Chapitre 3
A... Allez...
Gandar essayait de se hisser sur le moteur du vaisseau, pour atteindre le panneau de contrôle de l'alternateur. Il faisait ça tous les jours sans problème, avant. Mais désormais, de lourdes jambes métalliques le tiraient au sol. Ses bras maigres avaient beau tirer de toute leur force, rien n'y faisait.
Ses doigts lâchèrent, et il retomba lourdement sur les grilles d'acier qui servaient de sol à la salle des moteurs. Un choc électrique s'échappa des membres bioniques pour parcourir le reste de son corps.
Stone lui avait assuré que la douleur fantôme finirait par disparaître avec le temps. Les prothèses étaient équipées de capteurs sensoriels qui simulaient la sensation du toucher pour rendre leur utilisation plus intuitive, lui donnant ainsi l'impression d'avoir deux paires de jambes qui se superposaient. Et l'une des deux lui causait une douleur permanente.
Après un court instant passé allongé par terre, paralysé par la douleur, il essaya d'attraper la petite sacoche accrochée à sa chaise. Les analgésiques fournis par Stone ne faisaient presque plus effet, son corps réclamait la prochaine dose.
Malheureusement, la sacoche était juste hors de portée. Gandar ne voulait pas se relever, pas tant que la douleur fantôme était si forte. Il glissa ses doigts à travers la grille du sol, et commença à ramper.
À nouveau, il lui fallait traîner le poids des membres d'acier. Aussi froids que lourds. C'était la sensation la plus étrange. Certaines prothèses haut de gamme étaient équipées de capteurs thermiques qui simulaient la sensation de chaleur de façon indiscernable de ce que ressentaient des membres réelles.
Mais les nouvelles jambes de Gandar étaient des vieilles guiboles dépareillées qui traînaient. Aucune sensation de chaleur n'atteignait son cerveau, et chaque fois qu'il bougeait, sa peau entrait en contact avec le métal froid. C'était peut-être pire que la douleur, d'une certaine façon.
Alors qu'il était sur le point d'atteindre la petite sacoche, le sas s'ouvrit.
— Mec ! s'exclama Tofer en se précipitant sur lui.
Il voulut l'aider à se redresser, mais le visage du mécano se tordit dans une grimace endolorie.
Les yeux de ce dernier se posèrent vers la sacoche, et le pilote ne se fit pas prier pour l'attraper et en sortir le petit flacon de pilules blanche et verte.
— Tiens, fit-il en lui donnant.
Gandar décapsula le flacon brusquement, et une poignée de son contenu s'échappa à travers les trous de la grille. Le mécano sembla sur le point de craquer.
— T'inquiète, laisse-moi... voulut l'aider Tofer.
— C'est bon, l'interrompit Gandar, les dents serrées.
VOUS LISEZ
Renégats
Science FictionLors d'une escale dans la mégalopole de Gorgona, l'équipage du Misery se retrouve entraîné dans une course-poursuite mortelle avec les agents de la Corp, après que le jeune Nyx ait décidé d'apporter son aide à une mystérieuse femme tombée du ciel...