Chapitre 4 - Partie 3

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Mardi deux décembre


Juline récupéra deux tasses et les mit au lave-vaisselle en demandant à l'homme devant le bar ce qu'il souhaitait boire. Elle se mit à préparer le thé au gingembre alors que Pauline installait le brownie sur une petite assiette noire au contour doré. Elle regarda le ciel gris en remplissant sa tasse, à trois heures de l'après-midi ça ne pouvait annoncer qu'une chose.

 - Je pense qu'il va neiger. Elle sourit de toute ses dents en ajoutant la tasse et sa soucoupe sur le plateau.

 - Peut-être. L'homme tendit les mains pour l'attraper.

 - J'en suis certaine, le ciel est bas et cotonneux. Elle se frotta les mains. Ça donne envie d'aller faire de la luge.

 - Si vous le dites. L'homme parti en direction d'une table libre.

 - Je pensais que tout le monde aimait la neige. Elle se tourna vers Pauline en pinçant les lèvres.

 - On est tous différent. Elle souleva les épaules en regardant l'écran de son ordinateur pour préparer la commande de gâteau du lendemain. Mais je pense que c'est plutôt le small talk qui le met mal à l'aise. Elle releva la tête et continua en voyant que la nouvelle recru ne comprenait pas. Les « petites conversations », sans vraiment de sujet. On appelle ça aussi parler de la pluie et du beau temps. Elle bu une gorgé de son café. Ou en l'occurrence parler de la neige.

 - Tu penses que je l'ai mit mal à l'aise ?

 - Pas toi personnellement, mais cette conversation sûrement.

 - Je peux comprendre qu'une conversation mette mal à l'aise, qu'il y a certains sujets qui sont difficiles à aborder, mais je ne pensais pas que la météo en faisait parti. Juline ne voyait vraiment pas comment parler du sujet le moins anguleux possible puisse mettre mal à l'aise.

 - Parce que parler des petites choses comme ça c'est futile. On ne peut pas apporter d'arguments ou d'exemples au débat, on ne peut même pas débattre et l'intérêt de la conversation est moindre. Du coup ça oblige les gens à sortir de leur bulle de confort pour des futilités, alors qu'iels auraient pu rester dans le silence réconfortant. Pauline lui sourit la voyant perdu. Certaines personnes préfèrent entrer directement dans le vif du sujet c'est pour ça qu'iels paraissent un peu abruptes, sauf que là le sujet c'est un peu une broutille, il n'y a pas ce « vif du sujet », alors iels sont un peu perdue, ne sachant pas trop quoi dire.

 - Je pensais que tout le monde aimait discuter de la météo. Elle haussa les épaules.

 - Ça dépend vraiment des personnes. Elle reposa son ordinateur qui était sur ses genoux sur le bars. Personnellement je préfère qu'on ne me dérange pas quand je suis dans ma bulle pour parler de chose aussi peu importantes, je trouve ça irritant.

 - Et moi ça me met de bonne humeur de discuter avec les gens. Elle lui sourit. Comme tu le dis, on est tous.tes différent.e.s. Juline tâcherait de s'en rappeler, même si elle ne comprenait pas, elle devait garder en tête qui tout le monde ne pensaient pas forcément comme elle.



Si vous voyez des coquilles n'hésitez pas à me le dire.

*Yomi - Undskyld*

Salu(t)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant