Chapitre 2 - Partie 3

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Lundi deux décembre 


Juline fit un signe de tête à son frère qui débarrassait une table. Elle passa dans l'arrière boutique pour récupérer son manteau et son écharpe. Vincent avait profité que ce soit un peu plus calme en salle pour aller jeter un œil à l'autre salon qui venait d'ouvrir. Iels avaient passé tout leur temps derrière le comptoir à en parler. Pour elleux c'était inimaginable d'avoir une salle silencieuse. Iels ne comprenaient pas. L'ouverture du même genre de boutique qu'elleux auraient pu les inquiéter, mais là ce n'est pas pour leur chiffre d'affaire qu'iels se faisaient du mouron, mais plus pour le dynamisme de la ville. Si les vacancier.e.s ou les curistes rentraient dans une salle silencieuse et où iels avaient l'impression de déranger en discutant, iels garderaient un mauvais souvenir de la ville. Et siles habitants y allaient et avaient l'impression que ce n'étaient pas conviviale iels penseraient que le centre meurt à petit feu et iels n'iront peut-être plus dans les autres lieux de rencontre. Iels n'iraient plus au théâtre ou dans les petits magasins ou même se faire un restaurant. Ça serait la fin du centre ville. Elle avait besoin de vérifier, de comprendre comment un lieu de rencontre pouvait ne pas donner envie d'échanger.


 Juline s'arrêta en face du salon de thé. La devanture n'était pas décorée aux couleurs de noël, d'ailleurs la calligraphie utilisée pour le nom de l'enseigne faisait plus penser à Halloween à cause de l'écriture gothique. Lepetit panneaux sur le trottoir informait les client.e.s des horaires d'ouverture, les mêmes qu'elleux, et rien d'autre, pas un« bonjour » ou un « bienvenue », seulement les horaires et le nom dans la même police d'écriture. A travers la devanture elle ne pouvait pas voir l'intérieur, les vitres sûrement traitées donnaient un effet miroir. Elle poussa la porte et fut surprise par le calme du lieu. A cause de la très faible luminosité elle eut du mal à voir la dizaine de table qui étaient assez éloignées les unes des autres, les client.e.s portaient quasiment tous.tes des écouteurs et avaient le nez plongé soit sur leurs téléphones ou un ordinateur, soit sur un livre. Les deux personnes devant elles faisaient la queue en silence, en laissant une certaine distance entre elle. Juline laissa ses yeux courir le long de la vitrine. Une dizaine de petits gâteaux étaient proposés, son côté gourmand en fut frustré. Des étiquettes du même vert sapin que les murs indiquaient les ingrédients d'une couleur dorée qui rappelait celle du bar. La liste des boisons étaient plus limités qu'elleux, mais proposait plus de variété de thé. Derrière le bar elle pu voir une femme aux longs cheveux foncés préparer un thé glacé. Elle se tourna et tendit la boisson au client en souriant à peine, puis se décala pour prendre la commande de la personne devant elle. Sa voix était douce, mais rien dans son attitude ne donnait envie de converser, alors les personnes les plus timides ne devaient pas savoir comment briser la glace pour échanger. Elle trouva ça dommage, car le lieu avait du potentiel. La salle était plus grande que la leur, mais elle devait comporter deux fois moins de sièges. Elle profita que l'hôte se tourne pour préparer un chocolat viennois pour tourner les talons et sortir. Vincent était venu incognito, comme n'importe quel client pour tester ses produits, elle avait validé son thé blanc au jasmin et sirop de pêche. Il comptait revenir pour se présenter officiellement comme le propriétaire de l'autre salon de thé et elle voulait l'accompagner, même si elle mourait d'envie de discuter avec elle pour comprendre, elle attendrait son frère.




Si vous voyez des coquilles n'hésitez pas à me le dire


*Lily Allen feat Ours - 22*  

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