Chapitre 4

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Passé

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14/07/2008.

Wissant

Je m'acharnais à frotter mes mains pour faire partir les grains de sables humides qui s'étaient collé à ma peau. Je venais de terminer mon château de sable à l'aide de mon précieux sceau rose bonbon. Satisfaite de la forme que je lui avais donnée, je me tournais vers ma mère et mon père qui étaient allongé sur leurs serviettes respectives. Je remarquais qu'ils discutaient en m'observant attentivement, et timidement je m'avançais vers eux.

- Papa, maman ! Venez voir mon château !

Ma mère me lança un regard noir et me dit toute en faisant tombé sa tête en arrière pour mieux s'exposer au soleil :

- Tu ne vois pas qu'on était en pleine conversation ? Ne coupe pas la parole, on ta mieux éduquer que çà, jeune fille.

Je déglutissais en essayant de chasser le picotement qui me montait au nez. J'avais l'habitude qu'ils ne s'occupaient pas de moi, à quoi m'attendais je ? Mes yeux se brouillèrent et je n'arrivais plus à observer l'air suffisant de ma mère et celui désintéressé de mon père. Je me retournais en frottant mes paupières pour ne pas pleurer. Ils ne voulaient pas que je le fasse, à chaque fois que je le faisais, je me faisais disputer.

Je retournais m'asseoir à côté de ma sculpture de sable, et me mit à lui parler tout en la caressant. Je devais l'avouer, elle était très belle. C'était bien la seule fois que j'avais réussis à en faire une.

Dans la vie, j'avais peu d'amis. Enfin c'était surtout qu'à chaque fois que je m'en faisais, ils décidaient de tous me tourner le dos où de rigoler sur ma personne. J'étais habitué à me sentir seule, j'avais accepté de me taire, seulement pourquoi fallait-il que les gens soient aussi méchants ? J'avais aucun problème à parler avec mon chat Tigrou, où même la vache Mauricette du voisin de ma grand-mère... En réalité, j'avais vite compris qu'il n'y avait pas de remède à la solitude, on naissait seule et on mourrait seule. C'était pour autant ce que la vie nous réserver.

- Tu seras mon seul ami... Chuchotais-je, lasse, à l'attention de mon œuvre.

Comme dans un bruit sourd et lointain, j'entendis une balle rebondir près de moi. Plongé dans mes pensées, je ne vis pas un enfant chuter en essayant de se rattraper sur ma création. Je vis mon château s'écraser et le sable s'espacer.

Je regardais la scène ébahie. De mes yeux ronds, je fixai amèrement le petit garçon au maillot de bain bleu qui se relevait difficilement. Celui-ci me regarda perturber, sans savoir quoi dire ni quoi faire. À priori, il s'en voulait d'être tombé sur ma sculpture, mais ça ne m'importait peu.

- Déso..lé. Bégaya-t-il l'air gêné.

Ses cheveux noirs lui arrivaient en dessous du front et son regard sombre semblait réellement rongé de culpabilité par ce qu'il venait de faire. Il devait être plus jeune que moi, aux vues de sa taille minuscule et de son corps frêle.

D'une main je serrai les poings en prenant du sable dans chaque poigne. Je ne devais pas être méchante, il s'était excusé. Oui, comme ma maman dirait ; Si une personne s'excuse alors tu dois lui pardonner. Tu ne dois jamais te battre ce n'est pas digne d'une future femme bien élevée.

Je sentis ma poitrine se soulever à plusieurs reprises vigoureusement, je ne m'étais pas rendu compte que j'étais aussi affecté par la situation. Il peut s'excuser, mais il vient d'écraser mon ami... Mon seul ami.

Je me relevai et lui balança les particules beiges sur le visage. Je le vis tourner la tête pour se protéger et une voix remplie de dédain cria :

- Arrête çà ! Sale folle !

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