15. Femme fatale

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Depuis la première missive envoyée la semaine dernière, je n'ai eu aucun message saugrenu de la part du mystérieux expéditeur.

Alors, coup de bluff de la part d'une personne qui tente une nouvelle méthode de déstabilisation en me croyant folle amoureuse de Cayden pour me mettre à mal ?

Ou quelqu'un en sait-il trop ?

Quoi qu'il en soit, il n'était pas question que je me détourne de mon objectif premier, à savoir mener à son terme mon projet en bonne et due forme, avec l'obtention d'un pantone complet de la personnalité de Cayden Hale.

Pour cela, dans un taxi direction Le Cabaret, j'enfile mon masque noir, à la silhouette féline.

L'entretien téléphonique avec Maître Durens n'avait fait que confirmer une description de Cayden Hale telle que tout un chacun peut s'y adonner. Ce qui correspond à une réalité, certes.

Mais est-ce toute la réalité ?

C'est ce que j'allais savoir, d'une façon ou d'une autre.

Je n'ai pu avoir la mainmise sur le compte-rendu offrant un portrait nuancé de ce dernier par sa psychologue.

J'imagine que cette part du dossier est entre les mains de Tristan, me promettant de m'y adonner plus tard.

De ce fait, ma nouvelle méthode consiste à, chaque soir, m'asseoir à une table du Cabaret.

Dans l'attente d'observer ma cible.

J'imagine que vu la façon dont Cayden apparaît démasqué, il est un habitué de ces murs. Et qu'elle ne fut pas ma surprise lorsque je le vis durant les trois derniers soirs serpenter le club lugubre.

Ainsi, du haut d'un balcon, en retrait de son champ de vision, camouflé par de grosses tentures en velours rouges, j'ai pu assister au premier plan au spectacle de sa vie.

Un mode de vie, dont j'ai pu confirmer certains schémas répétitifs : une tendance à boire de façon démesurée, une addiction à la cigarette et une facilité à collectionner les femmes.

À cet égard, j'ai pu découvrir qu'il attire les femmes avec autant d'aisance qu'il déambule dans les lieux.

Pourtant à visage découvert, la plupart doivent être conscientes de la réputation qu'il traîne...mais ce sont pourtant elles, qui s'agglutinent autour de lui, dans l'optique d'attirer son regard ou se postant carrément, pour les plus à l'aise, sur ses genoux.

Comme la femme de la fois dernière.

« — Je vois que votre popularité auprès de la gent féminine n'a pas failli au fil des années, avais-je lancé, lors ma venue dans sa propriété.

Vous seriez même étonnée de voir qu'elle a même grandi, avait-il rétorqué. »

Étonnée, je le suis, lorsque je vis sous mes yeux, sa magie opérer.

Ce qui est bizarre, en revanche, c'est que lui, n'entreprend aucune séduction à son initiative.

Certaines fois, il s'adonne à répondre d'un sourire goguenard à un chuchotement dans l'oreille de la part d'une de ses admiratrices.

D'autres fois, il finit par s'isoler avec une dans les toilettes du club, voire la ramener chez lui. Mais jamais, il n'est à l'initiative des séductions.

Pourtant, il fait graviter autour de lui, toute la gent féminine du club, sous les regards envieux des autres hommes, masqués ou non, de la salle.

Est-ce qu'une part de moi est gênée de faire preuve de voyeurisme à son égard ? Complètement. Cela n'est pas simple de l'observer durant des heures batifoler avec d'autres femmes.

𝐈𝐬 𝐈𝐭 𝐚 𝐂𝐫𝐢𝐦𝐞 [Réecriture] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant