Chapitre 6

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Le vent se mit à frotter frénétiquement sur ma veste en cuir, et la pression de mes mains sur le guidon se rétractais à mesure que je prenais de la vitesse. En longeant un petit sentier qui mener à une vaste forêt, je tentai de garder le contrôle sur ma moto. Hélas, pour la cinquième fois aujourd'hui, je sentis ma roue se bloquer, se qui me fit léviter en avant. Je manquais à nouveau de tomber, mais cette fois-ci je fus plus réactive. Je rattrapais ma chute avec l'aide de ma jambe gauche.

- Fais chier. Jurai-je.

J'avais autrefois l'habitude de ses petites bosses à répétition, néanmoins dans la campagne de Nice, ce n'était pas aussi abrupt. Les chemins étaient soit lisse, soit légèrement rocailleuse. Il fallait que je m'entraine beaucoup plus. Ce soir avait lieu la course, et je n'étais toujours pas prête.

Je descendis de ma moto, et la guidais afin de retourner au début du petit parcours de cross que j'avais trouvé, niché en plein cœur de la forêt. J'avais chaud. Terriblement chaud. Sous mon casque, je sentais des perles de sueurs ruisselaient le long de mes tempes et de ma nuque. Néanmoins, je devais persévérer.

Je connaissais mes limites, et je savais que si je forçais trop à cet instant, je risquais de me blesser et de dire adieu à la course. Il était hors de question que je ne la fasse pas. J'allais gagner et çà, même s'il fallait que je douille toute cette putain de journée.

Une fois arrivé en haut, je remis pied sur ma bécane. Je pris plusieurs respirations afin de relâcher la pression et dès que je me sentis prête, je démarrai. Ma Husqvarna décolla au quart de tour, et prit de la vitesse à mesure qu'elle descendait la pente. Je la fis tourner à gauche, puis à droite, dans le but de m'entraîner sur mes réflexes. C'était vers la fin du circuit que j'arrivai dans une zone plus terreuse. Je sentis mes roues glissées à plusieurs reprises mais je ne me laissai pas entrainer.

Un léger sourire s'encra sur mes lèvres lorsque je compris que j'arrivais à la fin du circuit et que j'avais réussi après autant d'essai. Sauf qu'il ne dura pas. Très vite, j'aperçu une grosse branche qui n'était pas là tout à l'heure au sol. Ma moto se dirigea droit vers elle, et alors que je tentai de dévier l'obstacle, ma bécane la prit en plein dans la roue avant. Sans me rendre compte, je perdis le contrôle et celle-ci glissa sur la terre, me faisant chuter avec elle. Mon tibia gauche se cogna violement contre le cale pied, et un cri sortit de ma gorge en même temps. Je roulais plusieurs mètres plus loin, et en fermant les paupières, je sentis une vive douleur me lancer dans la jambe.

C'était un cauchemar.

Je me redressai, et en enlevant mon casque, je fixai ma blessure.

- Non, non ! Hurlai-je.

Un léger sanglot sortit de ma gorge. Pourquoi étais-je aussi débile ? J'avais forcé alors que je ne l'avais pas senti. J'aurais dû écouter mon corps, pourquoi ne l'avais-je pas fait ?

Je mis une main contre l'entaille, et me mordis furieusement la joue. En regardant autour de moi, je vis ma moto à quelques pas de moi. Mon envie de me lever pour aller voir si elle n'avait pas un problème, s'en alla aussi vite que l'affliction que me causer ma blessure.

Kiara. Ne fait pas la chochotte. Lève-toi putain !

Je mis tout le poids de mon corps sur ma jambe droite, et grimaçais lorsque mon pied gauche toucha le sol.

Je respirais.

Encore.

Et encore.

Tout en boitant, j'avançais vers ma bécane qui était resté au sol. Je la relevai avec difficulté et l'analysai. À priori, de ce que je pouvais constater, elle n'avait que quelques éraflures. Toutes les pièces et câbles semblaient être en ordre. Une bonne chose dans cette situation merdique.

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