Volume 4 - Chapitre 10

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Chapitre 10

Un véritable comité d'accueil attendait Stein devant la rampe du Misery. Il lui avait fallu une bonne heure pour se détacher avec le couteau de BL-03, et toute la nuit pour revenir. Il avait annoncé son arrivée par communicateur, se contentant de les prévenir que les Crixiens avaient embarqué Eme et le boîtier.

Kara n'était pas là. Stazia et Gandar restaient en retrait. Nyx se tenait à côté de Tofer, mais ils étaient tous les deux derrière Yulee, qui croisait les bras. Le vert de ses yeux projetait une colère noire.

— Rappelez-moi de plus jamais faire affaire avec les Crixiens, lança Stein pour essayer de détendre l'atmosphère.

Ce ne fut pas une réussite. Alors qu'il avançait vers son vaisseau, la voix de Yulee l'arrêta net.

— Des explications. Tout de suite.

Stein voulut lever les mains en signe d'apaisement.

— Pas de baratin, le contra Yulee.

Il poussa un soupir en ramenant ses mains le long de son corps.

— J'ai fait un pari. J'ai perdu. Je suis désolé.

— Non.

Le Capitaine adressa un regard confus à son officier médical.

— Comment ça, « non » ?

— Vous ne vous en tirerez pas avec des excuses artificielles. On veut des explications.

Il passa sa main dans sa nuque, le regard fuyant.

— Je savais que vous seriez majoritairement contre, alors...

— Alors vous avez outrepassé le vote.

Stein passa sa main sur son front, essuyant la sueur.

— Ouais.

Puis il releva la tête.

— Mais si Nyx n'était pas intervenu, lança-t-il amer, on aurait du carburant et des provisions, et on se serait déjà tirés de ce caillou !

— Vous y croyez sincèrement ? s'emporta Yulee. Vous pensez que si on avait obtenu une contrepartie, vous alliez revenir ici les mains dans les poches et qu'on allait faire comme si de rien n'était ?

Stein haussa les épaules.

— Et en plus, vous osez rejetez la faute sur Nyx ? continua l'officier médical, furieuse. Parce qu'il a fait le choix que vous auriez du faire ?

— J'ai fait ce choix pour vous ! protesta Stein. Pour mon équipage !

— Tout en sachant très bien qu'on y serait opposé ?

Le Capitaine tourna les yeux vers son mécano.

— Gandar, je sais que tu as voté pour. Tu comprends qu'on a besoin de carburant.

Le mécanicien déglutit.

— Ouais, mais... Vous en aviez rien à carrer de mon vote.

Stein ne trouva pas quoi répondre.

— Et si je peux me permettre, intervint Stazia, vous auriez dû demander beaucoup plus.

Il la fixa en fronçant les sourcils.

— T'es qui, toi, déjà ?

— Je dis juste que si la contrepartie avait été plus conséquente, je vous aurais soutenu. J'essaie de m'intégrer !

Stein décida de l'ignorer.

— Bon, j'ai pas respecté votre avis. J'ai pris ma décision sans vous consulter. C'est ce que doit faire un capitaine quand la situation est désespérée.

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