profondément. Enfin, bref j'espère que tu ne m'en voudras pas. Il lui raconta tout ce qui lui était arrivé dans les moindres détails sans ne rien omettre. Il jetait des coups d'œil nerveux fréquemment au temps. A la fin il restait deux minutes. Mary inspira pour encaisser tout ce qu'elle venait d'entendre puis regarda Éric dans les yeux d'un regard neutre.

— Tu sais je ne te juge pas, je ne sais pas moi-même ce que j'aurais fait. Ce qui compte en réalité, ce n'est pas ce que tu as fait mais ce que tu vas faire. Répondit Mary compréhensive, tu es dans une situation délicate. Toutefois j'ai compris ton choix. Tu as pris la bonne décision de ne pas être espion. De toute façon, tu prends toujours la bonne décision. »

Éric avait fait comprendre de manière codée son véritable choix et ne faisait que l'encourager, elle avait très bien compris qu'ils étaient écoutés. Malgré tout elle avait choisi de le soutenir et c'était le plus important pour Éric.