Lors d'une escale dans la mégalopole de Gorgona, l'équipage du Misery se retrouve entraîné dans une course-poursuite mortelle avec les agents de la Corp, après que le jeune Nyx ait décidé d'apporter son aide à une mystérieuse femme tombée du ciel...
— Je te dis que c'est bon, ça fait trois fois déjà !
Stein se frotta les yeux, épuisé et las. Mais Ria restait plantée devant lui, les bras croisés sur sa poitrine.
— Si on rate l'attaque du convoi... grommela-t-il.
— Nous savons précisément quand l'attaque aura lieu, répliqua l'espionne. On a largement le temps.
Dans un long soupir, le renégat reprit la liste mentale des points qu'il avait dû mémoriser. Puis il récita sagement sa leçon.
*****
Menotté au lit, le bras en écharpe, Kanashi écoutait attentivement, tout en scannant attentivement la pièce pour trouver un moyen de s'échapper.
— Mon équipage et moi sommes en cohorte avec les Crixiens depuis le début. C'est sous leurs ordres que nous avons subtilisé l'Ange M-23.
De l'autre côté du miroir sans teint qui donnait sur la pièce, Ria acquiesçait en écoutant, un rictus au coin des lèvres.
— Avec son aide, continua Stein, nous avons infiltré les serveurs sécurisés de la Compagnie Thalys. Subtilisé des données qui peuvent se monnayer très cher auprès des bons acheteurs.
Ayant considéré toutes ses options, Kanashi se résolut à jouer le jeu de son hôte.
— Quel type de données ? demanda-t-il, curieux.
— Ça ne vous concerne pas, mais d'autres officiers plus corrompus paieraient très cher pour que ces données ne voient jamais la lumière du jour.
Le colonel captif fronça les sourcils. Il n'ignorait pas la corruption rampante qui nécrosait la CFOS, et elle lui déplaisait au plus haut point.
— Ces données ont été gravées sur une clé, reprit Stein. La clé est stockée à l'intérieur de l'Ange. Mais les Crixiens nous ont doublés. Ils ont refusé de nous payer et ont récupéré M-23. Ce qui nous mène à mon offre.
Ria se fendit d'un grand sourire. Son élève avait bien retenu la leçon jusqu'ici. Prudent, Kanashi fit tinter ses menottes.
— J'ai l'impression d'être parfaitement en mesure de négocier, ironisa le colonel.
— Navré pour ça, s'excusa Stein en s'asseyant sur le bord du lit.
Il adressa un regard triste à son captif, à la surprise de ce dernier.
— Je sais comment retrouver les Crixiens. Et l'Ange.
— Et votre clé.
Stein acquiesça gracieusement.
— Comment savez-vous que les Crixiens ne l'ont pas déjà revendue ?
— Je me suis enfui avant de leur livrer le mot de passe. Elle n'a aucune valeur entre leurs mains.
— Alors pourquoi vous ne l'avez pas déjà récupérée ?
Le renégat posa maladroitement sa main mécanique sur l'épaule de Kanashi, qui se sentit immédiatement mal à l'aise, tant par le contact froid du métal que par la gêne évidente de Stein.
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