Summer Racing

Chapitre 11

- Alors comme çà toi et mon cousin, vous êtes rapproché ? Demandais-je à Lola en la toisant de manière malicieuse.

Nous marchâmes sur un petit sentier de forêt afin de faire ma séance de rééducation de la journée. Je commençais de moins en moins à avoir mal, ma jambe se rétablissait à la vitesse de l'éclair, et je le devais aux soins de ma grand-mère. D'après mon médecin, si tout se passer bien d'ici trois jours, je pourrais remonter sur ma moto, mais je devais acheter des protections. C'était la seule condition.

Lola fit une mine dégoutée et me répondit d'une voix horrifiée :

- Jamais de la vie. Je préférais boire de la javel que de sortir avec ce tocard.

- En attendant, j'ai vu votre échange de regard et je peux t'assurer qu'il y a quelque chose.

Je la vis baisser la tête.

- Ce n'est pas ce que tu crois, c'est juste...

Elle soupira et reprit :

- J'avais tellement peur pour toi Kiara, quand je t'ai vu allongé sur ce lit d'hôpital, je me suis demandé comment j'allais pouvoir t'aider à affronter çà. Te voir dans cet état dépressif toute la semaine à été une épreuve sans nom pour moi... Alors Kentin est venu me voir et m'a demandé de l'aider avec ta motocross, on s'est rendus à un garage proche et une de ses connaissances la aider à la réparer.

J'acquiesçai longuement, tout en faisant attention à où je posais les pieds.

- Je suis désolé que tu ai dû affronter çà. Renchérit-elle d'une voix absconse.

- Pourquoi tu t'excuses ? C'est le jeu. J'ai joué et j'ai perdue. Je ne suis pas la seule à avoir vécu un accident.

Elle s'arrêta et se tourna vers moi.

- Pour moi, tu es la seule. Je m'en fiche des autres, j'ai cru te voir mourir Kiara !

Je vis ses yeux verts s'embrumer. Elle chassa les larmes d'un geste de main, et sans chercher à comprendre, je l'enlaçai.

- Merci d'avoir été là pour moi. Lui dis-je.

Elle se mit à rire entre deux sanglots.

- Ouais bah en attendant ça ne justifie toujours pas le manque de soleil.

J'explosai d'un rire franc, elle n'allait donc jamais changer.

Nous reprîmes notre marche tout en discutant de sujets divers. C'était alors à ce moment-là, qu'une question me vint à l'esprit.

- Tu comptes rentrer quand à Nice ?

Je vis une lueur de confusion se jouer en elle. Ce n'était un secret pour personne, même si Lola se plaignait constamment de la météo, ce n'était pas pour autant qu'elle aimait Nice. Ses parents, comme les miens, avaient des grandes espérances la concernant. À la rentrée, elle commencerait ses études en droit à l'université de la Côte d'Azur. C'était ce que sa famille avait décrété comme « le bon choix » celui où elle ne manquerait « jamais » de rien. Cependant, moi, en tant que meilleure amie, je connaissais son rêve, et il était tout autre. Depuis trois ans déjà, en début de lycée, elle passait son temps à se coiffer et à me faire des tresses pendant les intercours. Elle m'avait dit qu'elle adorait mettre en valeur les personnes. Alors dans son coin, sans en parler à personne à part moi, elle avait pris des cours en ligne et c'était entrainer sur une tête à coiffé. Je ne doutais pas qu'aujourd'hui, elle s'y connaissait mieux. Néanmoins, le pouvoir des parents était indéniable, le genre d'avis qu'on ne pouvait pas laisser de côté. Alors dans l'ombre, elle allait s'abaisser à leurs exigences.