« Il y a toujours un peu de folie dans l'amour mais il y a toujours un peu de raison dans la folie » - Nietzsche.
TW / Maladie mentale
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Dig dong. Dig dong. Dig dong. Après cinq appels manqués, je martèle l'interphone de la façade de la maison, ou plutôt devrais-je dire, du palace de la famille Delatour.
Je suis sûrement la seule personne de ma promotion à ne jamais avoir mis les pieds sur le territoire de Tristan.
La raison est que je n'ai jamais été convié à ses grandes soirées et jusqu'à la semaine dernière nous n'avions encore pas échangé plus de trois mots sans se vociférer des insultes.
J'ai pourtant l'impression de connaître la propriété sous ses moindres angles, ayant eu tout de même l'occasion d'assister aux festivités, via une retransmission quasiment instantanée sur les réseaux sociaux.
Ce pourquoi, je pourrais décrire l'aménagement de son jardin, l'emplacement de sa piscine et les meubles de sa chambre sans jamais y avoir mis les pieds. Assez effrayant quand on y pense.
Compte-t-il me laisser frigorifier dehors ? Je commence à perdre patience après cinq minutes devant sa porte, le froid glaçant progressivement mon sang malgré les couches superposées de vêtements chauds.
C'est pourtant lui qui m'a donné rendez-vous à 7h30 tapante devant chez lui, avec en bonus un joli message l'accompagnant, indiquant "surtout ne sois pas en retard Lana, S'IL TE PLAIT". Tristan toujours fidèle à lui-même, ne peut pas se passer de remontrances dès qu'il en a l'occasion...Culotté pour une personne qui arrive à répondre aux abonnés absents, même lorsque le point de rendez-vous est chez lui.
Ma présence en territoire ennemi et ce lever matinal ont été convenus d'un commun accord avec ce dernier.
En effet, nous souhaitons faire le trajet aller-retour jusqu'à l'hôpital Saint James dans la journée afin d'éviter de devoir dormir sur place et, par conséquent, se coltiner notre présence mutuelle plus longtemps que prévu.
Nous avons décidés de coopérer pour le bien de notre projet...mais quand même, nous tenons à limiter nos moments passés ensemble. Et passer la nuit à Toronto tous les deux serait certainement de trop.
La porte finit par s'ouvrir et je fais face à une femme, au sourire désolé et haletante.
Elle a visiblement dû traverser toute la demeure en courant pour venir à ma rencontre, ses joues rougies par l'effort. Sa gouvernante, sans aucune hésitation.
— Mlle Jacobs, je suis terriblement désolée de vous avoir fait patienter sous le froid. Mr Delatour m'a prévenu de votre visite. Entrez vite !
Je suis prise d'embarras de l'avoir fait déplacer et d'avoir harcelé la sonnette.
J'oublie que des personnes vaillantes doivent entretenir quotidiennement Tristan.
— Veuillez m'excuser pour l'accueil, ajoute-t-elle d'un ton empressé en désignant son chignon décoiffé et en passant ses mains sur son tablier de cuisine sale. Je pensais que Monsieur Delatour viendrait à votre rencontre. Il doit être en train de se préparer à l'étage.
— Oh non, ne vous en faites pas. Je vais l'attendre ici, réponds-je, la vapeur d'eau s'échappant de mes lèvres, signe de la température négative et trahissant ma progressive congestion sur place.
— Ne restez pas sur le pas de la porte, voyons. Je suis en train de faire des cookies. Souhaitez-vous en un ? De quoi boire ? Passez-moi votre manteau.
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𝐈𝐬 𝐈𝐭 𝐚 𝐂𝐫𝐢𝐦𝐞 [Réecriture]
RomanceÉtudiante en criminologie, Lana obtiendra son diplôme à la suite d'un stage conditionné par l'étude d'un auteur de faits délictuels. Les études de cas sont nombreuses, mais une retient particulièrement son attention et celle des autres étudiants :...