Volume 1 - Chapitre 2

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Chapitre 2

— J'te déteste.

Tofer avait pris son crâne chauve entre ses mains, ses yeux bleus écarquillés derrière les verres de ses petites lunettes carrées. Son épaisse barbe claire aux reflets roux tremblait.

— Aide-moi à la porter !

Nyx tenait la jeune femme par les bras, peinant à la soulever de plus de quelques centimètres. Juste après qu'elle n'ait perdu connaissance, il fut surpris de découvrir qu'elle pesait bien plus lourd que ce que sa frêle carrure aurait pu laisser penser.

Il avait immédiatement contacté de l'aide, sachant que Tofer, le pilote du Misery, traînait à quelques blocs de là. Après toutes ces sensations fortes, et en attendant les renforts, le jeune homme avait eu le temps de décuver.

— Pourquoi tu m'as appelé moi ? Y a des services de secours !

— Tu vois pas les deux types de la Corp qui baignent dans leur sang, là-bas ?

Tofer avait très bien vu la mare d'hémoglobine au bout de la ruelle. Il avait fait le choix conscient de prétendre qu'elle n'existait pas.

— J'suis pas médecin. J'sais même pas faire un pansement !

— Attrape ses jambes.

Réticent, le gaillard commença à se pencher, lentement.

— Grouille ! Avant que quelqu'un d'autre n'arrive.

Tofer finit par saisir la jeune femme au niveau de ses bottes. Il fut immédiatement surpris par son poids. C'était un gaillard costaud, avec ce qu'il faut de gras sur le bide et de muscles sur les bras. Mais il était persuadé de ne pas peser autant que cette fille.

— La vache ! Où tu veux qu'on trimballe un morceau pareil ?

— Au vaisseau.

Le gaillard écarquilla les yeux de plus belle.

— T'es malade ? Le Cap'taine...

— Yulee est à bord, non ?

La barbe de Tofer avait beau cacher ses joues, Nyx pouvait deviner qu'elles venaient de virer au pourpre. Yulee, l'officier médical de l'équipage, ne l'avait jamais laissé indifférent.

— Elle sera pas contente non plus, opina Tofer après s'être raclé la gorge.

— J'ai pas de meilleure idée.

Tofer leva les yeux au ciel. Cette seule nuit de permission dans le mois n'était clairement pas le moment de détente dont il avait rêvé.

 Cette seule nuit de permission dans le mois n'était clairement pas le moment de détente dont il avait rêvé

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Ils se mirent en marche, les dents serrées, portant la massive jeune femme du mieux qu'ils le pouvaient.

— C'est un mauvais plan.

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