Chapitre 6 : Visite

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Blaise était parti à Poudlard au lendemain de cette réunion avec Draco. Cela faisait maintenant une semaine. Il m'avait écrit chaque jours, me donnant des nouvelles d'Hermance et m'expliquant comment les choses se passaient là-bas.


J'étais triste de me retrouver seule ici, isolée, loin de ma famille, mais tellement soulagée d'avoir quelqu'un de confiance pour veiller sur ma fille.


Hermance avait été contrariée de voir son père arrivé, elle qui rêvait tant de sa scolarité auprès d'autres sorciers. Je savais qu'elle souhaitait son indépendance, du moins une indépendance qu'on pourrait espérer à son âge, mais sa situation rendait tout tellement plus délicat, plus complexe.


Elle avait fini par dire que c'était « le mieux du pire », en bref, elle n'aurait pas aimé me voir à Poudlard et encore moins y voir son père biologique. Blaise était donc un compromis presque acceptable. Scorpius, lui, était peu présent sur le tableau, visiblement ma fille vivait comme elle l'avait toujours fait : sans aucun Malfoy sur son chemin.


J'étais en train d'écumer les annonces de journaux sur les locaux disponibles en ville, puisque désormais, j'étais certaine de vouloir recommencer mon travail de psychologue auprès des Moldus. Maintenant, je ne me lamentais plus seulement sur le manque de ma fille, mais sur le manque de ma famille toute entière. J'étais seule, terriblement seule, moins angoissé certes, mais seule. Je devais m'occuper l'esprit avec d'autres pensées que les miennes, j'avais besoin des malheurs des autres pour tenir.


J'ai levé les yeux du papier jaunis pour regarder en direction de la fenêtre, je sentais une présence, et je n'avais aucune raison de ressentir ça en étant éloigné des seules personnes que je côtoyais.


C'est alors que je l'ai vu, sur le trottoir juste en face de mon Manoir. Il a traversé la route pour venir en direction de ma porte, mais je suis allée me réfugier dans la cuisine. Je ne voulais pas le voir, je n'étais pas prête pour le voir, et certainement pas prête pour être seule avec lui.


Qu'avions-nous à nous dire ? Il n'avait aucune raison d'être ici non ? Je tentais de me rassurer tandis que je me tenais au rebord du lavabo, la respiration saccadée. Pourquoi me faisait-il entrer dans un tel état de panique ? ll n'a aucune raison d'être ici, ce matin encore Blaise me disait que tout allait bien. Je me répétais cette phrase pour tenter de reprendre le contrôle sur mon cerveau qui affluait de toutes idées plus horribles les unes que les autres concernant ma famille. Je me concentrais sur cette phrase et sur ma respiration qui se faisait difficile, mais je l'entendais continuer à frapper sur le bois de la porte, et chaque bruit sourd qui résonnait dans l'entrée ne faisait qu'accroître le mal-être intérieur auquel je faisais face. Pourquoi me rendait-il aussi anxieuse ? Il y a de cela des années, j'aurais donné sans compter à la simple idée qu'il vienne devant chez mes parents. Maintenant, je voulais juste qu'il parte. Sans Blaise à mes côtés, j'avais peur de voir celui qu'il serait avec moi, ou pire, celle que je pourrais être. Peut-être que l'angoisse que je ressentais était due à l'inquiétude que j'avais pour ma famille ? J'essayais de me montrer raisonnable, Malfoy ne pouvait pas me faire ressentir ça, je ne lui en laisserais pas le droit, plus le droit, je ne voulais plus jamais ressentir ce que j'avais ressenti à ses côtés. Notre amour avait été intense et passionnel, mais la souffrance en avait été la conséquence. Plus jamais.


Il a continué de toquer plusieurs fois avant de prendre la parole.


- Hadès, par Merlin ouvre moi.


Je n'ai pas répondu. Et j'ai pensé ironiquement « si tu as vraiment changé Malfoy, tu partiras ». Mais il a insisté.


- Ne m'oblige pas à utiliser ma baguette pour forcer l'ouverture de cette porte. Il soupirait bruyamment. Nous sommes adultes, je veux des nouvelles de ma fille.


Inlassablement 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant