Chapitre 18 : L'un d'eux

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J'ai regretté mon état d'enivrement à l'instant même où Draco a quitté le cabanon. L'alcool avait jusqu'alors permis de faire taire mes pensées, mais je regagnais progressivement toute ma lucidité.


J'étais troublé par mes découvertes autant que par mes actes.


Tout s'était passé très vite, et certainement trop vite.


Qu'est-ce que ces révélations me montraient de Blaise ? Est-ce qu'il était profondément mauvais ? Est-ce que ses actions pouvaient être justifiées ?


Quand était-il de mon amitié avec Gabrielle et Audrey ?


Quand était-il de ma relation avec Draco ?


C'était comme reprendre la vie que j'avais quittée. Cela me déstabilisait.


- Je crois que je perds la tête. Ai-je dit dans un murmure. Je crois que je perds vraiment la tête.


J'ai longé la pièce en long et en large, en me répétant cette même phrase.


Une migraine me tiraillait le crâne, accentuant mon inconfort.


J'ai cessé de marcher pour observer les morceaux de verre qui jonchait le sol. À cet instant, une envie viscérale a prit part dans mon corps.


Une petite entaille, juste le temps de me libérer de tout cela.


J'ai éclaté d'un rire sans joie, d'un rire froid.


- Tu es vraiment dépassé, Hadès.


Je me suis avancé vers le désastre que j'avais créé avec les bouteilles d'alcools vides.


- Tu ne vas certainement pas te libérer en continuant de te flageller.


J'ai poussé du pied les débris et je me suis dirigé dans la cuisine pour me servir un verre d'eau. En regardant le liquide s'écouler, j'ai, à nouveau, rigolé.


Je repensais à ces premiers jours de septembre, lorsque j'avais attesté que mon lien avec Draco n'existait plus.


Ce n'était pas un de ces dénis que j'avais nourri. J'y avais réellement songé, j'avais sincèrement pensé que plus rien n'existait entre nous. Tant il me semblait différent.


Je continuais d'affirmer son changement, mais concernant notre lien, je me devais d'admettre que s'il avait réellement disparu, un autre était désormais entré en jeu.


J'ai pensé à Blaise, et j'ai dû réprimer un haut de cœur.


Je venais de le tromper.


J'avais trompé l'homme avec lequel j'entretenais une relation depuis presque dix années.


J'ai rapidement reposé mon verre dans l'évier, avant de courir jusqu'aux toilettes pour pouvoir rejeter tout l'alcool que j'avais ingéré. Ma gorge me brûlait et des larmes s'agglutinaient dans mes yeux.


Bien qu'en appuie sur la cuvette, je me sentais prise de vertiges.


J'ai fini par capituler en me laissant tomber, fermement, sur le sol.


À ma connaissance, personne ne m'a jamais évoqué cette terrible sensation : celle d'être tiraillé entre l'envie et le devoir.


J'avais l'envie irrépressible de partager tout moment avec Draco. D'une préparation de gâteau à la cannelle à un baiser volé. Je voulais tout échange qui pouvait m'être permis avec cet homme.


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